5 reconnexions qui vont changer la vie de vos enfants
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Il n’y a pas d’enfants nés plus épanouis ou plus créatifs que d’autres, il ya juste des enfants plus connectés avec leur créativité, leur corps, leurs émotions, la nature et la technologie.
1. Reconnecter avec sa créativité
Nous avons largement évoqué ce sujet dans cet article. En quelques mots, la créativité naturelle de l’enfant chute drastiquement pour atteindre un niveau très faible à l’adolescence. Les causes en sont les suivantes : l’enfant est en permanence jugé (négativement ou positivement - dans les 2 cas, c’est néfaste pour sa créativité), il développe une peur de l’échec et de l’exploration, et il est très tôt découragé à poser la question “Pourquoi ?”.
Pour y remédier, les sciences cognitives invitent à :
- réintroduire le “pourquoi ?” comme question maîtresse dans la démarche d’apprentissage
- laisser libre un enfant de jouer du piano avec les pieds ou son nez, par exemple. Plus généralement, laisser un jeune enfant libre d’explorer différentes manières de jouer à un jeu, au-delà des règles arbitraires (cf. cet article sur le xylophone)
- encourager la démarche créative et non le résultat de la créativité (et encore moins le juger)
2. Reconnecter avec son corps
Quelque soit le système éducatif dans le monde, les matières cérébrales (maths, langues, etc.) sont placées bien au dessus des matières corporelles (danse, théâtre, etc.) alors qu’elles sont tout aussi importantes. C’est ce qu’explique merveilleusement bien Sir Ken Robinson, expert en éducation et créativité, dans sa conférence Ted (dès 8'20'’).
Rééquilibrer l’éducation du corps et ses interactions avec l’esprit, grâce à la danse, le théâtre, le sport, la méditation et le travail manuel, permettra aux futures générations d’être plus créatives et plus épanouies.
3. Reconnecter avec ses émotions
Il y a 6 émotions universelles : la joie, la tristesse, la surprise, le dégoût, la peur et la colère. Toutes les autres émotions, selon les sciences cognitives et la psychologie, seraient un mélange de ces 6 émotions.
Un des drames de notre société moderne est cette classification des “émotions” : il y auraient les émotions positives et négatives. Et nous avons été éduqués à masquer (voire à enfouir) nos émotions “négatives”. Il s’agit tout de même de 4 émotions sur 6 ! C’est dingue quand on y pense. En résulte que dans notre société, les hommes n’ont pas le droit d’être tristes ou d’avoir peur, et les femmes d’être en colère.
Or, ces émotions sont toutes destinées à notre bien-être et à notre équilibre, elles sont aussi des messages importants de ce que nous ressentons, de ce qui nous est bon pour nous ou de ce qui est toxique. Il n’y a en a pas de négatives ou de positives. La colère jaillit pour nous protéger, la tristesse pour susciter le réconfort chez les autres, etc.
Je me suis interdit jusqu’à mes 20 ans de pleurer devant un film et d’être ému aux larmes en parlant de choses qui me tiennent à coeur. Le jour où j’ai assumé et développé cette partie de moi plutôt que de la combattre, notamment grâce au théâtre d’improvisation, ma vie a changé. Je me sens aujourd’hui plus en phase avec moi-même, plus épanoui et davantage capable de transmettre une émotion.
Le théâtre et ses exercices centrés sur les émotions, souvent ludiques et amusants, sont un bon moyen d’apprendre à reconnecter avec nos émotions, dès le plus jeune âge, où tout apprentissage est décuplé.
4. Reconnecter avec la nature
On a tous l’intuition de cette nécessité. Pourquoi souhaite-t-on que nos jeunes enfants aillent régulièrement au parc ? Parce que nous ressentons au plus profond de nous-même ce besoin de l’homme de retrouver un contact avec la nature.
Les villes modernes telles que nous les connaissons sont une invention récente. Et la nature n’y a qu’une place insignifiante. C’est pourquoi il est essentiel de trouver des moyens de reconnecter avec elle, surtout en milieu urbain.
Le solutions possibles pour les 0–3 ans sont nombreuses :
- Cultiver des plantes chez soi tout en laissant les enfants avoir un rôle important dans le choix initial puis dans l’arrosage et le soin
- Expliquer la nature au cours des sorties au parc et prendre le temps de la regarder, la toucher et la sentir avec l’enfant
- Ménager du temps où les enfants peuvent grimper aux arbres, creuser des trous, etc.
5. (Re)connecter avec la technologie
Ce sujet est peut-être le plus délicat de tous. Et nous vous promettons un article complet sur le sujet au mois d’Août ! D’ici-là, même si la technologie peut être à l’origine de phénomènes d’addiction parmi les adultes et les adolescents, il semblerait que beaucoup de parents en privent leurs enfants, en réaction. Et comme souvent dans l’histoire de l’humanité, les nouvelles technologies ont toujours suscité beaucoup de rejet et scepticisme : de l’invention de l’écriture alphabétique (combattue par Socrate) à la télévision et aux jeux vidéos, en passant par les romans et le cinéma (qui allaient tous être à l’origine des pires débauches de l’humanité…).
Or, d’après mes premières recherches :
- La technologie ne serait pas directement nocive pour les enfants. Elle serait au pire une perte de temps (et donc néfaste sur le très long terme et en très grande quantités) pour les moins de 2–3 ans, quand elle n’est pas interactive
- Quand elle est interactive (et non passive) et qu’elle donne un retour d’information direct à l’enfant, elle apporte beaucoup à son éveil
- Si les enfants sont autant attirés par les écrans et surtout par nos smartphones et tablettes, ce serait d’une part pour imiter les parents et d’autre part parce que ces objets sont stimulants, ce dont les enfants entre 0 et 6 ans ont énormément besoin
Autant de reconnexions que d’axes d’épanouissement
Il n’y a pas des gens nés plus épanouis que d’autres, il a juste des gens plus connectés avec leur créativité, leur corps, leurs émotions, la nature et la technologie. Être épanoui, ça s’apprend à tout âge, et c’est plus facile quand on commence entre 0 et 6 ans.
A propos de l’auteur, Nouhad Hamam
Je suis un hacker de créativité. La mission qui m’anime est de rendre les gens plus créatifs, et c’est l’objet de la newsletter bimensuelle des Kréatifs.
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