Immersion dans les projets du Hacking Health Camp 2021

Startups, E-Santé, HealthTech et Hackathon : À la genèse des projets de Hacking Health Camp 2021

Eric Fossoul Health Factory
Health Factory
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16 min readNov 10, 2021

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L’art du hackathon : Comment les projets lauréats de Hacking Health Camp 2021 ont-ils été créés ?

1 hackathon, 12 porteurs de projets distingués. Pour vous faire partager leur expérience, nous les avons interrogés sur l’enchaînement des circonstances qui leur ont permis de faire émerger leur projet durant le plus grand hackathon de santé en France, Hacking Health Camp.

Nous en avons tiré une enquête en immersion sur les conditions qui permettent à l’innovation d’émerger. Ils nous partagent leurs témoignages sur leur expérience personnelle.

On dit souvent qu’un projet entrepreneurial, c’est un peu son “bébé”… Alors, comment les projets naissent-ils et comment l’innovation surgit-elle dans le travail collaboratif en équipe ?

Là où naissent les idées

L’innovation en santé commence par ..les idées. Qui arrivent et se mélangent au hackathon via des parcours et des profils très différents, mais avec une même volonté: résoudre une problématique de santé, rencontrée sur le terrain, parfois personnelle, souvent par idéal ou par vocation. Avec l’envie partagée de faire évoluer les pratiques, des professionnels comme des patients, pour le mieux. La nécessité aussi, de réunir les conditions pour lever des obstacles bien identifiés mais incontournables, et d’imaginer d’autres solutions techniques là où les pratiques traditionnelles s’échouent ou ne vont pas.

L’art du hackathon c’est ainsi de se rassembler pour explorer ensemble toutes les possibilités des technologies numériques afin de créer, ici une alternative, là un nouveau mode opératoire… Certes en utilisant des applications, des objets connectés, de l’ IA, ou du Big Data, mais aussi parfois du low-tech ou un simple prototypage fonctionnel. Il n’y a en définitive, chaque année le prouve, pas d’autre limite que l’imagination et le désir de se retrousser les manches pour le bien commun.

Tour d’horizon de ces questions avec les lauréats du Hacking Health Camp 2021 :

Youssef, patient et entrepreneur, Marion, kinésithérapeute, Guillaume, orthoprothésiste, Loïc, étudiant ingénieur à Epitech, Julien, accompagnant en addictologie, Clémentine, spécialiste en oncologie médicale et gynécologie, Gaël, 6ème année de pharmacie, Bertrand, pharmacien hospitalier, Jérôme, entrepreneur, Florian, oculariste prothésiste, Thomas, project manager, Violaine, médecin généraliste.

Autant d’histoires personnelles qui se sont croisées durant leur participation commune au Hacking Health Camp 2021, permettant à chacun de multiplier les rencontres et de trouver les compétences utiles qui ont fait avancer leur projet jusqu’au bout.

Qui sont-ils ? Comment est né leur projet ? Comment s’est constituée leur équipe ?

Gather Town

Youssef Ahmamoudi, champion de boxe régional et passionné de jeux vidéos, est victime d’un accident il y a 11 ans qui le rend hémiplégique.

“ On avait l’habitude de jouer à la console mes frères et moi, mais je me suis mis de fait de plus en plus à l’écart. J’ai donc décidé de chercher sur internet pour trouver une solution à ma problématique et je me suis aperçu qu’il n’existait pas encore de manette adaptée. Mon projet je l’ai depuis 11 ans. Après mon accident de la route, j’ai eu de longs moments de réflexion, ce qui m’a permis de développer cette manette…J’en suis au prototype.”

Le projet GO ONE GAME est né:

Rendre accessible et inclusif le jeu vidéo grâce à une manette ergonomique utilisable à une seule main.

L’équipe: Youssef Ahmamouti, porteur de projet patient et entrepreneur, Cécile Pacoret, expert ingénierie pour le biomédical, Chaib Abrikous, CTO, Johan Gilet, chercheur en neurosciences, Laurent Duris, et Béatrice Duris, kiné-osthéopathe, Gauthier, designer.

Marion Kraehn est kinésithérapeute depuis 10 ans, spécialisée en école du dos et kinésithérapie du sport.

C’est au cours de sa pratique que Marion a une idée: comment recréer du mouvement lombaire pour les patients souffrant de lombalgies afin de les soulager ?

“ J’ai pensé aux coussins ergonomiques qu’on utilise aussi pour la proprioception des chevilles suite à des entorses. J’ai fait asseoir mes patients souffrant de lombalgie sur ces coussins et je leur ai donné des directives avec des mouvements à réaliser. Le retour n’a été que positif: une meilleure mobilité, une baisse de la kinésiophobie (peur du mouvement qui survient après un épisode de lombalgie) ainsi qu’un soulagement et une meilleure confiance, ce qui a provoqué chez mes patients une plus grande motivation à bouger au quotidien.”

Le projet HELLO KINÉ, COUSSIN LOMBAIRE CONNECTÉ est né:

Créer un coussin connecté à une application grâce à des capteurs de pression afin de rendre les personnes autonomes, en proposant des exercices adaptés et des jeux qui rendront le mouvement ludique tout en mesurant les progrès effectués.

“ J’ai pu tester le coussin avec mes patients en me substituant à l’application. Ils ont tous constaté ses bienfaits.”

L’équipe: Marion Kraehn, porteur de projet kinésithérapeute, Célia Linden, étudiante en web design, Nykyta Kudrya, étudiant à Epitech, Thomas Garello, ingénieur, AbdelKader Hamadi, project manager.

Julien Anthouard est accompagnant en prévention et réduction des risques en addictologie au sein de l’association Ithaque depuis 5 ans.

Ithaque est une association qui existe depuis 30 ans, issue d’une émanation de Médecins du Monde. Son ADN est de travailler au plus proche des besoins du public. J’ai d’abord été bénévole au sein du pôle festif de l’association: mise à disposition de matériel grâce à des stands posés au cours de soirées…”

“ Il subsiste un écart entre les besoins de la population et la réponse en termes de soin, de prévention et de réduction des risques. Aujourd’hui, 80% des besoins en addictologie n’ont pas de réponse, soit par manque de moyens, soit parce qu’il est encore trop stigmatisant de demander un soutien et une aide sur des questions touchant aux pratiques addictogènes, ou encore par manque de connaissances car il s’agit d’un domaine ne faisant pas partie du champ de la culture commune.”

“ L’idée du jeu vidéo m’est venue lorsqu’il y a 2 ans lorsque j’ai commencé à réfléchir aux apports du numérique.”

Le projet ODYSSÉE est né:

Créer une solution de Serious Gaming visant à sensibiliser et accompagner les personnes ayant des consommations ou pratiques addictogènes, à l’aide de modules bio-psycho-sociaux réunissant les aspects essentiels de l’ addictologie et permettant aux usagers de réduire les risques et de regagner en liberté vis-à-vis des addictions.

Ce nom est loin d’être un hasard, Ithaque étant l’île d’Ulysse dans l’ Odyssée. L’imagerie du projet y ferait donc référence: “ être perdu en mer, surmonter des épreuves avec des îles différentes, retrouver son chemin pour atteindre le port d’attache.”

L’équipe: Julien Anthouard, porteur de projet accompagnant en addictologie association , Alexis Grussi, Intervention sociale association , Brave New media, studio de production digitale, Bastien Giloux, designer developper,Galpin Alexis, designer, Leveque Théau, designer.

Guillaume Lé est orthoprothésiste depuis 18 ans, spécialiste de l’ensemble des dispositifs orthopédiques

“ Au cours de ma pratique j’ai été confronté à une problématique: le manque de formation des délivrants de dispositifs médicaux en orthopédie.”

“ Jusqu’en 2006, il y avait un Diplôme Universitaire obligatoire pour les pharmaciens qui délivrent de l’orthopédie: on a donc assisté à une perte de compétences des délivrants à l’officine, les laboratoires ne formant pas sur la bonne délivrance des produits, ni sur leur retenue. Les formations actuelles ne sont là que pour mieux “sortir” les produits des fabricants.”

“ Il faut absolument redonner cette compétence aux pharmaciens, sinon ils risquent de “perdre” ces produits qui vont arriver de plus en plus dans la grande distribution, le but étant d’éviter des catastrophes en termes de précautions d’usage.”

“ Il faut savoir qu’aujourd’hui, par exemple, sur des chaussettes de contention, personne n’imagine qu’il y ait des contre-indications. En tant que prothésiste j’ai vu des gens se faire amputer la jambe à cause d’un mauvais port de chaussette de contention, notamment des personnes diabétiques contre-indiquées sur ce genre de produit. Pour les ceintures lombaires, on pense que c’est juste une ceinture à mettre autour de la taille et que c’est complètement anodin…mais en en réalité elles sont tellement efficaces qu’il y a quatre contre-indications strictes à ce produit que les pharmaciens ne maîtrisent pas toujours.”

Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire …J’ai commencé alors à être formateur au sein d’un laboratoire qui m’a laissé une amplitude de discours suffisamment ouverte afin de pouvoir apporter de bonnes habitudes et de bonnes pratiques.”

Depuis 8 ans, Guillaume forme des professionnels de santé à la bonne délivrance des dispositifs médicaux d’orthopédie auprès d’un leader mondial du secteur.

“ Mais mes formations ne touchent qu’une dizaine de personnes par an. Je me suis dit qu’il fallait un moyen de toucher un maximum de professionnels en France.”

Le projet ORTHOMASTER est né:

Créer un outil digital d’aide au choix, qui part des besoins du patient exprimés sous forme de mots clés (pathologie, activité professionnelle et physique, morphologie) afin d’afficher une liste multi-marque de produits correspondants, selon leur niveau d’adéquation aux critères définis entre le professionnel et son patient.

L’équipe: Guillaume Lé, porteur de projet othoprothésiste, Nathalie Miquey, pharmacienne, Edouard Mangel, développeur, Alexandre Stoffel, Emma Lourme, graphiste, Inès Chabane, étudiante en pharmacie.

Loïc Mastio est étudiant développeur en 4ème année à Epitech Strasbourg en Master Innovation technologique spécialisé en IA & Big Data.

Dans le cadre d’un contrat en alternance, Loïc travaille également en entreprise au sein d’un groupe pharmaceutique en tant que Data Analyst / Data Scientist.

“ Plusieurs personnes de ma famille travaillant dans le médical, j’ai toujours un peu baigné dans le domaine de la santé. D’autre part, notre directeur à Epitech Strasbourg ayant un passé autour du médical, cela nous sensibilise encore plus, nous étudiants, à se tourner vers ce secteur.”

“ L’idée de mon projet vient de la rencontre avec l’ association “Le souffle en marche” qui organise des événements sportifs pour des personnes atteintes de maladies respiratoires.”

“ C’est à l’occasion d’un projet d’école à Epitech quej’ai rejoint un de mes collègues Sofian, qui avait participé à un hackathon local dédié à ces maladies. C’est ensuite que j’ai pu rencontrer les membres de cette association, avec qui j’ai alors beaucoup échangé et noué des relations régulières en virtuel, notamment avec les patients qui la composent.”

Lors de ces événements organisés par l’association, le sport étant évidemment conseillé pour ces pathologies…une problématique se dégage.

“ Suivant l’effort, le patient doit régler son apport d’oxygène. Il doit donc soit faire appel à une tierce personne, soit s’arrêter en plein effort afin d’enlever son sac à dos contenant la bouteille, la régler, puis tout remettre en place. Pratiquer une activité physique sous oxygénothérapie peut donc s’avérer fastidieux: à chaque changement d’intensité dans l’effort, devoir régler son apport d’oxygène nécessite souvent au patient de régler son apport manuellement.”

Le projet OXYLIB est né:

Créer une solution connectée destinée à des patients atteint de BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive) via une application mobile ou une montre connectée, leur permettant de régler directement leur saturation d’oxygène.

“ Cette solution se présente sous la forme d’un boîtier à installer sur sa bouteille et à connecter sur son appareil par la technologie bluetooth. Doté d’un système embarqué, cet outil pourra notamment capturer la consommation d’oxygène du patient et ainsi obtenir des données sur cette dernière. Elle pourra aussi s’adapter à une utilisation à domicile, et peut s’exporter dans le milieu hospitalier où des économies de dépense en oxygène seraient marquantes.”

L’équipe: Loïc Mastio, porteur de projet étudiant à Epitech, Sofian Delalay, développeur web et mobile, Dominique Bourgouin, médecin spécialiste, Melisa Yildirim, étudiante en 3ème année de droit, Pierre-Hugues Pinçon, chef de produit et étudiant en 6ème année de pharmacie, Quentin Belle, product manager neurosciences, Luca Donati, étudiant en cellular and molecular biology.

Clémentine Berkach est spécialiste en gynécologie médicale et oncologie, et exerce en tant que médecin assistante à l’hôpital de la Croix Saint-Simon à Paris. Elle possède également un Master d’éthique science et société et recherche translationnelle en cancérologie et épistémologie des sciences.

“ Lors de ma thèse en 2019, j’ai passé notamment 4 mois à recoder la base de données de l’équipe d’un spécialiste nationalement reconnu à l’Hôpital Saint-Louis AP-HP à Paris : 4 mois pour seulement pour 590 patients. Or, chaque année, on dénombre 50 000 nouveaux cas de cancer du sein.”

“ C’est là que j’ai commencé à constater qu’il n’y avait pas de communication entre les différents centres impliqués dans la recherche.”

“ Il n’existe que 14 centres départementaux d’épidémiologie du cancer sur tout le territoire.”

“ Certains réseaux communiquent ensemble, notamment le réseau UNICANCER (réseau qui regroupe les centres de lutte contre le cancer) qui ont une base de données existante, mais qui n’est plus alimentée car réalisée sur un laps de temps déterminé et ne concernant que trop peu de cas.”

“ Actuellement, on a aucune base de données nationale dans ce domaine. Il n’existe pas de registre national du cancer du sein sur le territoire permettant d’échanger des données de méta-analyse en temps réel suivant l’évolution de la recherche scientifique et des essais thérapeutiques.”

Le projet Data Breast Cancer Project est né:

La création d’une base de données permettant des analyses statistiques en temps réel, afin de créer un registre national sécurisé permettant l’échange de données scientifiques de patientes atteintes de cancer du sein.

“ Cet outil permettra d’avoir des données d’analyse de bénéfice du traitement de chaque patiente et des analyses factorielles, afin de dégager des possibilités nouvelles de recherche scientifique en cancérologie.”

L’équipe: Clémentine Berkach, porteur de projet spécialiste en oncologie et gynécologie, Razvan Bizoï, senior data scientist, Marwen Bouaziz, statisticien data scientist.

Gaël Cantet est étudiant en 6ème année de pharmacie de l’Université Aix / Marseille et soutient sa thèse à la fin de l’année. Bertrand Pourroy est Docteur en pharmacie.

“ Il y a deux ans, lors de mon stage d’externat, je rencontre Bertrand Pourroy, Docteur en pharmacie, qui travaille en tant que pharmacien hospitalier et responsable de la production des anticancéreux à l’AP-HM des hôpitaux publics de Marseille.”

“ Les produits de phytothérapie, très largement consommés par les patients atteints de cancer, peuvent interagir avec les chimiothérapies, diminuant leur efficacité ou augmentant leur toxicité. Des données éparses et quelques bases de données existent dans la littérature scientifique, mais aucun outil ne permet de définir un réel risque d’interaction entre une plante en particulier et un anticancéreux.”

“ Pour Bertrand, c’était un problème récurrent dans le fait de devoir gérer la production et prescription d’ anticancéreux.”

“ Il avait alors une grille de présentation d’interactions médicamenteuses en version papier, que des internes avaient déjà utilisée dans leur pratique et qui leur avait simplifié la tâche…M’étant toujours beaucoup intéressé par ailleurs à la programmation informatique, développement web et Data, j’ai mis à profit ces connaissances en partenariat avec Bertrand, en réalisantde petites applications dans le but de guider tous ceux qui devaient effectuer de la prescription médicamenteuse avec les plantes: externes, internes, et pharmaciens.”

On s’est alors dit: “ Pourquoi ne pas pousser cette expérience encore plus loin en développant un projet plus abouti?”

Le projet Leaf Check est né:

Créer un outil permettant d’analyser les données disponibles et calculer un vrai niveau de risque d’interaction Phytothérapie / Chimiothérapie, afin d’accompagner les médecins et pharmaciens dans la prise en charge des patients atteints de cancer.

L’équipe: Gaël Cantet, porteur de projet PharmD candidate, Bertrand Pourroy, Secrétaire général Société française de pharmacie oncologique, Jérémy Villet et Thomas Mahé, software engineers.

Jérôme Aubert est entrepreneur. Il possède plus de 20 ans d’expérience dans l’industrie pharmaceutique et Santé Grand Public, Digital Health, Femtech, Medtech.

“ Mon idée a commencé à émerger en 1998 après le premier anniversaire de mon fils. Nous vivions alors dans une banlieue au nord de Londres, loin de nos familles, isolés, avec très peu d’informations sur la manière de bien s’occuper d’un bébé, son alimentation, son développement…”

“ Quand j’ai parlé à mon fils en âge d’être papa du concept des ‘1000 premiers jours’ — cette période cruciale de la vie qui s’étend de la grossesse jusqu’à l’âge des deux ans de l’enfant — il m’a regardé avec de grands yeux: “ C’est une nouvelle version du jeu 1000 bornes? “ Il fallait que je réagisse!”

Le projet 1000 J est né:

Une plateforme web / application mobile qui rassemble les dernières connaissances scientifiques et des recommandations personnalisées pour les jeunes parents, par le biais de mesures concrètes d’accompagnement et de coaching en ligne avec des spécialistes et des thérapeutes 24h/24H et 7/7j.

“ Une application recueillant les dernières connaissances scientifiques sur la thématique des 1000 premiers jours de l’enfant à destination des jeunes parents, avec des fonctionnalités de suivi de grossesse, de conseils diététiques et de développement psychique.”

L’équipe: Jérôme Aubert, entrepreneur CEO, Narguès Klein, sage-femme, Olfa Elal, medical science manager, Vale Tosi, graphiste illustratrice.

Florian Eckert est oculariste spécialisé dans les prothèses oculaires. Fort de son expérience de plus de 10 ans dans différentes spécialités de la prothèse, il est à même de réaliser des appareillages atypiques et innovants.

“ Actuellement les prothèses oculaires sont peintes à la main, ce qui reste aléatoire quant à la reproduction exacte de la couleur de l’iris du patient afin d’être en mesure de créer une copie conforme de l’oeil valide.”

“ Lors d’une rencontre avec Clément Kam à l’occasion d’un après-midi entre amis, je lui explique que je suis oculariste et épithésiste, spécialiste de l’esthétique du visage, et que j’ai ouvert un cabinet de prothèse oculaire qui donne des consultations dans le Grand-Est.”

Clément m’explique à son tour qu’il est designer 3D pour l’animation et le cinéma et qu’il s’est spécialisé, entre autres, dans la sculpture de visages et d’œil. Nous réalisons alors que nos métiers sont très proches d’un point de vue artistique: il crée en numérique ce que je crée en physique.”

“ Quelques jours plus tard, lorsque j’invite Clément à visiter mon atelier de fabrication, nous décidons de travailler sur un système de CFAO ( Conception et fabrication assistée par ordinateur) spécialisé dans le regard.”

Le projet COLORED est né:

Créer un système d’impression et reproduction sur-mesure d’iris en 3D et en couleur, utilisable dans l’appareillage de patients porteurs de prothèse oculaire.

L’équipe: Florian Eckert, porteur de projet oculariste, Clément Kam, co-fondateur de colored designer 3D, Nicolas Bouvier, développeur Data/IA, Camille Obrecht, design UX /UI

Thomas Guillou travaille à la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) au sein du groupe ELSAN, groupe de cliniques et d’hôpitaux privés en France.

“ Un hôpital génère plus de 50 types de déchets différents : c’est un sujet sur lequel est particulièrement mobilisée la direction RSE. Nous avons constaté lors de nos échanges avec les établissements, que plusieurs dispositifs sont jetés à la poubelle, faute de filière, alors qu’ils pourraient être réutilisés dans une dynamique d’économie circulaire.”

Chaque année, ce sont plus de 5 millions d’emballages isothermes et plus de 20 millions de blocs de froid qui sont utilisés en France par les industriels pharmaceutiques, les logisticiens et les établissements de santé. La plupart de ces emballages ne servent qu’une seule fois : ils représentent des tonnes de déchets à gérer et ont un impact environnemental indéniable.

“ Comment remettre en circulation les plaques eutectiques qui servent à maintenir les médicaments thermosensibles au frais pendant l’expédition, ou trouver des alternatives durables pour le transport ?”

Le projet STOP BLOC est né:

Créer un outil qui permet d’identifier et de numériser les blocs de froid et d’y ajouter une traçabilité.

“ Avec le support de la direction de l’innovation, nous avons choisi de réfléchir avec l’ensemble de la chaîne de valeur sur la recircularisation des blocs de froid pour porter un projet pilote, et étendre ensuite ce procédé vertueux à d’autres types d’emballages présents en masse dans nos établissements : cartons, plastique, polystyrène.”

L’équipe: Thomas Guillou, porteur de projet chargé de mission RSE, ELSAN, Gaël Paugam, étudiant en design, Jean-Michel Thirion, Adan, ingénieur produit

Violaine Mehault-holmes est médecin généraliste.

Violaine en duo avec Clément, étudiant développeur, lors de leur présentation.

“ J’ai suivi une formation par un spécialiste du CHU de ma région qui m’a appris à rechercher certains éléments cliniques pour dépister des pathologies visuelles chez l’enfant…J’ai été interpellée par le fait que ces examens n’étaient réalisés que par trop peu de médecins généralistes malgré le pronostic vital pouvant être engagé pour une des pathologies dépistées.”

“ J’ai alors cherché comment réaliser rapidement cet examen. J’ai trouvé que la prise de photo était rapide, efficace, et pouvait être conservée dans le dossier des patients. Puis j’ai pensé que j’aimerais bien avoir également dans mon téléphone des sons nécessaires au dépistage auditif…”

“ Un peu par hasard, j’ai demandé à un informaticien de la sécurité sociale qui venait régler un problème au sein de mon cabinet s’il connaissait un moyen de réaliser cette idée…il en a donc parlé à une personne du pôle innovation de la CPAM qui a un profil dans le domaine du marketing. Cette dernière m’a permis de rencontrer une nurserie de start-up et d’envisager de partager mon projet.”

“ J’ai découvert un univers totalement inconnu, et c’est alors que j’ai pour la première fois entendu le mot Hackathon.”

Le projet ALOUETTE est né:

Créer une application de dépistage visuel et auditif chez l’enfant qui permet de prendre facilement une photo afin d’obtenir l’image de la lueur pupillaire rouge qui permet de mettre en évidence certaines anomalies oculaires. On y ajoute un outil sonore pour vérifier également l’audition, et l’application permet un dépistage sensoriel simple collaboratif parents/médecins.

L’équipe: Violaine Mehault-holmes, porteur de projet médecin généraliste, Clément Bernat, étudiant à Epitech, Ramsford Sheamang, étudiant à Epitech, Jonathan bantzhaffen, étudiant à Epitech, Jérémy Chenet, étudiant à Epitech

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HACKING HEALTH CAMP EDITION 2021

Un article écrit par Anne-Laure Mathieu et Eric Fossoul.
Comité éditorial : Sébastien Letélié et Anna Ferrere.

Originally published at https://medium.com on May 13, 2021.

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Eric Fossoul Health Factory
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👾 🐙 Product Marketing Manager / Digital Marketing / Social Medias #HHCAMP. My profile on Linkedin: https://www.linkedin.com/in/ericfossoul/