Pourquoi autant de recruteurs n’aiment pas leur job ? — #TruParis2016

Article 4/4 de Chloé sur la Non-Conférence du Recrutement

Chloé Desault
Hiridium’s blog
3 min readMay 7, 2016

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Voilà mon match retour ! J’arrive dans la salle provocation, je me rue sur une chaise en attendant impatiemment que le débat commence. Première question: “Qui a choisi de devenir recruteur ?” Aucune main ne se lève. Le recrutement serait donc un métier par défaut ? Le débat commence fort, j’ai des choses à dire et à apprendre. C’est parti !

Mon bref:

  • L’étiquette du recruteur. ​Ce métier n’a pas bonne presse. Dès l’école, l’idée est semée: devenir recruteur, ce n’est pas assez glorieux face aux postes en RH qui semblent plus complets voire complexes. Cette vision est d’ailleurs tellement ancrée qu’il est très difficile pour le recruteur d’évoluer vers des postes en RH. Devenir recruteur, c’est accepter de recevoir une étiquette difficile à décoller. La vérité, c’est que nous sommes tous acteurs de cette image. Je pense bien entendu à l’investissement des organisations quant à leur service de recrutement (s’il existe, et je ne parle pas de celles disposant d’une armée de stagiaires pour “faire le job”) où le taux de formation est proche du 0% et où le budget en terme d’outillage (licences LinkedIn, ATS, etc.) est certainement celui le plus réduit des fonctions supports. Mais je pense aussi aux recruteurs eux­-mêmes qui en acceptant ces conditions transmettent leur propre frustration à leurs candidats et participent par la même occasion à cette image négative de notre métier.
  • Le diktat des KPI. Être recruteur, c’est prouver constamment son activité à travers du reporting. Les objectifs sont toujours ambitieux, les métriques examinées à la loupe, il n’y a finalement que très peu de marge de manoeuvre. Le mal-être des recruteurs vient principalement de ce regard porté sur leur métier uniquement apprécié sous le prisme des chiffres. Si l’objectif est d’obtenir une représentation du travail d’un recruteur à un instant T, est-­ce que ces chiffres ne sont pas trop réducteurs et finalement avilissants ? L’expérience permet au recruteur de gagner du temps, mais l’injustice de ce métier est que nous aussi sommes tributaires de la chance. Difficilement maîtrisable, donc. Le premier réflexe est donc de générer de la quantité (CV, mises en relation sur les réseaux sociaux, mails de relance, calls, etc.) pour (se) rassurer. Quitte à avoir des KPI, pourquoi ne pas envisager aussi des chiffres représentatifs de l’aspect qualitatif du travail du recruteur ? Tous les recrutements n’ont pas la même valeur (investissement en interne, performance, etc.) et pourtant ils se chiffrent de la même manière dans le reporting du recruteur. Je pense notamment à l’article de Laurent BROUAT sur le calcul de la qualité d’un recrutement, complexe à mettre en place mais qui est un excellent exemple de KPI permettant de mettre en lumière le travail des recruteurs.

Au terme de ces deux sessions sur le métier de recruteur, je suis rassurée. Ravie d’échanger sur les raisons qui me font aimer ce métier, comme sur le fait de discuter des frustrations liées à cette activité. Mais ce que j’ai adoré, c’est rencontrer des personnes convaincues qu’il est possible de redorer l’image des recruteurs, tout en trouvant des leviers pour faire grandir les organisations sur le sujet. Je ne suis pas dupe, les participants à #TruParis ne sont pas représentatifs du marché du recrutement, mais quel bonheur de prendre un petit peu de recul et de penser son métier autrement !

Cet article vous a plu ?

Article de Laurent BROUAT sur la qualité de recrutement

Dans la même série #TruParis : https://medium.com/les-dessous-du-recrutement/tagged/evenement

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Chloé Desault
Hiridium’s blog

Co-fondatrice @Hiridium & Tech Recruiter… not Geek but beer(s) addict (…)