L’IMF COMUBA : protéger les femmes et atténuer les risques climatiques en milieu rural au Bénin
Une nouvelle cohorte de collaborateurs en Finance Solidaire s’est jointe à nous récemment. Dans ce blog, Zika Djodjo, partage ses premières impressions de travail avec différentes institutions de microfinance (IMF) au Bénin, au Burkina Faso et au Mali.
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En juillet, j’ai commencé ma collaboration avec la Coopérative des Membres Unis Bethel Action (COMUBA) au Bénin. COMUBA est l’une des 111 IMF agréées sur le marché béninois.
COMUBA est le fruit d’une initiative de 10 personnes qui, ne pouvant obtenir de financement du secteur financier traditionnel pour le développement de leurs activités, ont décidé de prendre l’initiative de mobiliser 200 000 francs CFA ouest-africains (314 US$) chacune pour se faire des prêts à tour de rôle.
Très tôt, suite à l’heureuse issue de la proposition d’un membre d’aider un groupe de femmes et d’accorder un prêt de 430 000 francs (675 dollars US), les membres de la COMUBA ont décidé de financer d’autres groupes composés de femmes.
C’est ainsi que COMUBA est passée d’une initiative visant à répondre aux besoins de financement des membres individuels à une institution de microfinance (IMF) orientée vers les femmes. Elle a été créée en 2000 et a obtenu son agrément en 2008. Elle compte plus de 45 000 membres dont plus de 80 % sont des femmes. Elle propose des activités d’épargne, de crédit, de change, de transfert d’argent, de digitalisation et de formation.
Le financement de l’agriculture a considérablement augmenté ces dernières années, passant de 5 % du portefeuille il y a trois ans à 30 % aujourd’hui, et il pourrait atteindre 75 % dans les années à venir.
La COMUBA finance principalement des groupements de petits agriculteurs et des petites unités de production dans les domaines du coton, du maïs, du soja, de l’aviculture, de la transformation de l’huile de palme, de l’ananas et des pépinières. La part de l’agriculture est beaucoup plus importante si l’on inclut le financement des entreprises qui tournent autour de la production agricole comme les engrais, les produits alimentaires et le transport agricole.
Malheureusement, le secteur agricole et les activités connexes au Bénin sont exposés au changement climatique et aux risques climatiques tels que la sécheresse, les inondations, la montée du niveau de la mer et l’érosion côtière. Ces risques ont un impact considérable tant sur les acteurs (producteurs, leurs salariés, leurs familles) que sur les biens (sources de remboursement des emprunts contractés par les membres de la COMUBA). Ainsi, le financement du secteur agricole expose la COMUBA à des risques de plus en plus grands et elle doit se protéger pour assurer la pérennité de ses activités.
La COMUBA doit donc identifier des solutions de gestion des risques pour garantir les remboursements des prêts, ce qui assure la protection des membres emprunteurs et de leurs familles, ainsi que la protection de l’IMF.
Ma collaboration avec COMUBA, soutenue par la Fondation Grameen Crédit Agricole Microfinance (GCAMF) et l’OIT et financée par l’AFD/Proparco, est axée sur l’amélioration de l’offre d’assurance existante et le développement de nouvelles pour atténuer les risques climatiques.
En tant que collaborateur, mes tâches vont de la compréhension des besoins des membres (études de marché), la conception des offres, des procédures, la gestion des risques, la formation et le lancement de pilotes à la mise à l’échelle, la conduite du changement et le transfert de compétences.
Collaboration avec d’autres IMF
Je soutiendrai également trois autres IMF partenaires du GCAMF : Pan-African Microfinance du BF au Burkina Faso (PMBF), Réseau de Micro-Institution de Croissance de Revenu au Mali (RMCR)et Vision Funds Sénégal (VFS). Je les aiderai à améliorer leurs offres de micro-assurance et à lancer de nouveaux produits. Nous prévoyons également des échanges d’expériences et des formations à distance pour quatre autres IMF partenaires : COOPEC SIFA et ASSILASSIME Solidarité au Togo, KAFO Jiginew au Mali et ACFIME au Burkina Faso.
Grâce à ce programme, j’ai l’opportunité de partager mes expériences et mes compétences et de contribuer à promouvoir l’assurance à impact et l’inclusion financière, mais aussi de renforcer mes propres connaissances en assurance inclusive et d’avoir un impact positif sur les conditions de vie des personnes à faible revenu.
Je suis très heureux de faire partie de ce programme. Restez à l’écoute pour en savoir plus sur l’évolution de cette belle aventure, les défis et les leçons apprises.
