Le destin du monde

Antoine Coiffier
iDFarm
Published in
4 min readJan 23, 2018
The Speculative Design Road. Allons-nous foncer dans le mur ?

“On est en train de perdre la bataille” c’est le cri d’alarme qu’a lancé Emmanuel Macron au One Planet Summit le 12 décembre dernier. Deux ans après l’accord de Paris sur le climat, peu de choses ont avancé… On peut même penser qu’elles ont reculé, les États-Unis ayant quittés l’accord…

Et sur l’autoroute de l’alimentation, Bison futé n’est pas plus optimiste…

D’un point de vue national, au 21 décembre, les états généraux de l’alimentation n’ont pas apporté de décisions salutaires aux yeux d’ONG, de syndicats paysans et d’élus, y compris aux yeux du ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, qui n’est pas venu prononcer le discours de clôture.

Nous sommes 7,5 milliards d’humains sur la planète, et demain (en 2050) nous serons probablement 9,8 milliards. Un impact fort pour nos assiettes et pour la planète…

De ce constat, trois scénarios possibles : l’apocalypse, le jonglage, la rédemption.

Sur la route des futurs possibles, quelle route allons-nous prendre ?

L’apocalypse (futur plausible)

Attachez vos ceintures, en route pour l’enfer. Nous sommes en 2050, les pays en forte croissance en 2018, sont devenus les nouvelles puissances mondiales, dépassant même pour certaines notre cher hexagone.

Les plus pauvres ont atteint le niveau de vie des classes moyennes et donc les modes de consommation « à l’occidental ». Entrecôte, filet mignon, blanquette de veau, bœuf bourguignon… (oui, on ne sait pas pourquoi, la cuisine française fait le buzz en 2050)

La demande explose et avec elle, les prix et la production céréalière. Pour le climat, pas de problème, des études scientifiques ont apporté la preuve en 2025 qu’il était trop tard pour changer le cours de l’histoire, la catastrophe est là.

Les ressources se raréfient et c’est dorénavant l’ère du chacun pour soi (puissance 10 par rapport à aujourd’hui).

Chacun se bunkerise pour cacher ses denrées alimentaires durement acquises, mais aussi pour être fin prêt quand la 3ème guerre mondiale éclatera.

La rédemption (futur préférable)

“On l’a échappé belle” c’est dans ses mémoires que l’on peut lire ses quelques mots d’Emmanuel Macron. Mais si la finance a essayé de maintenir le réchauffement climatique, c’est surtout les actions collectives de la société civile qui ont inversé la vapeur.

Pour exemple, c’est la prise de conscience individuelle, alertée par des ONG de défense des animaux, qui a réduit la consommation de viande. Les industriels avaient bien tenté le greenwashing, en installant des éoliennes et des ficus dans les élevages de bovins, notamment à la ferme des 100 000 vaches.

Longtemps discriminés, les bobos sont passés du statut de dangereux doux rêveurs à celui de lanceurs d’alerte.

Faire du vélo, ne pas utiliser de glyphosate dans son jardin, éteindre la lumière en sortant ou bien consommer bio et locale, ne sont plus sujets de railleries mais bien au contraire, vus comme des gestes de citoyens de la terre.

Le jonglage (futur probable)

2050, Tout va bien dans le meilleur des mondes. Suite au One Planet Summit, la finance a pris les choses en main pour réduire le réchauffement climatique.

Non pas par conscience morale, mais parce que ça rapporte un max. Les produits bio ont supplantés les produits-pesticides, et les entreprises du Bio-CAC 40 se portent à merveille.

Pour autant, l’agriculture bio n’est pas tout à fait écolo. Intensive et parcourant la terre entière, éviter le réchauffement climatique reste un vœu pieux. Mais industries et états ont tout prévu, finalement l’objectif sera de ne pas dépasser les 4°C.

33 ans plus tôt, au 02 août de l’année 2017, l’humanité avait consommé la totalité des ressources de la planète. Maintenant tout est réglé, chaque individu a un nombre de crédits limités pour éviter la surconsommation. Bien sûr les pauvres peuvent revendre leurs crédits aux plus riches pour améliorer leur quotidien.

Finalement, le réchauffement climatique est une bonne chose.

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