Le business plan, clé de voûte du projet entrepreneurial

Ruben Lopez
Grow Up
Published in
4 min readFeb 6, 2019

Niveau de lecture : accessible ⚫⚪⚪

Comment faire maturer mon idée et la transformer en vrai projet entrepreneurial ?

C’est l’une des questions qui nous revient le plus souvent lors de nos rencontres avec des porteurs de projet. Trouver une idée n’est pas souvent la phase la plus difficile lorsque l’on décide de se lancer. Les problèmes du quotidien, les discussions professionnelles ou encore les rencontres personnelles sont d’excellentes sources d’idée de projet et une fois que les grandes lignes de l’idée sont jetées et la malédiction Google effacée (rapide recherche en ligne pour s’assurer que l’idée ne présente pas 100 compétiteurs dont quelques mastodontes qui abordent le segment !), il est temps de se lancer !

Ok… mais quelle est la prochaine étape ?

Très souvent, les créateurs se lancent à bride abattue dans une phase de preuve de concept, prototypant à tout va, codant une première version fonctionnelle ou s’entourant de sous-traitants capables de le faire. Même si, de premier abord, cela semble être logiquement la première étape du projet pour attirer financeurs institutionnels ou investisseurs privés, ce modèle implique de ne pas suivre l’un des 10 commandements de l’entrepreneur qui indique clairement :

“Très tôt dans le cycle de développement, ton business plan tu rédigeras”

Bon ok, ce ne’st peut-être pas exactement dit comme ça dans les textes officiels. Mais le constat reste applicable. Le chaînon manquant entre l’idée initiale et la première phase d’exécution se doit d’être un business plan (BP).

En France, on tend à confondre BP et plan de financement dans le jargon entrepreneurial. Le BP est bien plus qu’une modélisation financière du projet, c’est la feuille de route complète de la société à un temps T (document forcément très évolutif donc), qui regroupe la description précise du projet et la proposition de valeur impliquant le besoin identifié, la solution envisagée, la structure de coûts, l’environnement de la société (ex : marchés ciblés et leurs dynamiques, analyse concurrentielle, typologie clients et prescripteurs), l’équipe dirigeante, le plan d’exécution envisagé (notamment le plan commercial)…

Sa finalité est double :

  1. Coucher ses idées sur papier permet de donner corps au projet et le rendre bien réel. Respecter le formalisme d’un canevas typique permet de se poser les bonnes questions et approfondir la réflexion pour “gratter” sous la surface d’une idée et se forcer à détecter les failles éventuelles au plus tôt afin de dé-risquer au maximum la phase d’exécution.
  2. Pouvoir rapidement présenter son projet avec sérieux à toute personne externe démontrant d’un intérêt pour le projet (associé potentiel, investisseur, phase de test d’une offre, tata richissime sollicitée pour injecter de la love money…) sans dévoiler en détail le savoir-faire ou la technologie développée.

Si l’exercice n’est pas toujours très funky et est rébarbatif (donc souvent délaissé au profit d’un fichier excel avec des chiffres “arrangés” pour rendre un projet attractif), la rédaction du BP ne représente jamais une perte de temps. Il est la porte d’entrée de tout investisseur ou pour intégrer un incubateur, programme d’accélération ou faciliter la démarche de recherche de financements (banque, aides directes nationales et internationales).

On voit d’ailleurs que pour les investisseurs étrangers, le BP complet (technique + financier) reste LE document de référence pour effectuer la due-diligence (analyse interne précédant une proposition d’investissement). Il n’est d’ailleurs pas toujours nécessaire de rédiger la totalité du BP ou même de respecter à la lettre le formalisme d’un modèle générique pour “gratter du papier”.

Un bon point de départ permettant de dégrossir un BP (et l’effort de rédaction associé) reste le business model canvas, outil qui permet de représenter synthétiquement les différentes sections formant le corps du BP.

De nombreux outils en ligne (ex : Canevanizer, Xtensio, BMFiddle…) permettent de créer facilement et éditer collaborativement le business canvas. Celui-ci est souvent associé à l’outil de proposition de valeur (“value proposition canvas”) qui est une sous composante du business model canvas zoomant sur l’analyse de l’adéquation entre le problème et la solution. Là encore, de bons outils permettent de se simplifier la vie (Thetoolkitproject et blankcanvas entre autres) et de travailler collaborativement même si la bonne vieille méthode papier/stylo a fait ses preuves pour brainstormer en équipe sur ces supports !

Résumons !

Trouver une idée originale répondant à un besoin clairement défini avec un marché d’appel… c’est 25% du chemin.

Ajoutons à cela 25% du travail de formalisation de l’idée — pour lequel le BP reste la pierre angulaire — puis ajoutons 50% de qualité d’exécution. Là, on commence à vraiment avoir un projet mature. Se lancer très tôt dans la rédaction de son BP, c’est maximiser les chances de succès en se posant les bonnes questions, en anticipant les barrières (techniques, commerciales, financières) à surmonter et ainsi démontrer à des intervenants externes que nous avons la “tête dans les étoiles et les pieds sur terre”. Ambition et pragmatisme sont les meilleurs alliés de l’entrepreneur.

Il n’y a plus que les 100% restants à aller chercher (financement, mise sur le marché et acquisition clients, gestion de la croissance…) et là, on se dit qu’on a une belle société.

Les 100% suivants sont toutefois les plus durs à aller chercher 😊

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