Coup de manifeste pour les créateurs de leur temps…
Par Clara Schneider — 10 avril 2019
La nouvelle typographie est un courant de pensée graphique, théorisé par Jan Tschichold, paru en 1928. C’est un ensemble de plusieurs manuels, analysés et mis en perspective, autant dans une dimension historique que technique. Ce courant, désigne les efforts persévérants de quelques jeunes créateurs (d’Allemagne, URSS, Hongrie, Tchécolsovaquie, Suisse) qui cherchaient à répondre à des nécessités pratiques du moment. C’est un produit du temps et de ses besoins, rempli de solutions et de nouvelles interrogations.
En suivant le cours de son époque et grâce au vocabulaire des avant-gardistes, il a su retranscrire et revoir les règles. S’inscrivant de jour en jour dans le concret de l’imprimerie et la logique industrielle, Jan Tschichold observe et constate les capacités de ses prédécesseurs. Il essaie donc de faire de nouvelles règles, en mixant les avant-gardistes dans un système de normes.
Puisque l’industrie ne cesse d’évoluer, il était important que les techniques et leur utilisation suivent le mouvement. C’est pourquoi il a voulu lier plus intensément les imprimeurs et les artistes, afin qu’ils travaillent en connaissance des procédés et même devenir des artistes à multiples fonctions. Ouvert d’esprit et souhaitant une nouvelle façon de voir le monde, il marque une rupture avec les traditions allemandes et exprime la volonté de clarifier l’alphabet gothique jusqu’à en sortir complètement.
Une des avancées la plus importante pour le graphisme est la mise à jour des caractères historiques originaux, tels que Walbaum, Unger, Didot, Bodoni, Garamond, etc.), en prenant compte les nouvelles théories optiques. Des artistes plus libres, sans restriction de forme et un choix des moyens. L’objectif premier étant d’obtenir une conformation finale dans une disposition créant des éléments optiques.
