Coronavirus — Impacts sur le secteur manufacturier québécois

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GRAD4 Manufacturing

4 min readFeb 10, 2020

Cette semaine chez GRAD4, nous avons reçu diverses demandes d’information par rapport à la fabrication de pièces de dernière minute avec une étiquette d’urgence. Suite à la répétition de ces demandes, qui consistaient à rapidement trouver un nouveau fournisseur, notre équipe s’est posée la question : qu’elle est la cause de ces appels d’offres urgents ? Comme la plupart provenaient de grands manufacturiers québécois, nous nous sommes penchés sur la démystification avec nos clients. Suite à quelques entrevues téléphoniques et une visite auprès de nos membres, il s’avère donc que le secteur manufacturier est lui aussi impacté par la pandémie du coronavirus ! Comment est-ce possible ? Cet article traitera de différents cas et exemples afin de mieux comprendre l’impact d’un tel événement dans notre économie.

Endroits dans le monde où le Coronavirus a été diagnostiqué¹

Une brève mise en contexte

Dans le but de mieux comprendre comment un virus, à l’autre bout du monde, a des conséquences sur notre secteur manufacturier, parcourons d’abord la relation Chine/Québec. Comme plusieurs d’entre vous s’en doutent, la Chine est un partenaire d’envergure au niveau des produits offerts au Québec. C’est aussi le cas au niveau de l’approvisionnement de pièces et d’assemblage mécanique. Étant classé comme le premier partenaire commercial du Québec, la Chine représente plus de 11 milliards de dollars canadiens.

Valeur des échanges commerciaux entre le Québec et la Chine²

En considérant que le secteur manufacturier est une partie importante du PIB québécois, il y a une forte corrélation entre une perturbation des échanges et notre économie.

Comment l’événement impact nos manufacturiers ?

La Chine subit actuellement une épidémie non négligeable avec le coronavirus, une perturbation visiblement majeure. Cette pandémie oblige le pays à mettre certaines régions urbaines en quarantaine¹ pendant plus de 2 semaines pour éviter l’expansion du virus. Tout cela, juste au retour du Nouvel An chinois, où une semaine fériée était à l’horaire du 24 au 30 janvier et où les festivités peuvent durer jusqu’à 16 jours³. En Chine, la fête traditionnelle du Nouvel An chinois correspond à la période de congés la plus longue et la plus importante de l’année.

Cette période perturbe directement les livraisons et les délais escomptés au Québec. Pour un de nos clients interviewés par exemple, les complications dues au virus et au Nouvel An chinois l’obligent à gérer des retards de livraison de plus de 5 semaines pour ses pièces mécaniques fabriquées en Chine. On parle donc d’une restructuration complète de sa chaine de production pour tenter de minimiser l’impact de ce retard dans l’assemblage de ses diverses gammes de produits. De plus, il est dans l’obligation de retarder son carnet de livraison à ses clients et d’absorber les coûts reliés aux procédures et retards.

Stratégies et pistes de solution

Plusieurs entreprises québécoises sont dans la même situation que notre client cité précédemment. C’est un événement tragique pour la Chine, il est impressionnant de voir les décisions prises pour combattre le virus et régler la situation. Du revers de la médaille, les manufacturiers devant aussi subir les arrêts de production ont aussi des stratégies à mettre en place afin de minimiser l’impact sur leur entreprise. Un des plans d’action consiste à se retourner vers des fournisseurs locaux afin de s’assurer de recevoir les commandes de pièces mécaniques dans les plus brefs délais. Nous connaissons bien les avantages de faire fabriquer ses pièces localement, on parle de délais, qui en moyenne, sont 3 à 5 fois plus courts que la fabrication à l’étranger ! Malgré la différence de coût, les manufacturiers québécois sont dans l’obligation d’établir un plan de production locale, ce qui est une opportunité pour développer de nouvelles relations d’affaires.

· Délais : Dans nos études de cas, les fournisseurs québécois réduisent le temps de livraison jusqu’à 5 fois comparativement à des fournisseurs outre-mer.

· Coûts : Étonnamment, plusieurs fournisseurs de pièces mécaniques québécois possèdent la bonne machinerie pour concurrencer les prix obtenus en Chine, considérant les frais de livraison des pièces.

· Qualité : L’expertise de notre secteur manufacturier est réputée, nos fournisseurs locaux sont spécialisés dans la fabrication de pièces mécaniques et cela se transmet dans la qualité des pièces produites au Québec.

De plus, nos entrevues nous ont aussi permis de découvrir une « règle du pouce » intéressante. Au niveau financier, il est rentable d’exporter sa production outre-mer si les coûts de fabrication des pièces sont de 55% à 60% moins chers. Cette différence de coûts permet de combler, d’abord les coûts de livraison et ensuite, l’organisation nécessaire pour superviser la production.

Un soudeur des Industries GE Gilbert en action

Survol des prochaines étapes

Pour nos manufacturiers québécois, la solution est simple, se retourner vers des fournisseurs locaux. Par contre, pour la Chine, la solution est beaucoup plus complexe. Heureusement, l’épidémie du virus est présentement sous contrôle et des hôpitaux ont été érigés afin de pouvoir offrir des soins aux gens atteints du coronavirus. De plus, dans l’objectif de supporter les entreprises, la Banque centrale chinoise a débloqué des budgets de plus de 57 milliards de dollars⁴ pour accorder des prêts afin de diminuer l’impact sur les livraisons à l’international. En bref, tout semble vouloir rentrer dans l’ordre et encore une fois, nous félicitons la Chine pour sa rapidité d’exécution et son efficacité à traiter le virus.

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Frédérik Plourde, cofondateur chez GRAD4

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Stratégies et pistes de solution

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Références :

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