“Si tu es fâché , faut te tuer”
Un suicide de plus, c’est un suicide de trop
Mardi 9 juillet 2024, embouteillage monstre sur le Pont de Gaule à Abidjan. Un homme de 40 ans, après avoir garé sa voiture, a fait le grand saut. Son corps sans vie sera retrouvé quelques jours plus tard.
Après lui, ce sera au tour d’un étudiant de 24 ans de s’ôter la vie à la cité universitaire de Port Bouet, puis un autre qui sera retrouvé pendu à Danané.
Ces trois histoires, et plusieurs avant elles, qui ont fait le tour de la toile ivoirienne, nous confrontent à un tas de poussière que l’on tente depuis trop longtemps de cacher sous le tapis. Celui de la santé mentale en Cote d’ivoire.
Bien vrai que notre pays, depuis quelques années, a le chic pour exceller sur les podiums internationaux, je pense ne pas me tromper en disant que nous aurions pu nous passer de cette triste performance.
Parce qu’au-delà de ces chiffres, il est question de vies humaines qui s’arrêtent de la plus triste des façons …
…Et des questions qui restent sans réponses
Combien d’entre nous, après s’être confiés à un proche sur leur état de santé mentale, ont entendu la fameuse phrase : “La dépression est une maladie de Blancs” ?
Combien ont été taxés de faibles parce qu’au bord du gouffre, ils ont eu l’idée ou ont essayé d’y sauter ?
Jusqu’à quand les causes de ce mal seront-elles encore ignorées, au profit du discours culpabilisant qui prédomine ?
Quand est-ce qu’on finira par comprendre qu’on n’est jamais trop nombreux pour prendre soin de sa santé mentale, et que celle-ci n’est pas une question de couleur ?
Vous n’êtes pas seul
S’il vous plaît, si vous vous sentez mal, ne commettez pas l’irréparable. Facile à dire, je sais, surtout quand toutes les portes de sortie semblent closes.
Mais de plus en plus d’initiatives se multiplient dans le sens de la promotion de l’hygiène mentale.
Au niveau étatique, nous avons l’instauration d’une ligne téléphonique verte d’aide psychologique de base au numéro 143. Les personnes qui appellent sont orientées vers l’équipe de psychologues vacataires rattachés à la DC-PNSM. Les services offerts sont anonymes et entièrement gratuits avec une disponibilité cinq jours sur sept.
En outre, des organisations de la société civile, telles que Sh Voice et Aja, œuvrent pour faire la promotion de l’hygiène mentale. Ce genre d’action est à encourager dans un pays où consulter un psy est souvent vu comme un acte de faiblesse.
Aujourd’hui dimanche 21 juillet, dans le salon de discussion des Habitants d’Internet, nous parlerons de la santé mentale en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, nous aurons avec nous Arthur Atta et Emissati Kouassi, tous deux psychologues membres de Sh Voice, ainsi que Patricia Yoman, chroniqueuse et fondatrice de Aja.
Si ce sujet vous parle, et que vous êtes intéressé par la santé mentale, nous vous invitons à prendre part à cette discussion via le lien suivant.
En attend de vous y voir prenez soin de vous chers Habitants, et sachez que votre santé mentale compte.
