La voiture autonome, quels projets pour l’avenir ?

Dans le secteur automobile, les projets de voitures autonomes se multiplient. La question des voitures autonomes et de ce qu’elles peuvent apporter au monde s’est posée au CES (Consumer Electronics Show) 2019. Ce que l’on appelle une voiture autonome est un véhicule capable de se déplacer sans intervention humaine.

La voiture autonome est actuellement prévue pour avoir deux utilités. Le premier besoin auquel la voiture autonome répondra est le déplacement de marchandises. Pour de multiples raisons, le temps consacré à la consommation de biens a considérablement diminué au cours des dernières années. L’un des facteurs principaux est l’émergence du commerce en ligne : il est désormais possible d’effectuer quasiment l’intégralité de ses achats via internet, que cela soit pour les courses du quotidien ou des achats plus spontanés, tels que peuvent l’être les vêtements. Dans un but d’optimisation de temps et de réduction des coûts de livraison, les entreprises commerciales commencent à innover et développer des services plus adaptés à leurs besoins. Ainsi, Walmart, le géant américain de la grande distribution, a lancé des projets de livraison par véhicule autonome. En 2018, ils ont ainsi pu livrer des courses à domicile par véhicule autonome à Scottsdale en Arizona, en partenariat avec Kroger et Nuro, deux start-ups qui développent des véhicules spécialement adaptés à ce genre de besoins. D’autres plans de partenariat entre Walmart et la start-up Udelv, qui développe également des véhicules autonomes, ont été annoncés au CES 2019 pour livrer les courses à domicile. Avant l’annonce du projet, 1 200 livraisons avaient déjà été effectuées à San Francisco et Oklahoma City. L’objectif commercial est d’instaurer une livraison complètement automatique dès 2019.

La seconde utilisation du véhicule autonome est dans le cadre d’un déplacement, tant de personnes que de biens privés. La voiture 100 % autonome permettra une mobilité plus rapide et plus sécurisée. Toutefois, dans le domaine des déplacements de personnes, la voiture autonome connaît encore quelques défauts. L’exemple d’Uber est particulièrement parlant, puisqu’un accident impliquant l’un de ses véhicules autonomes a coûté la vie à un cycliste. Cependant, le partenariat le liant à l’entreprise japonaise Toyota n’a pas été remis en cause. Les entreprises ont notamment repris les tests avec des versions corrigées, et prévoient une sortie d’un premier véhicule disponible d’ici à 2021. Car il est en effet certain que, malgré le ressentiment de la plupart des automobilistes, une fois le logiciel et le système embarqué corrigés et perfectionnés, rouler en véhicule autonome présentera bien moins de risques que sa contrepartie pilotée par nos soins.

Autre avantage sous estimé : la fluidification du trafic urbain. La réduction drastique de la marge d’erreur du conducteur, tout comme l’automatisation des procédures d’urgence, permettent une vitesse pratique d’utilisation plus importante, tout comme une diminution de la distance de sécurité réglementaire. En effet, le temps de réaction d’un être humain sera toujours bien plus court que celui d’un ordinateur spécialement conçu à cet effet. L’apparition de tels systèmes permettrait d’ailleurs le développement de voies spécifiques dédiées à ces véhicules, qui ne connaîtront donc qu’exceptionnellement le concept d’embouteillages.

Evidemment, le développement des véhicules autonomes ne peut pas se faire du jour au lendemain. Son déploiement dans le commerce, tant particulier que professionnel, nécessite une capacité accrue d’anticipation et d’interprétation de comportements routiers. Il faut notamment que le véhicule, sans intervention humaine, puisse être en mesure d’anticiper les comportements, parfois irrationnels ou illogiques, des conducteurs d’autres véhicules. L’intégralité de l’environnement de la voiture doit ainsi être scannée et analysée continuellement. C’est pour cela que le développement de caméras et de systèmes d’analyses novateurs est le cœur du développement de ces véhicules. Le besoin de précision pour l’analyse est tel qu’il a fallu concevoir des caméras à infrarouges permettant une vision thermique des alentours, tout comme des radars embarqués permettant de mesurer précisément des distances et analyser des formes. Toutes ces innovations contribuent à la sécurité des passagers du véhicule ainsi que celle de son environnement.

Comme vu précédemment, les véhicules autonomes reposent exclusivement sur l’innovation dans les domaines technologiques et industriels. Une coopération entre les grandes entreprises présentes dans la Silicon Valley américaine et les constructeurs automobiles a ainsi rapidement vu le jour. Certaines entreprises ont toutefois privilégié le développement en interne. Le meilleur exemple de cette forme de développement est Tesla.

En effet, le projet de Tesla n’est pas une simple voiture électrique, comme elle est souvent présentée : ce sera surtout une voiture 100 % autonome. L’entreprise californienne dirigée par Elon Musk a déjà lancé ses modèles de voitures équipées d’un « autopilote » : au niveau actuel de nos connaissances et des analyses, les Tesla proposent un niveau de sécurité plus élevé que ce que peut offrir un être humain aux commandes d’un véhicule, et connaît un taux de défaillance particulièrement faible. Quoique impressionnantes, ces performances ne sont que les prémices de la révolution autonome des véhicules : ce mode de conduite ne permet pas de s’affranchir des mesures de sécurité ou de quitter sereinement les yeux de la route. Elles sont toutefois déjà dotées de technologies particulièrement innovantes et extrêmement poussées, qui permettront probablement à Tesla d’obtenir rapidement l’autorisation de faire rouler ses véhicules sans pilote sur des routes classiques.

D’autres grands de la technologie, y compris des GAFA, ont des projets concernant les véhicules autonomes. C’est le cas d’Apple, qui a lancé des tests en partenariat avec le constructeur de voitures Lexus. Le PDG d’Apple, Tim Cook, a annoncé le projet de ce qui est appelé « iCar » ou « Apple Car ». Il n’a pas révélé la nature exacte du projet, c’est-à-dire s’ils conçoivent intégralement une voiture autonome Apple (hardware), ou s’ils développent une technologie qui sera utilisée en partenariat avec des constructeurs automobiles tels que Lexus (software). Actuellement, il n’y a pas de date de lancement pour le probable véhicule à la Pomme.

Comme pour toute innovation technologique majeure, les améliorations apportées sur les véhicules autonomes bénéficieront de nombreux autres éléments du quotidien auquel on ne pense pas spontanément. Ainsi, au-delà des réductions certaines de consommation de carburant, le développement de véhicules autonomes plus efficaces sur la route diminuerait drastiquement les besoins pour d’importants complexes autoroutiers, souvent coûteux à entretenir et néfastes pour l’environnement. Evidemment, en considérant ces véhicules comme connectés et intelligents, cela pourra faciliter grandement l’émergence du covoiturage, y compris pour les trajets quotidiens, qui réduiraient les consommations énergétiques des consommateurs et les coûts des déplacements. Cela permettrait par ailleurs un gain de temps disponible pour les utilisateurs de ce genre de véhicule, qui pourront sereinement effectuer d’autres tâches dans l’habitacle du véhicule tout en se déplaçant à vive allure. Cela supprimerait d’ailleurs la nécessité d’un permis de conduire, long et coûteux, et rendrait les voyages en véhicules personnels accessibles au plus grand nombre, une fois les véhicules accessibles au plus grand nombre. Enfin, ils marqueront certainement le déclin voire la mort des véhicules thermiques, remplacés par des voitures électriques, bien souvent plus adaptées à ce genre de technologies.

C’est pourquoi de nombreuses entreprises, notamment les constructeurs automobiles mais aussi des acteurs complètements étrangers du secteur, ont des projets de véhicules autonomes. Les nombreuses dates de lancement de projets se multiplient et se densifient, signifiant à coup sûr l’avènement prochain de ce genre de transports révolutionnaires. Ainsi, les véhicules autonomes quittent le monde du projet et du concept pour intégrer le monde réel des innovations.

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