La reconnaisance au travail, acteur majeur du bien-être dans votre entreprise

Juliette MIART
Frizby

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Chaque entreprise se retrouve confrontée au défi de l’attraction et de la rétention des talents dans sa société. Télétravail, packages salariaux flexibles ou encore la sieste au travail sont autant d’initiatives qui ont vu le jour afin de s’assurer que ses meilleurs éléments restent dans son entreprise. Cependant, un concept primordial pour assurer le bien-être et la rétention des employés semble avoir été négligé : la reconnaissance.

En effet, lors d’une étude menée par l’UCL auprès de 1200 employés, il en est ressorti que 62% des personnes ne se sentent pas reconnus à leur juste valeur dans le cadre de leur emploi. Nous avons interviewé Florence Stinglhamber, professeur en psychologie des organisations et des ressources humaines à l’UCL pour en savoir plus au sujet de la reconnaissance au travail, son importance et ses effets sur les employés et les entreprises.

Pourquoi s’intéresser à la reconnaissance plutôt qu’à un autre concept ?

La reconnaissance au travail est un concept bien souvent sous-estimé par les managers et CEO. En effet, hormis la notion de bien-être qui est un effet résultant évident, la reconnaissance au travail est un levier central pour générer d’autres attitudes et comportements positifs par rapport au travail.

En terme d’attitude, les employés qui se sentent reconnus sont plus impliqués et engagés dans leurs missions. Ils sont également plus attachés affectivement vis-à-vis de leur entreprise, ils font plus confiance et sont davantage prêts à relever des défis et à s’investir dans un changement organisationnel. Au niveau des comportements, la reconnaissance fait chuter l’absentéisme et les retards. Il est assez intuitif de penser qu’un employé qui se sent reconnu sera plus performant et aura moins tendance à démissionner, mais cet employé reconnu osera également prendre la parole afin d’être plus créatif et innovant, ce qui représente un élément clé pour les entreprises qui doivent sans cesse se différencier de leurs concurrents.

Une situation win-win.

Les études sont claires et montre que la reconnaissance crée des impacts positifs autant pour le travailleur en terme de bien-être, que pour l’organisation grâce à des comportements et des attitudes au travail plus positifs. On peut donc parler de situation win-win.

Les différences générationnelles

Contrairement aux idées préconçues, les nouvelles générations Y et Z, habituées à l’instantanéité de l’information, n’ont pas un plus grand besoin en reconnaissance que les autres générations !

Les différences générationnelles ne se situent pas au niveau du besoin mais bien au niveau des conséquences causées par ce manque de reconnaissance. En effet, une étude menée par Robert Half a prouvé que 66% des employés quitteraient leur job s’ils ne se sentaient pas reconnus. Mais ce pourcentage monte jusqu’à 76% pour les millenials ! Raison pour laquelle il est crucial pour les entreprises d’apprendre à s’adapter pour les aux nouvelles générations si elles souhaitent conserver leurs talents.

Leviers financiers vs. leviers non-financiers

Une étude menée par l’UCL a comparé les effets de divers leviers financiers et non-financiers afin de déterminer ceux qui permettent de prédire le fait d’être reconnu ou non par son entreprise. Il en est ressorti que ce sont les leviers non-financiers qui sont les plus importants. Plus précisément, trois leviers ont été identifiés comme particulièrement cruciaux pour développer la reconnaissance :

Premièrement, le rôle du supérieur hiérarchique est un élément clé dans le sentiment de reconnaissance. Le fait de se sentir soutenu et valorisé par son manager est primordial pour mener à la reconnaissance. Pour ce faire, le manager doit savoir identifier les différences interindividuelles afin d’exprimer la reconnaissance en fonction de son interlocuteur de manière adéquate et personnalisée. En effet, nous ne sommes pas tous égaux en terme de besoin de reconnaissance, certains en ont besoin de plus que d’autres et c’est au manager de trouver le juste équilibre pour chaque employé. Un bon manager doit donc être à l’écoute de tous ses collaborateurs et faire preuve de sincérité, de réactivité mais aussi de cohérence avec la culture organisationnelle de l’entreprise.

Le fait d’avoir une culture de la reconnaissance est primordial. Celle-ci peut se traduire de manière simple comme le fait de dire merci à ses collègues ou encore de les féliciter lorsqu’ils ont atteint des objectifs particulièrement difficiles. Reconnaître de manière publique ces efforts est une autre manière de créer une culture de la reconnaissance

Enfin, le dernier levier non-financier est la justice dans l’entreprise. Cette notion plus abstraite reprend le sentiment que les décisions sont prises de manière juste. Plus précisément, ce concept s’intéresse au ratio entre ce qu’un employé reçoit par rapport à ce qu’il donne à l’entreprise.

Une multitude d’autres leviers peuvent mener à le reconnaissance des employés et la prétention de cet article n’est pas d’en dresser une liste exhaustive. Les enjeux liés à la reconnaissance sont de taille et nous espérons vous avoir donné des pistes pour l’accroître parmi votre organisation. Dans notre prochain article, nous vous parlerons plus en détail de ce qu’une entreprise (même sans DRH) peut concrètement mettre en place pour améliorer la reconnaissance.

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