Datavisualisation des cultures biologiques en Europe

Comment interpréter visuellement des données brutes

Antoine Coiffier
iDFarm
4 min readJan 20, 2017

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Dans le cadre de l’entité iD Farm et son leitmotiv “la technologie au service de l’humain et de la planète”, nous nous sommes penchés sur un sujet de taille : l’écologie. L’angle d’attaque : la datavisualisation.

Trouver la data

Cette première mission s’est avérée plus longue que je ne l’imaginais.… Biodiversité, anthropocène, énergies renouvelables, qualité de l’air, de l’eau, impact des changements climatiques, agroécologie… nombreux sont les sujets captivants (et préoccupants !) qui m’ont un peu dispersé. Conclusion : pour cet exercice mieux valait partir de datas plutôt que d’un sujet pour gagner du temps et éviter des données déjà traitées.

Après une longue veille documentaire, j’ai porté mon choix sur des données d’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, intitulées :

Comprendre la data

Que signifie agprdmet ? Quelle est la différence entre FCONV et UCONV ? Quelle culture se cache derrière le code C2000 ? Quel pays correspond au code EL ?

Une fois le fichier ouvert, reste encore à le décrypter… Mais comme Internet, c’est formidable, après quelques recherches j’apprends que :

  • agprdmet correspond à la méthode de production agricole
  • FCONV et UCONV fait la différence entre les exploitations en cours de conversion (Under Conversion) et celles totalement converties au bio (Fully Converted)
  • le code C2000 spécifie la culture du riz
  • le code EL fait référence à la “République hellénique” soit le code de la Grèce.

Vous êtes toujours là ?

Processing, un outil formidable

Pour gérer 13351 lignes de données, la programmation était inévitable, et pour générer un visuel de cette information, rien de tel que Processing. Cet outil, conçu par deux artistes américains, s’adapte particulièrement à la création graphique interactive.

Pour me former à Processing et l’utiliser pour générer une datavisualisation, j’ai suivi le cours en ligne de Nicholas Felton “Data Visualization: Designing Maps with Processing and Illustrator” sur Skillshare.

Ce cours est très clair et didactique pour poser les bases d’une datavisualisation cartographique, ce qui était mon cas. Il est par contre moins adapté pour maitriser Processing de façon plus globale.

Reformater la data

Mon travail ne s’est pas arrêté là. En effet j’avais besoin d’un fichier CSV (Comma-separated values), et le fichier trouvé sur eurostat était en TSV (Tabulation-separated values). De plus, certaines données étaient séparées par une tabulation quand d’autres étaient séparées par des virgules…

En outre, le code pays à deux lettres ne me suffisait pas pour placer les données sur une carte d’Europe. J’ai donc dû ajouter leurs coordonnées à la main.

Pour synthétiser, un travail préalable de nettoyage et d’adaptation du fichier est donc à prévoir pour une bonne exploitation des données.

Le résultat

Mon fichier de data est propre et exploitable. Mon code me permet de l’analyser. Grâce à un ensemble de variables, je peux faire des tris et sélectionner les informations voulues. Il n’y a plus qu’à générer le résultat !

Nous voilà donc avec l’évolution des terres arables bio et en conversion bio pour chaque pays européen de 2012 à 2015.

Avant de générer la visualisation, j’avais en tête que l’augmentation des surfaces en bio allait être flagrante… Or on peut voir qu’en 4 ans, même si il y a une augmentation, l’évolution n’est pas rapide.

Prochaines étapes

En l’état, l’objectif de générer un visuel à partir de données brutes est atteint, mais le travail pourrait être poursuivi en suivant ces différentes pistes :

  • Rendre la carte interactive. Pouvoir choisir l’année, la culture, la méthode de production agricole, etc., directement sur la carte et non via le code.
  • Comparer les surfaces bio aux surfaces d’agriculture dite conventionnelles. Il manque ici une échelle de référence pour répondre à la question : Quelle est la part du bio par rapport à l’agriculture conventionnelle ?
  • Mettre en parallèle ces données avec d’autres, comme par exemple les ventes de pesticides…

Conclusion

Quatre ans, c’est un faible scope pour tirer une conclusion quant au succès ou non du bio en Europe… Bien qu’il s’agisse d’un marché porteur et en croissance, il reste encore faible en comparaison de l’agriculture conventionnelle.

Mais pour donner un coup d’accélérateur, et aller plus loin vers une transition agricole, des solutions existent.

Par exemple l’association Fermes d’Avenir a identifié 10 propositions de lois allant dans ce sens. Pour plus d’infos et si vous souhaitez signer la pétition, c’est par ici : https://bluebees.fr/fr/petition.

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