Comment expliquer la démocratisation de la seconde main en France aujourd’hui ?

Le monde de la seconde main est de plus en plus courant en France depuis quelques années. Mais pourquoi est-ce un phénomène qui prend tant d’ampleur et qui connaît un tel succès ? Quelles sont les sources et les conséquences du succès de la seconde main ?

En effet, la seconde main est de plus en plus courante dans le secteur de la mode. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux friperies. Les prix sont bas et les vêtements sont qualitatifs et on retrouve même de grandes marques qui se sont fait une place dans le secteur de la seconde main telles que Carhartt. Si ce mode de consommation plaît autant, il semblerait que ce soit dû à plusieurs aspects positifs qu’offre ce mode de consommation plus responsable mais aussi plus économique.

Avec le contexte climatique que l’on connaît aujourd’hui ainsi que toutes les horreurs que l’on entend sur la « fast-fashion », qui nécessite un mode de travail qui n’est pas respectueux des droits humains au travail en plus de ne pas respecter la planète, il est compréhensible qu’un mode de consommation qui permet de moins jeter nos habits et d’offrir une nouvelle vie à des vêtements que l’on utilise peu ou que l’on ne porte plus devienne notre première option. On estime, en moyenne, qu’un vêtement en 2000 était porté 200 fois contre seulement 160 fois en 2015. On estime que le nombre de fois qu’un vêtement est utilisé avant que l’on s’en débarrasse a diminué de 36% en 15 ans.

Ici, on observe une photo des conséquences de la Fast Fashion issue du site Oxfam qui traite des sujets de la fast fashion et de ses enjeux.

Le but de la seconde main, à travers les différentes applications proposées telles que Vinted, Vide-Dressing, ou encore Percentil, ainsi que les magasins physiques (Trafic, Steak Fripes) et bien d’autres encore est de lutter contre l’attractivité des prix de la fast-fashion tout en étant respectueux de la planète. D’ailleurs, on voit naître certaines applications qui répertorient les friperies les plus proches du consommateur afin de lui en faciliter l’accès.

Compte tenu du contexte économique que connaît la population à ce jour -c’est-à-dire une augmentation des prix à la consommation de 6,2% sur un an depuis octobre 2022 selon l’Insee- le fait de rendre accessible par le prix des vêtements comme neufs rend d’autant plus attractive la seconde main. Puisque l’on observe une tendance grandissante à acheter de plus en plus de vêtements, on comprend que la facilité d’accès à des habits de seconde main, moins chers et moins polluants devienne plus courant et convienne à la plupart des ménages qui souhaitent s’habiller sans dépenser trop d’argent. Afin d’éviter la surconsommation, les friperies se démocratisent et perdent cette image qui leur collait à la peau jusqu’à maintenant : vêtements démodés et vieux, habits qui sont sales et autres idées reçues.

Ces arguments éthiques et économiquement avantageux ont su conquérir le cœur des consommateurs. Si bien que certaines grandes marques se sont mises à proposer des collections « recyclées » ou encore un système de reprise d’anciennes pièces de collections qui se revendaient moins chères qu’au prix d’achat neuf. Parmi ces marques, on retrouve Kiabi, qui proposait de « louer » un certain nombre d’articles pour les bodys des nouveau-nés notamment en proposant de renouveler cette location en échangeant contre les tailles qui suivent l’évolution de l’enfant. Selon une étude de Thomas Delattre, qui est spécialisé dans le monde de la Mode, on estime qu’en 2019, 40% des consommateurs avaient déjà procédé à un achat de seconde main contre seulement 15% en 2010.

Le contexte sanitaire a également aidé à démocratiser ce mode de consommation plus éthique car le fait de se retrouver chez soi a rendu plus célèbres les sites d’achats de seconde main puisque, pour s’occuper, on a fait du tri dans nos vêtements qu’on pouvait vendre sur des plateformes. Bien que ce mode de consommation concerne maintenant toutes les catégories sociales, et que de ce fait, les prix aient légèrement augmenté puisque la population aisée s’y est mise aussi, cela reste un bon équilibre entre prix et qualité.

En somme, l’ère que nous vivons aujourd’hui et tous les nouveaux défis que nous rencontrons ont aidé le monde de la seconde main et notamment dans le domaine de la mode à se démocratiser et à offrir des solutions aux consommateurs. Alors consommez mieux et profitez d’une garde-robe qui vous plaît !

Les sources qui m’ont permis de réaliser ce billet blog sont : Wikipédia, Le Parisien, Initial, l’Insee, ID, Oxfam ainsi que Libération.

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