Du nouvel usage des réseaux sociaux

Une révolution numérique… passée inaperçue.

Créé en 2002, on présente souvent Freindster comme le premier réseau social majeur du web. Mais qui se souvient encore de cette plateforme de gaming qui comptait quand même à son apogée 115 millions d’utilisateurs ? Plus grand monde ! D’ailleurs, ce site n’est même plus actif… Et pourtant son concept était visionnaire, puisqu’il préfigurait les cercles d’amitiés virtuels qui sont la norme aujourd’hui.

Celui dont on se souvient davantage reste MySpace, site de blogging fondé en 2003. Encore actif mais tombé en désuétude, MySpace a tout de même été précurseur en permettant de se créer une page personnelle en ligne afin notamment d’y partager sa musique. Puis le site s’est fait distancer par ses concurrents, qui avaient notamment mieux saisi l’importance de la version mobile. Puis coup de grâce dernièrement, avec l’annonce de la perte de 50 millions de morceaux suite à un problème de migration de serveurs. S’agit-il d’une erreur ou d’un renoncement ? En tout cas la fin d’une époque.

Ainsi, le lancement de Facebook en 2006 a marqué une véritable révolution en permettant à chacun de se créer une identité numérique. Le web est alors devenu pour chaque individu un territoire à conquérir. Dès 2011, Facebook dépassait déjà les 500 millions d’utilisateurs, puis creusait un « gap » technologique considérable sur tous ses concurrents. A la trappe les MySpace, Google Buzz, Orkut, et autres…

De l’avènement des plateformes sociales

D’autres réseaux ont tout de même réussi à se positionner dans la course aux utilisateurs, grâce à des concepts originaux : version microblogging pour Twitter, storys pour Snapchat, phonéographique pour Instagram ou culturelle avec Wechat… D’ailleurs, certaines plateformes telles Youtube ne ressemblent pas vraiment à un réseau social dans la vision que nous en a donnée Facebook. Et pourtant, toutes s’envisagent en termes de communauté et de connectivité entre utilisateurs.

De nouveaux concepts apparaissent sans cesse : Périscope ou Télégram par exemple, atteignant leur rythme de croisière mais sans réellement chambouler les usages. Mais c’est bien l’application Instagram qui a marqué dernièrement une transition majeure. Désignée « application de l’année » en 2011 par Apple, Instagram est vite devenu le 2ème réseau social au monde en termes d’utilisateurs, érigeant la photo comme vecteur central de communication.

Lors de son rachat 1 Milliard $ par Facebook en 2012, tout le monde pressentait la naissance d’une bulle qui éclaterait bientôt. Loin de là, l’application s’est révélée être un formidable outil de ventes pour les marques, le meilleur même selon une étude de l’agence d’analyse marketing SumAll. Aujourd’hui, cette plateforme serait valorisée plus de 100 Milliards à en croire les estimations de Bloomberg Intelligence.

Instagram s’approche peu à peu des 2 milliards d’utilisateurs, en majorité de la génération millenial. L’appli dépassera bientôt sa maison mère Facebook, devenue aujourd’hui quelque peu « old school ».

Les tendances à venir

En France par exemple, plus d’une personne sur 2 est active sur au moins un réseau social chaque jour. Les 18–34 ans se connectent en moyenne plus d’une heure quotidiennement sur ces sites (source : le journal de l’éco). Ces réseaux s’apparentent ainsi à de nouveaux médias où l’on ne se contente plus d’échanger avec son cercle restreint. On y vient s’informer, se distraire, s’engager, consommer…

Ainsi, notre usage et notre conception des réseaux sociaux ont considérablement évolué en très peu de temps. Désormais qui pourrait se passer de ces applications en perpétuelle évolution afin de capter notre attention ? Notons par exemple le « scrolling effect » donnant l’impression d’un fil illimité d’informations, les mécanismes de rétroaction type « like », ou encore les notifications sonores… La monnaie électronique demain avec le Libra ?

Mais les modes changent vite, et chaque génération veut s’approprier son univers. Ainsi les plus jeunes se ruent désormais sur l’application phénomène de vidéos musicales TikTok. Il est ainsi difficile de prédire quel concept marchera avec certitude, bien que tous aient en commun un mécanisme de monétisation de leur flux et de leurs données.

Ce qui est sûr, c’est que chaque plateforme se doit d’évoluer sans cesse afin non pas de répondre à des attentes, sinon de les devancer.

Le top 10 des réseaux sociaux dans le monde en 2018

Source : We are social et Hootsuite

• Facebook : 2,2 milliards
• YouTube : 1,5 milliard
• WhatsApp : 1,5 milliard
• Instagram : 1 milliard
• Tumblr : 794 millions
• Qzone : 563 millions
• Sina Weibo : 392 millions
• Twitter : 335 millions
• Reddit : 330 millions
• Baidu Tieba : 300 millions
• LinkedIn : 260 millions
• Snapchat : 255 millions
• Pinterest : 200 millions

Des chiffres amenés à évoluer rapidement dans un secteur technologique hautement concurrentiel. A suivre…