La liberté en cage

Marine Ferri
Idées,  Initiatives & Création - Paris
8 min readApr 9, 2019

Protection des espèces ou exploitation ? Bien-être ou démonstration ? Education des populations ou commerce insensible ? Que devons- nous REELLEMENT penser de l’exhibition animale ?

Depuis toujours nous vivons au contact des animaux, qui accompagnent partout, tout au long de notre vie. Les chiens, chats, lapins, NAC (N.B : Nouveaux Animaux de Compagnie, ex : serpents et araignées) vivent chez nous, et nous rendons parfois visite à leurs cousins sauvages au zoo ou au cirque.

Cependant, la question du traitement des animaux dans ce genre de complexes a été soulevée et divise les populations depuis les 5 dernières années, chacun a son propre avis, je vais donc vous exposer le mien.

Point histoire :

La ménagerie, qui existe depuis toujours, a été créée à l’origine car les animaux étaient considérés autrefois comme des signes de richesse.

Dans l’Égypte antique, certains animaux étaient considérés comme sacrés (lions, hippopotames, cigognes, vautours, crocodiles, perches…) et on leur réservait des espaces pour les admirer, c’est l’ancêtre du zoo.

Les Romains, quant à eux, gardaient captifs des animaux dits dangeureux comme les lions, les tigres et les ours par exemple. Ces animaux étaient dressés pour se battre entre eux, ou avec les hommes. C’était un réel spectacle et un de leurs passe-temps préférés, ils ont alors créé le cirque.

C’est à Paris, au Jardin des Plantes que la première ménagerie pour le grand public a été créée, en 1794, alors qu’elles étaient autrefois réservées à la royauté.

Pourquoi l’exhibition animale est-elle attaquée ?

Le principal argument des anti-zoos est qu’animal sauvage n’a pas à être emprisonné dans une cage.

“Une espèce sans son espace n’a pas de sens”- Franck Schrafstetter

De nombreux cas de maltraitance ont régulièrement rapportés, les cages et environnements de vie des animaux n’étant que rarement adaptés.

Zoo de San Diego, un climat non adapté pour cet ours polaire.

Au delà des troubles physiques apportés par la différence entre la vie sauvage et la vie captive, une étude montre que les animaux sauvages en cage sont régulièrement victimes de troubles comportementaux.

On peut observer ces troubles, appelés « stéréotypies », dans certains zoos où les animaux répètent constamment le même comportement : cela se traduit souvent par un balancement du corps.

Par ailleurs, de nombreux zoos ont été pointés du doigt dans la presse, notamment le Zoo de Surabaya, tragiquement connu sous le nom de Zoo de la mort.

Les animaux y sont très maigres, dans des espaces nullement adaptés à leurs conditions de vie. Les regarder, c’est regarder la mort droit dans les yeux.

Cependant, même s’ils sont dans des espaces restreints, les animaux du zoos sont libres de faire ce qu’ils veulent, ce qui n’est pas le cas de leurs congénères du cirque ou des parcs aquatiques.

Vous le savez, ces animaux doivent par exemple sauter dans des cerceaux en feu (ce qui est totalement contre nature pour eux), réaliser des mouvements qui sont douloureux pour eux, et le tout sans broncher.

De nombreuses pétitions sont lancées et signées chaque jour pour que l’Etat prenne ENFIN ses responsabilités face aux animaux sauvages dans les cirques.

En voici quelques unes à signer si vous voulez participer : Celle de la Fondation Brigitte Bardot ; Celle de 30 millions d’amis

Cependant, certaines villes, comme Paris, ont pris de l’avance en refusant les cirques avec représentations d’animaux sauvages.

Un mouvement non naturel et douloureux pour l’éléphant de 6 tonnes

Le dernier problème, mais pas des moindres, est celui du moment où l’instinct reprend le dessus. Je pourrais vous citer de nombreux exemples de dresseurs de lions attaqués par leurs fauves, et à chaque fois, c’est l’animal qui est accusé, traité de fou.

Alors oui ces fauves sont fous, fous à forcer de tourner en rond dans des cages de 10m2, fous d’être forcés à réaliser les mêmes mouvements plusieurs fois par jours. Mais non, si on écoute la presse, ils sont pris d’une crise de folie et souvent abattus.

Récemment, une vidéo a fait le tour de twitter et donc sensibilisé les gens à la présence des animaux sauvages sous les projecteurs du cirque.

Une hybride entre le zoo et le cirque ? Le parc aquatique.

De nombreux témoignages de soigneurs ou de spectateurs de ces parcs relatent des animaux qui se laissent mourir, qui tournent en rond, qui s’auto-mutilent. Tout cela est bien sûr lié à l’ennui.

Rien à faire dans un bassin de quelques mètres cubes, alors que ces animaux traversent des océans entiers.

Tout comme les cirques, ces animaux sont devenus des “bêtes de spectacles”, lorsqu’ils ne veulent plus effectuer les mouvements demandés, ils sont souvent envoyés ailleurs, et aussi vite remplacés. Ce sont des esclaves là pour assouvir nos envies de nous rapprocher de la vie sauvage.

Mais cela n’a rien de naturel.

Par ailleurs, de nombreux cas d’agressivité ont été recensés dans ces delphinariums, notamment au Marineland d’Antibes, dans lequel je me suis moi-même rendue avant les inondations de 2015.

Ne capturez jamais ce que vous ne pouvez pas contrôler.

Si ce sujet vous intéresse, je vous invite à regarder le documentaire Blackfish, qui raconte l’histoire de Tilkum, surnommée “l’orque tueuse”.

Enfin, je vais vous parler de cas plus spéciaux, comme les “éléphants à touristes”. Vous savez, ceux sur lesquels sont montés votre oncle et votre tante au cours de leur dernier voyage en Inde, mais aussi votre influenceuse préférée pour faire de belles photos pour Instagram.

La face cachée de ce traffic est la souffrance et les conditions de vie de ces pauvres animaux. Tout commence lors de leur éducation.

Ils subissent dès leur naissance la technique du Phajaan qui consiste à séparer l’esprit de l’animal de son corps, et pour cela, une seule solution : la violence. Les éléphanteaux sont séparés de leur mère à peine nés, puis enchaînés dans des cages très étroites. Immobiles, privés de nourriture et frappés à plusieurs reprises, l’éléphant, ressort traumatisé de cette courte période de 5 jours.

L’animal finit alors, par faiblesse, par se soumettre à son dresseur.

De nombreux éléphanteaux ne survivent pas à ces quelques jours, et les autres seront enchaînés pour le restant de leur vie.

Mais alors… Pourquoi les défendre ?

Malgré les critiques, la plupart des zoos pensent bien faire. En Europe, ils sont d’ailleurs soumis à des règles assez strictes.

De nombreux zoos lancent ou participent à des projets de protection des espèces, comme par exemple le grand zoo de Beauval, qui soutient, grâce à son association, plus s’une quarantaine de programmes de conservation autour du monde.

Ils ont aussi une vocation pédagogique : permettre à toutes les générations de découvrir et se renseigner sur les animaux qui peuplent la Terre. Ils donnent envie aux plus jeunes de protéger la planète afin de protéger ces magnifiques êtres.

De plus, cela permet de faire grandir les populations en voie d’extinction en assistant la reproduction, afin de relancer des espèces en vue de les réadapter à la vie sauvage dans le futur.

Le panda géant par exemple, n’est plus en voie d’extinction grâce au travail des zoos du monde entier.

Enfin, la dernière raison qui pousse les zoos à subsister est le fait que certaines espèces n’aient plus d’espace naturel où survivre, comme par exemple l’orang-outan, victime de la déforestation en Asie du Sud-Est.

Je n’ai malheureusement pas trouvé de défenses assez convaincantes pour les cirques, parcs aquatiques, éléphants à touristes et autres.

En effet, à mes yeux, les conditions de vie de ces animaux sont déplorables et ne me semblent même pas humaines.

Heureusement, des personnes dévouent leur vie à faire bannir ce genre de complexes, pour le bien-être animal. De petits pas sont effectués, chaque jour, pour nous rapprocher d’un monde plus juste où tous les animaux seraient traités de la même manière, sans cruauté.

De nombreux progrès restent à faire, mais notre devoir en tant que citoyens du monde est de rester attentifs et de toujours porter un regard critique sur comment notre espèce traite les animaux. Car ces derniers ne peuvent pas exprimer leur souffrance sans mots, sans pouvoir bouger, sans pouvoir crier.

Nous sommes leur voix et nous ne devons pas encourager la cruauté envers les animaux, notre devoir est de la dénoncer.

Comment agir ?

Voici une petite liste d’actions à votre échelle, qui, réalisées par des milliers de personnes, pourraient sortir de nombreux animaux du calvaire qu’ils vivent :

  • Boycotter toutes les activités citées ci-dessus
  • Renseigner vos proches
  • Signer des pétitions
  • Participer à des manifestations
  • Faire un don à une association
  • Devenir bénévole

Ma conclusion est séparée en 2 parties : la première dure 64 minutes, et porte le nom de Dumbo.

La seconde en dure 86 et s’appelle Madagascar.

“Faisons un serment solennel. Désormais et à jamais, ça ne sera plus jamais un éléphant” -Matriarch, Dumbo

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Marine Ferri
Idées,  Initiatives & Création - Paris

Passionnée par la mer et le règne animal, je suis étudiante à l’ISEG Marketing & Communication School de Paris, et parle au nom de ceux qui ne peuvent pas.