Visions de la santé de demain : le point de vue des sponsors et partenaires

Greg Massa
Health Factory
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6 min readMay 30, 2020
Retrouvez l’intégralité des talks de nos intervenants en vidéo

Thématique : quels changements dans la pharma avec le numérique (3 intervenants) ?

Grégory Moses, General Manager, Mylan

Le numérique change toutes les étapes dans le médicament, y compris la relation avec les médecins : on offrira demain autre chose que le médicament, notamment au niveau la prise en charge du patient.

Le changement se réalise à plusieurs niveaux : suivre, alerter, et aller plus loin que le simple médicament via la prévention et le diagnostic demain. Tout sera aussi plus rapide.

Un patient plus autonome, un praticien mieux informé.

La participation au Camp permet de rencontrer des entrepreneurs pertinents mais d’apprendre aussi sur les méthodes, ce qui est important pour une entreprise comme la nôtre, qui est structurée.

Stéphane Minard, Director of Digital and IT, Lilly

Le numérique touche toute la chaîne de valeur de l’entreprise, par ex. sur de la maintenance préventive avec de l’intelligence artificielle ou la vente via visio-conférence.

On va arriver sur un modèle plus “serviciel”, de la prévention à la prise de médicaments. Par ex. dans le diabète, le lancement de stylos connectés et des pompes à insuline pilotées.

Nous avons lancé en interne un Innov-lab, pour nos salariés. Nous identifions également des startups avec lesquelles travailler. Et nous pratiquons la co-création avec les salariés, sur une partie organisationnelle.

Les freins sont principalement liés à la régulation, mais également au niveau de l’humain. Le fait de travailler avec des startups à l’extérieur permet de se nourrir, amener de l’innovation en interne, c’est un des apports du Hacking Health Camp pour nos équipes.

Créer un écosystème de la donnée permettra de créer de la valeur.

Julien Sportisse, partner, Karetis

Le digital devient, quand il est bien articulé, non pas une fin en soi mais une façon de transformer l’apport au système de santé au sens large, grâce à la data.

L’industrie pharma est une industrie de la donnée de par son ADN.

Pour la pharma, c’est une vraie transformation culturelle.

Il y a maintenant une gouvernance de la data (qui s’est mise en place en quelques années, ndlr) qui prend le pas sur la gouvernance traditionnelle. On vend maintenant un service via un médicament et on déroule jusqu’au bout de la chaîne (de valeur).

On ne vend plus une molécule mais une expérience complète tout au long du parcours de soin : c’est sur ce point que l’industrie pharma peut se renouveler.

Thématique : de chercheur à entrepreneur

Michel de Mathelin, Vice Président de l’Université de Strasbourg

Un statut particulier et accompagnement et service dédié aux étudiants en création d’entreprise ont été mis en place.

“Entreprendre” n’est pas un gros mot et “entreprise” n’est pas quelque chose de tabou (Michel a monté sa propre startup, ndlr).

Un bon chercheur doit avoir beaucoup de curiosité et sortir des sentiers battus.

Il y a des qualités communes au bon chercheur et au bon entrepreneur

Nous avons des programmes de maturation pour un chercheur qui voudrait passer au format d’entreprise : on peut financer un prototype pour aller vers le POC.

Des nombreux programmes d’entreprenariat pour les étudiants existent dans les formations. Pour les chercheurs, nous nous appuyons sur des événements dont le Hacking Health Camp.

Grâce au #Covid-19, on a fait un santé quantique dans l’Université au niveau numérique (rires).

On amène les chercheurs DANS l’hôpital, avec une certaine réussite (exemple de Visible Patient de Luc Soler, hébergé au sein de l’IHU).

Thématique : comment faire bénéficier à tous de l’innovation en santé ?

Yara Le Corff, Directeur de la Coopération internationale et europérenne, de la Communication et de la Culture, HUS

Notre objectif, c’est de produire du mieux au bénéfice du patient et le faire partout (à l’attention de tous les personnels, jusqu’aux personnels administratifs).

Nous offrons une 60aine de places au Camp aux collaborateurs des HUS pour montrer aux équipes que l’innovation est partout.

Nous nous inscrivons dans une démarche hors de la temporalité habituelle de notre grande maison. Avoir beaucoup d’imbrications et de services ne doit pas nous empêcher d’aller vite, avec des innovations hors des sentiers battus.

On est là pour soutenir les initiatives entrepreneuriales, on sécurise les professionnels qui veulent se lancer.

Ces innovations représentent un investissement. L’ADN des HUS, c’est de réintégrer les projets, pour les tester et les valider.

Pas de logique de gouvernance, notre logique c’est d’accompagner. Non seulement on s’engage à devenir clients mais promouvoir la solution.

Thématique : comment la data peut nous sauver du Coronavirus ?

Arnaud Muller, CEO de Saagie et Cédric Giorgi, CEO de Kaduceo via le collectif CODATA

Avec un certain nombre d’acteurs du numérique (une 60aine d’entreprises), on a décidé de regrouper nos moyens pour lutter rapidement contre le Covid-19 avec des cas d’usages (intelligence collective et solidarité envers ceux qui sont au combat contre la maladie).

Nous avons lancé un appel à la responsabilité citoyenne sur l’usage des données, ce qui n’est pas naturel pour les entreprises ou les institutions françaises.

Il y a 3 piliers dans la lutte : les moyens humains, la data, et le financement. Pour la data, on ne pensait pas qu’il faudrait autant de freins pour l’exploiter.

Parmi les freins, on a vu un besoin de plus éduquer sur la data (“ça peut servir”). La donnée était confinée “au fond du coffre-fort”.

Personne n’avait conscience de la grande richesse de l’Open Data.

Il y a des pistes de réponses partout en terme de data, il fallait les agréger.

Nous avons bousculé les usages. Il ne faut pas attendre après la règlementation en imposant des standards de faits.

Les français peuvent délivrer 4 fois plus vite que les américains (sourires).

Thématique : les hackers de la santé vu des Etats-Unis

Alexandre Winter, co-founder Norbert Health

Une fois qu’on a passé le process d’homologation, qui coûte beaucoup à l’échelle d’une startup (environ 250K€, ndlr), on est relativement à l’abri de la concurrence. C’est un process très difficile… Mais pas impossible.

Il y a aujourd’hui une grosse demande aux Etats-Unis sur les appareils de mesures des gens qui retournent au bureau.

L’actualité #Covid-19 a changé notre roadmap : on va produire un produit beaucoup plus vite et à l’attention des entreprises d’ici la fin de l’année.

Quand tu pitches auprès des VC, il faut partir du principe que tout le monde le saura (les VCs parlent beaucoup entre eux).

Personne ne va investir dans une boîte dans laquelle il est facile d’investir (rires).

On prépare sa levée à peu près un an avant. Et quand c’est le moment de lever, il faut être LA bonne entreprise dans laquelle il faut investir.

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Greg Massa
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