Découvrir les « langages » de l’appréciation et de la reconnaissance

Que signifie « être reconnu » dans un cadre de travail? Avez-vous parfois l’impression que personne ne remarque votre travail ardu? Comment le fait d’avoir le sentiment de passer inaperçu vous touche-t-il?

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Se sentir valorisé et voir son travail reconnu fait partie de nos besoins essentiels.

De nombreux théoriciens ont étudié les besoins de l’être humain. Selon le professeur Vern Neufeld Redekop de l’Université Saint-Paul, les cinq besoins identitaires de l’être humain sont le sens, les relations, la sécurité, la reconnaissance et l’action. Ces besoins sont universels. Lorsque ces besoins sont satisfaits, nous nous sentons bien et pouvons être au sommet de notre forme. Lorsqu’ils ne le sont pas, différentes émotions surgissent. Lorsque notre besoin de reconnaissance n’est pas satisfait, l’émotion prédominante qui en ressort peut être la honte. La honte peut ravager l’image que nous avons de nous-mêmes; elle peut miner notre confiance, notre capacité à bien travailler, nos relations.

« Nous vivons dans un monde où la plupart des gens souscrivent encore à la croyance selon laquelle la honte est un bon outil pour discipliner les gens. Or, non seulement cette croyance est fausse, elle est aussi dangereuse. »

― Brené Brown

Reconnaître une personne, c’est lui confirmer que son travail est important, qu’elle a apporté sa contribution et qu’elle a eu une incidence positive. À un niveau plus profond, lorsque nous recevons une marque de reconnaissance, nous nous sentons appréciés et motivés, nous connaissons un sentiment de fierté personnelle, de dignité et de respect. Et lorsque, à notre tour, nous reconnaissons le travail des autres, nous contribuons à leur bien-être, nous instaurons la confiance et établissons des relations de travail harmonieuses.

« J’ai appris que les gens oublieront ce que vous avez dit, ils oublieront ce que vous avez fait, mais jamais ils n’oublieront le sentiment que vous leur avez inspiré. »

― Maya Angelou

La différence entre la reconnaissance et l’appréciation

Le conférencier professionnel, consultant en organisation et auteur Mike Robbins établit une distinction entre reconnaissance et appréciation :

  • la reconnaissance repose sur le rendement et les résultats de la personne (ce qu’elle fait);
  • l’appréciation reconnaît la valeur de la personne en tant qu’être humain (qui elle est).

S’il est vrai que reconnaissance et appréciation sont deux attitudes distinctes, elles n’en sont pas moins aussi importantes l’une que l’autre. Lorsqu’il n’est pas possible de reconnaître pleinement le travail de quelqu’un, nous pouvons tout de même apprécier la personne. Ce point est d’autant important que c’est en période difficile que nous avons le plus souvent besoin de nous sentir appréciés.

Les cinq « langages » de l’appréciation

Les raisons qui font en sorte que l’on se sente apprécié n’ont pas nécessairement le même effet sur une autre personne. Dans un livre intitulé Les 5 langages de l’appréciation au travail, Gary Chapman et Paul White soutiennent qu’il existe cinq façons, cinq « langages » pour témoigner de l’appréciation et que, pour exprimer cette appréciation de manière efficace, la règle la plus fondamentale est d’utiliser le « langage » de la personne concernée. Que nous exprimions de la reconnaissance ou de l’appréciation, l’important est de transmettre un message sincère et authentique.

Voici les cinq langages de l’appréciation proposés par MM. Chapman et White :

  1. Des paroles valorisantes : En parole ou par écrit, les mots peuvent exprimer l’appréciation et la gratitude et avoir une incidence positive. Certaines personnes privilégient la communication de personne à personne, d’autres préfèrent recevoir des éloges en présence d’autres personnes. Des mots tout simples comme « Merci » et « Bon travail! » peuvent faire beaucoup. Des mots d’appréciation encore plus précis peuvent faire des miracles.
  2. Des cadeaux en nature : Lorsque nous envisageons de faire un cadeau à un collègue pour lui montrer notre appréciation, l’important est la pensée et non la somme d’argent dépensée. En prenant le temps d’observer ses goûts (le chocolat, les bonbons, le café ou le thé), ses passe-temps et ses champs d’intérêt (les voyages, le sport, les magazines, les livres ou le bricolage) pour lui offrir un présent particulièrement bien choisi, nous lui montrons que nous nous soucions de réfléchir à ce qu’il aime et que nous lui accordons de l’importance en tant que personne.
  3. Des actes de bienveillance : Pour certains, recevoir l’aide d’un collègue constitue un énorme stimulant. Aider un coéquipier surchargé à se « sortir du bourbier », travailler ensemble à un projet qu’il serait difficile de réaliser seul ou tout simplement travailler ensemble à accomplir une tâche courante, voilà autant de façons de montrer de l’appréciation pour les efforts d’un collègue.
  4. Du temps de qualité : Passer des moments privilégiés avec un collègue ou un superviseur est, pour beaucoup, un événement des plus valorisants. D’autres préfèrent passer des moments moins exclusifs, par exemple sortir entre collègues, travailler en équipe à un projet précis ou tout simplement trouver une oreille attentive. La nature du temps souhaitée peut différer selon qu’il s’agit de moments passés avec les collègues ou avec un superviseur.
  5. Contact physique approprié : Au travail, le contact physique doit se faire de manière tout à fait consciente, dans le respect total du niveau de confort, des limites et des différences culturelles de l’autre, de même que des normes en milieu de travail. Le contact physique peut être un geste propice et porteur de sens. Il survient généralement de façon spontanée, dans le contexte d’une célébration, et se manifeste, par exemple, par une « tape dans la main », un poing à poing ou une poignée de main de félicitations.

Traduire son appréciation en actions

Maintenant que vous connaissez les cinq langages de l’appréciation, réfléchissez aux marques d’appréciation que les personnes de votre entourage aiment recevoir. Allez-y de gestes d’appréciation adaptés à chaque personne. Aussi, laissez savoir aux autres de quelle façon vous aimeriez qu’ils vous témoignent leur appréciation. Il se peut que les gens aient essayé de vous montrer leur appréciation, mais que leur façon de le faire n’ait pas été révélatrice pour vous.

Trouvons une façon d’intégrer plus régulièrement la reconnaissance, l’appréciation et les relations positives dans nos vies au travail. La reconnaissance et la récompense constituent l’un des 13 facteurs psychosociaux établis dans la Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail. Nous y avons tout à gagner.

« Se faire dire qu’on vous apprécie est l’une des choses les plus simples et les plus motivantes que l’on peut entendre. »

— Sue Fitzmaurice

Si vous souhaitez mieux comprendre vos besoins et ceux de vos collègues, si vous voulez trouver les mots justes pour exprimer ce que vous voulez dire, découvrez les services de consultation et d’encadrement offerts par l’intermédiaire du Système de gestion informelle des conflits (SGIC). Les services du SGIC sont confidentiels, volontaires, impartiaux et neutres. Ils comprennent :

  • des services de coaching et consultation individuelle;
  • des services de facilitation des conversations;
  • des services de médiation;
  • des interventions de groupe;
  • de la formation.

Pour connaître les services que le SGIC met à votre disposition, vous pouvez :

Le Groupe de travail des sous-ministres sur l’innovation dans le secteur public est chargé de participer activement dans l’expérimentation des nouveaux outils et des nouvelles approches. Il a déterminé que le bien-être en milieu de travail constitue un projet prioritaire pour les entrepreneurs du gouvernement du Canada. Avec l’appui du Groupe de travail, nous examinons comment les solutions technologiques peuvent être utilisées pour promouvoir le bien-être en milieu de travail. Pour en savoir davantage…

Références

CHAPMAN, Gary, et Paul WHITE. Les 5 langages de l’appréciation au travail : Optimiser les entreprises en encourageant les employés. Béliveau, 2015.

Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail : https://www.mentalhealthcommission.ca/Francais/ce-que-nous-faisons/sante-mentale-en-milieu-de-travail/norme-nationale

Vidéo sur les facteurs psychosociaux de la reconnaissance et de la récompense : https://www.youtube.com/watch?v=IoL8e44qd4A&t=0s&list=PL2NuAPXp8ohZmoVaECl6sRiV9lQ25XkId&index=9

NEUFELD REDEKOP, Vern. De violence à bienveillance : Comment la compréhension du conflit identitaire ouvre la voie à la réconciliation. Éditions universitaires européennes, 2012.

ROBBINS, Mike. Why We Need Appreciation (Not Just Recognition) at Work https://greatergood.berkeley.edu/video/item/why_we_need_appreciation_not_just_recognition_at_work

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Federal ICMS Network / Réseau fédéral du SGIC
GC_Entrepreneur

A body of experts providing leadership in informal conflict management / Un groupe d’experts offrant un leadership dans la gestion informelle des conflits