Insights on dataviz and local currencies

Open data et monnaies locales en France

Aloun
iDFarm
5 min readFeb 23, 2017

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Dans le cadre du développement de la cellule iDFarm, consacrée aux sujets d’innovation, nous avons investi le sujet de la datavisualisation avec des projets centrés sur l’environnement. Durant deux mois, nous avons collecté des données ouvertes afin de créer le premier draft de ces dataviz interactives.

Pour ma part, j’ai choisi de me pencher sur le développement très récent des monnaies locales françaises. A travers ce mode de paiement alternatif, elles transmettent des idéaux de consommation locale et réfléchie, une éthique démocratique et favorisent le lien social dans les communautés.

Qu’est-ce qu’une monnaie locale ?

Une monnaie locale est mise en circulation en complément de la monnaie officielle. Elle n’est utilisable que dans une zone géographique restreinte, ce qui favorise ainsi l’échange dans les communautés, et ce malgré les crises économiques.

Même si le sujet est à la mode (une monnaie parisienne sera en circulation courant 2017), il reste difficile de se faire un avis sur les monnaies locales aujourd’hui. Sont-elles vraiment utilisées ? Quelle est leur croissance ?

Problème #1 : Des données rares et peu qualitatives

Après avoir fouiné dans tous les recoins de data.gouv, opendata.paris ou encore de l’INSEE pendant 3 / 4 jours, je me rends compte qu’il n’existe aucune donnée ouverte sur les monnaies locales.

Bref, après une formation en ligne sur l’analyse de la data (Lynda), je décide de créer mon propre jeu de données en croisant toutes les sources à ma disposition. Et cela s’est révélé être la plus grosse part de cet exercice de dataviz : trouver, nettoyer et classer. Plusieurs problèmes se sont vite présentés :

  • Des données très éparpillées : Wikipédia, sites des associations, rapports gouvernementaux et associatifs, cartes…
  • Des données équivalentes ni en qualité, ni sur les mêmes unités, ni de la même année.
  • Elles ne sont pas nourries par des traceurs digitaux, mais reposent uniquement sur la foi des déclarations des associations. Face à ce manque de données, impossible de créer une dataviz sur les flux monétaires ou leur masse exacte afin de comprendre leur impact. Ce problème de manque de KPI est relevé par beaucoup d’articles et de rapports sur le sujet.

Dans cette masse d’information, se détachent deux rapports gouvernementaux basés sur des questionnaires envoyés aux associations. Je leur envoie un mail puis une relance pour savoir s’il est possible d’avoir accès à ces données, mais aucune suite.

Problème #2 : Trouver un angle d’approche

Au final, face à ces données se pose rapidement la question de ce que je veux raconter. Quelles sont mes cibles ? Et que recherchent-elles ?Qu’est-ce qu’une association voudrait mettre en avant sur une dataviz de ce type ?Comment représenter l’usage ? Le nombre d’initiatives ? Et comment cette carte peut-elle vivre si j’ouvre mon fichier de données ?

J’étais déjà tombé sur cette carte :

Source : Le réseau des MLCC en France

Bien qu’assez complète,une chose m’a vite embêté : il est difficile de se représenter la masse d’utilisateurs et de commerces ainsi que la zone d’utilisation car les monnaies sont localisées par un picto et non définies par une zone géographique.

Je décide donc de m’attaquer à ce problème et de proposer une approche différente pour représenter les monnaies locales.

Mon approche : mettre en avant les bassins de vie

Dans les datas disponibles, les utilisateurs et les magasins ne sont pas localisés, mais il est possible de définir une zone d’utilisation. Mon idée est de dessiner cette zone avec autant de points qu’elle compte d’habitants (en croisant les datas de l’INSEE sur le nombre d’habitants municipaux) et de n’allumer que le nombre de points correspondant au nombre d’utilisateurs de la monnaie. Les commerces quant à eux sont disposés aléatoirement sur un calque supérieur.

Vue globale de la carte (travail en cours)

Cette approche met en avant les zones géographiques françaises avec la plus grosse densité d’utilisateurs.

Zoom sur une monnaie, ici la Sol Violette (travail en cours)

Prochaines étapes

  • Récolter davantage de données en contactant directement les associations porteuses.
  • Aller au contact de ces associations et des utilisateurs avec ma datavisualisation pour générer de la discussion. Est-ce que cette approche est une première étape satisfaisante ? Qu’est-ce qui les intéresse ?
  • Ces données seront téléchargeables en CSV et libres pour ceux qui veulent jouer avec en attendant que le gouvernement mette en accès libre les données de ses enquêtes.
  • Représenter les — très nombreux — projets en cours
  • Attaquer tout ça en Processing pour rendre la carte interactive.

Aujourd’hui, les monnaies locales françaises utilisent de la monnaie en papier. Ceci créant des problèmes de gestion, deux tiers des associations ont déclaré vouloir passer à un format électronique*. Une mutualisation du dispositif a été évoquée par certaines associations.

Il y aurait donc peut-être un moyen d’avoir des données plus actualisées, propres et riches : flux financiers, types de magasins, transactions les plus adaptées à cette forme de monnaie, vitesses de circulation, types d’achat (écologiques, responsables, made in France…), etc.

*Rapport de Cécile Duflot et de Benoît Hamon

En savoir plus (ou approfondir le sujet) :

  • Plus de détails sur les monnaies locales dans cette video d’Arte FUTURE

Deux rapports sur la collecte de données des monnaies locales très intéressants :

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