99% des startups victimes du paradoxe de la mitraillette en bambou (ou l’impact positif et l’économie collaborative utopistes)

Valentin
IkigaiSpace
Published in
5 min readJul 29, 2018

Ça va bientôt faire quelques années qu’on nous parle d’impact positif, d’économie collaborative et circulaire, de GreenTech ou encore de startups sociales et solidaires. Mais qui sont donc tous ces bisounours ?

Artwork : vetcw3

L‘entrepreneuriat social est mort

Quand on demande aux français s’ils connaissent la définition de startup à force positive, la majorité botte en touche en citant la désormais célèbre diptyque de l’économie sociale et solidaire, et sans savoir même en détailler les tenants et aboutissants.

Le problème d’un tel concept, c’est son nombre hallucinant d’incohérences et de simplicités à en faire bondir tout bon vulgarisateur. Tout d’abord, on notera l’absence évidente du caractère environnemental ou écologique dans le discours, rejetant d’ores et déjà aux oubliettes les initiatives vertes qui sont pourtant l’une des plus grandes réussites de la famille des startups à force positive, si ce n’en est pas tout bonnement la moitié.

Cette erreur de communication, devenue si banale dans le monde des entrepreneurs qui ne pensent qu’à gravir les échelons de la croissance économique à tout vitesse, est même dupliquée, confirmée et démocratisée par le gouvernement en place. Pourtant, le label French Impact se démarquait à juste titre de cet illogisme, de par son nom généraliste et son positionnement “au service de l’intérêt général”. Malheureusement, cela n’aura pas empêché Christophe Itier et son équipe de newbies (Nicolas Hulot est de la partie, mais ce n’est pas étonnant quand on connaît son appétence pour tourner des documentaires animaliers en hélicoptère) de publier un communiqué de presse qui ne mentionne pas une seule fois la Nature. Doit-on en comprendre que le milliard promis par l’état ne bénéficiera qu’aux social business ? Cela semble se confirmer, quand on sait que seulement 4 projets sur les 22 sélectionnés par le Ministère s’inscrivent dans le secteur de la GreenTech.

Pire encore ; un magazine pourtant référence en la matière, SocialTer, relaie une étude qui ose affirmer que “l’entrepreneuriat social […] reste bien moins connu que […] l’Économie Sociale et Solidaire”, alors que de nombreuses solutions vertes sont régulièrement partagées dans ses colonnes. Le risque ? Que bon nombre d’entrepreneurs développant des innovations écologiques ne sachent tout simplement pas qu’ils ne sont pas seuls. Tous ces fondateurs avec qui je travaille étaient dans ce cas avant de nous rencontrer.

La seconde problématique rencontrée par les startups qui souhaitent transformer la société et l’environnement, c’est tout bonnement l’incapacité des structures d’accompagnement actuelles à leur inculquer les clés pour devenir responsable et connaître une forte croissance. Dans les incubateurs sociaux ou à impact positif, on t’apprendra certes à maximiser le bonheur au travail, à manger bio et à augmenter ton nombre de likes sur Facebook, mais ça s’arrête là. Si tu souhaites réellement avoir une force positive et gagner de l’argent, prépare-toi à faire face à la technique de l’autruche.

Mais alors, la force positive, ça sert à quoi ? Et comment ça marche ?

Avant tout de chose et histoire de te convaincre, sache que mettre en place une démarche de force positive permet à une entreprise d’être en moyenne 13% plus rentable. Ce gain de performance a été démontré dans une étude de France Stratégie en janvier 2016, et si ça peut t’épargner 150 pages, je t’invite à lire notre article sur la question qui sera bientôt publié (pense à nous suivre pour ne rien rater des prochains articles 😉).

Concrètement, il s’agit de mesurer l’impact de l’activité d’une entreprise ou sur l’environnement, sur la société, et sur sa propre croissance économique. Pour cela, il existe une méthode (que je détaillerai aussi dans un article très bientôt) qui permet de quantifier sa force positive ou négative en fonction de différents critères, des parties prenantes concernées aux indicateurs clés de performance.

Ça, la plupart des mordus de RSE savent le faire. Les cabinets de mesure d’impact aussi. Même Volkswagen, Dassault et Carrefour en font aussi. Pourtant, ce sont aussi des multinationales capables d’être à l’origine de scandales environnementaux, de ventes d’armes ou encore de l’enfer quotidien qu’elles font vivre à leurs employés.

Et c’est là toute la subtilité du raisonnement : sous couvert de “responsabilité sociale et environnementale” ou d’un “impact positif”, la majorité des entreprises (startups y compris) font de la RSE ou de la mesure d’impact un argument de choc, au détriment de nombreuses activités mauvaises pour l’homme et la nature. Ce qu‘elles oublient, c’est que la mesure des forces doit servir de directive pour mettre en place des actions visant à augmenter les forces positives ainsi qu’à diminuer les forces négatives. Pas seulement à servir de faire-valoir auprès de l’opinion publique et des institutions.

Artwork: Joe_90

La mitraillette en bambou

À l’ère du changement des mentalités, et plus particulièrement de prises de conscience des grands décisionnaires, à savoir gouvernements et entrepreneurs, il est nécessaire de faire avancer ce que nous devons tous considérer comme un combat pour une force positive.

99% des entreprises sont aujourd’hui victimes du paradoxe de la mitraillette en bambou. On peut les classer en 2 catégories :

  • Parce qu’elles ne savent pas qu’il est primordial d’aborder la performance dans sa globalité (croissance économique+ environnement + société). La solution ? Davantage de sensibilisation de la part des pouvoirs publics et des écosystèmes dédiés l’accompagnement des dirigeants.
  • Parce qu’elles ne savent pas mesurer leur force positive correctement. La solution ? Populariser la méthodologie de mesure des forces et sa vocation de décideur stratégique.

Alors, de quelle catégorie fais-tu partie ?

Ce n’est plus qu’une question de choix et de motivation pour que la mitraillette se transforme en un réel atout pour permettre aux entreprises de solutionner les défis des prochaines décennies.

Les Ikigai Spaces sont des lieux qui offrent aux entrepreneurs les meilleurs outils et méthodologies pour faire des innovations à force positive les licornes de demain.

Toi aussi, profites-en et fais décoller ton entreprise en rejoignant notre nouveau réseau de startups et d’investisseurs.

Partage cet article ou applaudis si tu comptes t’en inspirer !

--

--