LE VERT AU CŒUR DE LA FASHION WEEK
Pendant longtemps, Fashion Week et écologie n’étaient pas sur la même longueur d’ondes. Il serait temps que cela change car l’un fait mal à l’autre. Mais comment l’écologie se fait-elle une place dans l’univers de la Fashion Week ?
Une prise de conscience écologique
Comme tous les ans, la Fashion Week est un événement phare pour le monde de la mode, un moment pour montrer ses créations associées aux futures tendances. Cette dernière est souvent au centre de l’actualité. Mais depuis un certain temps, elle est souvent évoquée par rapport à son impact environnemental. L’industrie de la mode est la deuxième industrie la plus polluante de la planète. Elle est responsable de 20% des rejets d’eaux usées, de 35% des rejets de microplastiques dans les océans, de 10% des émissions de carbone dans le monde et de 22% des pesticides utilisés. Par ailleurs, le grand événement qu’est la Fashion Week consomme autant d’énergie que 3000 ans d’éclairage de la Tour Eiffel. Des chiffres inquiétants qui viennent appuyer la nécessité de changement et d’actions pour préserver notre environnement.
Suite à cette prise de conscience importante, 32 géants de la mode se sont rassemblés pour limiter l’impact de l’industrie de la mode sur le climat, la biodiversité et les océans. C’est l’élaboration du « Fashion Pact » : un projet ambitieux dirigé par François-Henri Pinault, PDG de Kering. Des engagements ont été pris et ont commencé à être mis en place. Pour stopper le réchauffement climatique, ils souhaitent atteindre « zéro émission » en 2050 et passer à 100% d’énergie renouvelables d’ici 2030. Ils vont aussi restaurer la biodiversité, les écosystèmes naturels et protéger les espèces. Enfin, pour protéger les océans, ils vont éliminer progressivement l’utilisation de plastiques à usage unique.
Un défilé rempli d’arbres
Cette année lors de son défilé printemps-été 2020, la maison Dior a fait un geste écologique. En effet, pour le décor de son défilé, la directrice artistique Maria Grazia Chiuri a reproduit un jardin avec près de 160 arbres de 60 espèces différentes provenant de trois pays européens : la France, l’Italie et l’Allemagne. Des arbres qui portent l’étiquette #Plantingforthefuture. Consciente de l’urgence climatique, la maison de haute couture a collaboré avec Coloco, un atelier de paysage qui lie jardinage, urbanisme, architecture, art et éco-responsabilité. Ces deux entreprises ont pour objectif de replanter les arbres dans la région parisienne. Par ailleurs, pour son défilé, Dior a utilisé des matériaux qui vont tous êtres recyclés et reversés à l’association La réserve des Arts. La lumière qui a été utilisée pour éclairer les décors, les mannequins et les créations fonctionnaient au colza, des moyens plus responsables et plus écologiques qui permettent aux amoureux de la mode de continuer de profiter de l’événement.
Une nouvelle forme de Fashion Week
La Fashion Week met en avant les nouvelles pièces tendances pour les saisons prochaines. Il se peut que certaines maisons de couture utilisent la peau d’animaux pour confectionner leurs vêtements. Une pratique qui fait polémique puisque cela mène à la diminution, voire l’extinction, d’espèces d’animaux. Afin de les préserver et de prouver que l’on peut se passer de peaux d’animaux pour s’habiller, Emmanuelle Rienda, fondatrice de l’agence Le Frenchlab et défenseure des droits des animaux, a créé une nouvelle forme de Fashion Week : la Vegan Fashion Week. Cet événement est tout récent étant donné que le premier a eu lieu en février 2019, à Los Angeles. Il regroupe une cinquantaine de marques venues du monde entier qui participent à la protection des animaux. Le show a commencé avec des designs avant-gardistes fabriqués à partir de fibres d’ananas et des peaux de pommes, une solution pour contrer le cuir animal. C’est la création d’une nouvelle page dans l’industrie de la mode. En espérant que les marques de haute couture en prendront de la graine.
Un défilé éco-responsable
L’industrie de la mode prend de plus en plus conscience de l’impact de leur industrie sur la planète. C’est le cas par exemple de la créatrice uruguayenne : Gabriela Hearst. En effet, cette dernière a organisé le tout premier défilé éco-responsable lors de la Fashion Week de New-York en 2019. Elle a fait appel à l’association EcoAct, spécialiste de la décarbonisation des entreprises, pour réduire le plus possible son empreinte carbone. Son défilé était le premier défilé zéro émissions carbone. Pour y parvenir, la créatrice a été pointue sur plusieurs éléments. En effet, elle a décidé de ne prendre que des mannequins locaux afin de ne pas à avoir à utiliser l’avion comme moyen de transport. Les cocktails proposés sont seulement faits à partir de produits de saisons et ce sont des produits locaux. Les coiffeurs avaient interdiction formelle d’utiliser des appareils électriques. Donc au revoir, les lisseurs, les boucleurs et les sèche-cheveux. Enfin, afin de sensibiliser les spectateurs à la cause, chaque participant ayant assisté au défilé a reçu un foulard avec dessus des insectes récemment disparus de la planète.
La Fashion Week de Suède
De nombreuses villes, autres que Paris, Milan, Londres et New-York, accueillent l’évènement de la Fashion Week. C’est le cas de la ville de Stockholm. Récemment, la capitale de la Suède à fait parler d’elle. En effet, cette dernière a décidé d’annuler son annuelle Fashion Week à cause de l’impact environnemental que cette dernière cause et qui est important. Elle était initialement prévue du 27 au 29 août 2019. Cette prise de décision vient lancer un signal fort pour les autres villes. Ce fut un acte inattendu et une première dans l’univers de la mode. Le but de tout ceci est de lancer un électrochoc pour l’industrie de la mode et de commencer à s’inquiéter sur notre environnement. Le conseil suédois de la mode souhaite préparer l’industrie de demain à être moins polluante.
