Les bonnes et les mauvaises aides financières

Ruben Lopez
Grow Up
Published in
4 min readMar 7, 2019

Niveau de lecture : intermédiaire ⚫⚫⚪

Quand on cherche un financement public, comme une subvention ou un crédit d’impôt, il ne s’agit pas d’argent magique qui tombe du ciel. En réalité, les sommes versées permettent seulement de couvrir une partie des frais liés au projet de développement visé.

Si on analyse ça en grandes catégories, on pourrait dire que c’est toujours mieux d’avoir de la subvention, qu’un crédit d’impôt, qu’un prêt… Mais en fait, ça dépend de ce que l’on cherche à financer car les taux de financement sont variables et dépendent parfois de beaucoup de conditions.

Et, ça me fait penser à une discussion que j’ai eu avec Platon (c’était peut-être un rêve ? enfin bon) :

La plupart du temps, on peut distinguer les coûts en 4 catégories principales :

  • Les dépenses de personnel (c’est-à-dire l’association d’un salaire avec un temps passé pour mener à bien le projet)
  • Les dépenses de sous-traitance (toute prestation externe qui contribue au projet, souvent parce qu’on en a pas la capacité (technique ou RH) en interne)
  • Les investissements matériels, amortis sur la durée dépassant souvent celle du projet
  • Les consommables fondamentaux pour le projet

On associe souvent une dernière catégorie avec des appellations diverses comme frais de fonctionnement, frais généraux ou overhead, qui visent à couvrir des coûts annexes difficilement imputables au projet directement, mais qui y sont in fine liés (par exemple la facture du téléphone ou le coût du comptable qui fait la clôture de la société…). Le calcul de ce dernier point est par nature forfaitaire et très variable selon les aides.

Dans 80% des cas, le coût prédominant correspond à des dépenses de personnel.

Les cas où le poste de dépense prédominant correspond à la sous-traitance coïncide généralement à une toute petite structure sans salariés et qui externalise tout (ce qui engendre également d’autres problèmes). Si le coût correspond principalement à du matériel amorti ou des consommables, il s’agit la plupart du temps de projets d’industrialisation.

Donc la vraie question qu’on se pose lorsque l’on veut chercher à financer ces travaux c’est :

Combien d’argent je récupère par rapport à 1€ investi en frais de personnel pour mon projet ?

La réponse à cette question est ce qui permet de lancer réellement le projet, d’envisager un recrutement pour le mener à bien… Le reste c’est un peu pour la forme… 😉

Et alors ?

Quand on aborde la question comme ça, cela fait se reposer les questions sur tous les dispositifs de financement… Comme il y en a beaucoup et qu’ils changent (+ ou - vite) avec le temps, il serait inutile de faire un inventaire à la Prévert.

Par contre en analysant certains dispositifs clés, on s’aperçoit de certaines particularités et notamment que certains dispositifs sont particulièrement généreux. Voici une petite analyse qui positionne les taux de financement directs par rapport à des dépenses de personnel en fonction de la maturité technologique du projet. C’est bien sûr une analyse centrée sur des startups (ou PME), qui n’est pas forcément équivalente pour des sociétés de plus grande taille.

Si vous voulez comprendre ce qu’est la maturité technologique d’un projet nous ferons bientôt un article dessus, mais il faut comprendre ce qu’est le degré d’avancement de la création de la technologie.

Je ne vous explique rien en vous disant que vous pouvez avoir un retour de plus de 1€, alors que ça vous coûte 1€… Vous allez tout de suite vous précipiter pour comprendre ce qu’est le dispositif RAPID (DGA) ou le Crédit Impôt Recherche associé aux Jeunes Docteurs (CIR-JD, de l’administration fiscale, voir le point 180). Mais ces dispositifs ne sont pas adaptés à tout le monde et à tout projet.

De manière générale, on retrouve plutôt des subventions (en vert) sur les éléments les plus intéressants, puis quelques prêts (en jaune), et enfin des aides fiscales ou associées (en bleu).

Les financements les plus élevés sont obtenus dans des cadres spécifiques, thématiques ou sur des appels à projet très précis : soit votre projet tombe dedans, soit pas… et vous ne pourrez pas y faire grand-chose… sauf à être très inventif et trouver une application militaire pour le crowdfarming ou encore une notion environnementale pour un algorithme de matching de site de rencontre. A contrario, les dispositifs qui financent le moins, en apparence, sont plus faciles d’accès.

Il faut donc savoir peser les chances de réussite pour l’obtention des financements avec les pourcentages de financement réels, tout en intégrant l’ordre d’activation des différentes briques. Un bon défi en perspective, mais qui vous permettra de mener votre activité avec 130% de sérénité (enfin surtout pour le RAPID.)

Bref,

Il faut donc bien se poser la question de la combinaison d’aides qui permet d’avoir un financement efficace du projet ! Et vous pourrez en parler longtemps de ce sujet…

………………………………………………………………………………

Suis-nous sur LinkedIn / Twitter / Medium pour être au courant de l’actualité de Grow Up et des prochains articles 📖 Tu peux aussi nous laisser un clap 👏

--

--