Capitales Romaines

by Orlane Lambert

Les Romains ont adopté l’écriture des Grecs dès la fin du VIIe siècle avant
J.-C.. Un alphabet composé uniquement de capitales, appelé aussi – Capitalis monumentalis –, qui va être à l’origine de toutes les autres écritures latines qui suivront. D’abord assez négligée, irrégulière, avec peu ou pas de différence entre pleins et déliés, elle se discipline vers le IIe siècle av. J.-C. en adoptant un alignement plus rigoureux et des empattements triangulaires.

Les Romains voulaient affirmer leur puissance en parsemant les pays conquis de monuments portants des inscriptions gravées dans la pierre, dans le but d’exalter et de glorifier leurs victoires ainsi que pour matérialiser la pérennité du pouvoir. Cette écriture lapidaire était donc un moyen de propagande et soulignait la puissance de Rome.

Essentiellement gravées dans la pierre, les capitales Romaines étaient construites dans des formes géométriques (carré, cercle et triangle).
Le texte porté par les stèles est écrit en boustrophédon, ce qui signifie que le sens de lecture change à chaque ligne, passant alternativement de gauche à droite puis de droite à gauche. C’est au IVe siècle avant J.-C. que le sens de lecture de gauche à droite est définitivement adopté. On constate aussi qu’à l’origine, les mots ne sont pas séparés, puis sont séparés plus tard par des points. Il faudra cependant attendre le IIIe siècle après J.-C. pour que les bas-de-casse apparaissent.

Au fil du temps, l’esthétique des lettres va s’épurer. Au début de l’Empire, on peut considérer que les formes de la Capitale Romaine arrivent à maturité.

Ce n’est que bien plus tard que le nom « capitale » a fait son apparition.
Les Romains ne l’appelaient pas ainsi. À l’apparition de l’imprimerie, les imprimeurs plaçaient les lettres majuscules en haut du meuble où étaient rangés les lettres servant à imprimer. Haut se dit « caput » en latin, ce qui a donné capitale.

Source : Paris Blog, LeMonde

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