L’intelligence artificielle et les langues officielles // Artificial Intelligence and Official Languages

Julien Aubin-Beaulieu
GC_Entrepreneur
Published in
8 min readOct 18, 2018

L’IA peut-elle améliorer les services de traduction?
Can AI make translation services better?

English version follows

Imaginez si…

…chaque Canadien pouvait avoir accès aux services publics dans la langue de son choix. Pas uniquement dans les deux langues officielles, mais également en mandarin, en pendjabi, en tagalog, en arabe, en espagnol ou encore dans l’une des soixante langues autochtones canadiennes! Cela permettrait, notamment :

· de respecter la langue et l’identité culturelle de chaque communauté linguistique au Canada;

· d’améliorer les efforts de réconciliation avec les communautés autochtones;

· de créer une société plus inclusive envers les populations actuellement marginalisées;

· de positionner avantageusement le Canada comme leader incontesté en traduction;

· et de permettre des relations internationales plus respectueuses des différences.

Voilà le préambule du projet qui se concentre toutefois sur les services de traduction en français et en anglais. L’hypothèse de départ est que l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les services de traduction permettra de gagner du temps, de réduire les coûts et d’améliorer la qualité des services offerts.

Mais c’est quoi le problème?

Sans trop faire de bruit, il y a deux avalanches qui se dirigent vers les services de traduction au gouvernement du Canada : le projet de loi C-58 et l’adoption du principe de gouvernement ouvert (p.ex. : Ouvert par défaut).

Une perturbation est à nos portes!

La première avalanche, si le projet devient loi, exigera que tout contenu fourni à la suite d’une demande d’accès à l’information soit disponible dans les deux langues officielles, ce qui n’est pas le cas présentement. Cela viendrait donc au minimum doubler le nombre de demandes de traduction.

La seconde exigera de rendre accessibles des documents de travail sur le portail Ouvert par défaut, et ce, vous l’aurez deviné, dans les deux langues officielles. Imaginez la pile de documents à faire traduire que cela représente!

Bref, ces deux changements viendront augmenter de manière exponentielle le nombre de demandes de traduction. Les services offerts par le gouvernement du Canada doivent être pleinement conformes à la Loi sur les langues officielles, ce qui ajoutera une énorme pression sur la bureaucratie pour répondre aux attentes et aux objectifs. Cela dit, la situation qui s’annonce est insoutenable. D’où la nécessité pour le Bureau de la traduction (BtB) de revoir ses processus et de se moderniser.

Ok, il faut faire quelque chose, mais quoi?

Comme mentionné plus haut, l’hypothèse est que l’intégration de l’IA aux services de traduction permettrait de gagner du temps, de réduire les coûts et d’améliorer la qualité du service offert.

Ce projet comporte son lot d’incertitudes, cependant, voici quelques pistes qui seront explorée.

TEMPS : Tout d’abord, il faut déterminer s’il y a des pertes de temps entre le moment de la demande et la livraison d’un document traduit. Des entrevues avec des usagers des services de traduction ont révélé un côté caché du processus. S’il est facile de déterminer le temps nécessaire pour traduire un document, certains éléments restent inconnus. On peut penser par exemple aux heures passées par des collègues (qui ne sont pas traducteurs) à valider des traductions, ce qui est habituellement négligé dans l’évaluation du temps et du coût de la traduction.

COÛT : L’adoption de l’IA pourrait entraîner des gains de productivité. Certains documents simples pourraient être traités plus rapidement, donc à moindre coût, ce qui pourrait permettre au BtB de se concentrer sur des services à plus grande valeur ajoutée.

QUALITÉ : Le BtB travaille présentement à développer un cadre d’évaluation de la qualité. Comment les clients du BtB perçoivent-ils la qualité des services reçus? Est-ce que la qualité concerne uniquement le contenu ou est-ce que la rapidité de la livraison devrait être considérée?

C’est quoi la suite des choses?

Une équipe de travail a été mise sur pied, regroupant notamment cinq Entrepreneurs du GC et des employés du BtB, du Secrétariat du Conseil du trésor, du Conseil national de recherche et de Services partagés. Le Bureau de la traduction évalue déjà les possibilités de l’IA dans le cadre de son programme de modernisation. Nous allons donc tester trois différents processus de traduction :

· La traduction humaine

· La prétraduction faite par un logiciel d’IA, complétée/ajustée par un traducteur

· La traduction automatique par un logiciel d’IA

Ces tests seront effectués en utilisant des documents de format et de complexité variés.

Et à quoi ça servira?

Nous espérons que le résultat de nos travaux pourra informer le contexte politique général, notamment la modernisation du BtB, le renouvellement de la Loi sur les langues officielles, l’étude du projet de loi C-58 et le principe du gouvernement ouvert.

Qu’en pensez-vous? Nous voulons connaître votre opinion.

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Artificial Intelligence and Official Languages

Can AI make translation services better?

Please note that this blog post was translated from French to English using the free online translation services of DeepL. I have reviewed it to validate the quality, but my English isn’t perfect, so there might still be some mistakes. For the sake of the exercise, it took 15 seconds to translate 800 words plus about 25 minutes to review and edit, cost 0 $ (I did it during lunchtime) and the quality is… well you tell me.

Imagine if…

…every Canadian could have access to public services in the language of his or her choice. Not only in both official languages, but also in Mandarin, Punjabi, Tagalog, Arabic, Spanish or one of the sixty Canadian Indigenous languages! This would allow the GoC to:

· respect the language and cultural identity of each linguistic community in Canada;

· improve reconciliation efforts with Indigenous communities;

· create a more inclusive society for currently marginalized populations;

· position Canada advantageously as an undisputed leader in translation;

· be more respectful of differences within international relations.

This is the preamble to the project, which focuses on translation services in French and English. Our hypothesis is that the integration of artificial intelligence (AI) into translation services will save time, reduce cost and improve the quality of services provided.

But what is the problem?

Without making much noise, there are two avalanches heading towards translation services in the Government of Canada: Bill C-58 and the adoption of the principle of open government (e.g., Open by Default).

A disruption is at our doorstep!

The first avalanche, if Bill C-58 becomes law, will require that any content provided as a result of an access to information request be available in both official languages, which is not currently the case. This would therefore at least double the number of translation requests.

The second will require that working documents be made available on the Open by Default Portal, you guessed it, in both official languages. Imagine the pile of documents to be translated that this represents!

In short, these two changes will increase the number of translation requests exponentially. Services provided by the Government of Canada must fully comply with the Official Languages Act, which will put tremendous pressure on the bureaucracy to meet expectations and objectives. That being said, the situation that is shaping up is unsustainable. This is why the Translation Bureau (BtB) needs to review its processes and modernize.

Okay, we have to do something, but what?

As mentioned above, the assumption is that integrating AI into translation services would save time, reduce costs and improve the quality of service provided.

This project has its share of uncertainties; however, here are some avenues that will be explored.

TIME: First, it is necessary to determine whether there is any loss of time between the moment the request is made and the delivery of a translated document. Interviews with users of translation services revealed a hidden side of the process. While it is easy to determine the time required to translate a document, some elements remain unknown. One can think, for example, of the hours spent by colleagues (who are not translators) validating translations for accuracy, something that is routinely overlooked in assessing the time and cost of translation.

COST: The adoption of AI could lead to cost and productivity gains. Some simple documents could be processed more quickly and therefore at a lower cost, which could allow the BtB to focus on higher value-added services.

QUALITY: The BtB is currently working on developing a performance measurement framework. How do the Bureau’s clients perceive the quality of the services received? Is quality only about content or should the speed of delivery be considered?

What’s next?

A working group has been set up, including five GCEs and employees of BtB, Treasury Board Secretariat, National Research Council and Shared Services Canada. The BtB is already assessing the possibilities of AI as part of its modernization program. We will therefore test three different translation processes:

· Human translation

· Pre-translation done by AI software, completed/adjusted by a translator

· Machine translation by AI software

These tests will be carried out using documents of various formats and complexity.

And what good will that do?

We hope that the results of our work will inform the broader policy context relating to translation services and the use of AI to help improve services, including the modernization of the BtB, the renewal of the Official Languages Act, the study of Bill C-58 and the principle of open government.

What do you think about that? We want to know your thoughts on this.

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Julien Aubin-Beaulieu
GC_Entrepreneur

GC Entrepreneur for Canada Economic Development for the Quebec Regions - Entrepreneur du GC pour Développement économique Canada pour les régions du Québec