Comment la réussite mène à l’échec ?

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4 min readApr 21, 2020

Article rédigé par Hector Balas

Le piège de l’élite

En sortant d’une grande école de commerce, j’ai remarqué qu’un grand nombre de mes camarades de promo répondait de la même façon à une question. Et y répondaient mal.

La question est pourtant très simple : « Est-ce que ton stage, ton nouveau CDI te plait ? ». La réponse pourrait être binaire : Oui / Non. J’aime / j’aime pas. Mais non, la plupart du temps, la réponse est la même. « C’est intéressant, c’est très formateur »

Du coup, souvent pour avoir une vraie réponse je renchéris « mais ça te PLAIT ? » en appuyant bien sur le mot plait.

Et là, en général, le discours est classique : « Nan, mais c’est formateur et puis si je bosse bien, c’est un tremplin et ça me permettra de gagner un peu d’argent, tu comprends, c’est confortable. J’ai un emprunt à rembourser / je dois me trouver un appartement à Paris, ça coûte cher. J’apprends beaucoup, 4–5 ans, c’est pas grand-chose et je pourrais ensuite faire quelque chose qui me plaira, j’aurais de bonnes expériences et mon CV sera solide. J’ai pas vraiment de compétences, là je sais rien faire. Et puis le chômage, si je veux cotiser à la retraite… »

Si je traduis : « je vais me flageller 3–5 ans de plus pour pouvoir choisir plus tard et me faire plaisir ».

Le cadre liberticide

Ce discours est assez similaire à un autre discours que j’ai entendu 10 ans plus tôt alors que j’étais au collège :

  • « Hector, tu dois avoir de bonnes notes pour faire S, après tu pourras tout faire, tu seras tranquille »
  • « Hector, tu dois avoir de bonnes notes en S pour faire prépa (ou Sciences Po, médecine, etc.), après tu pourras tout faire, tu seras tranquille »
  • « Hector, tu dois faire prépa pour entrer dans une grande école, après tu pourras tout faire, tu seras tranquille »
  • « Hector, tu dois faire du conseil / finance / métier-qui-gagne-plein-d-argent-où-tu-travailles-20h-par-jour, après tu pourras tout faire, tu seras tranquille »

Attention, ce discours n’est pas valable pour tout le monde, il y a certaines personnes à qui ce modèle convient très bien et qui sont heureux dedans. Auquel cas, on ne parle pas de devoir mais de volonté de franchir ces étapes. Mais pour les autres que doit-on en conclure ?

On nous ment ? On se ment à nous-même ? C’est un piège ?

Je pense qu’on est suffisamment grand à 25 ans pour pouvoir prendre ce recul et faire ce constat. Mais alors comment se fait-il que nous ne le prenions pas ?

J’ai une théorie à ce sujet — elle vaut ce qu’elle vaut — mais pour le moment, je n’ai pas vraiment trouvé d’argument contre.

Quand on est dans ce cas-là — bac général => prépa ou similaire => travail acharné qui ne nous plait pas — pendant plus de 10 ans, on ne prend aucune décision réellement impactante, on ne remet pas en question notre parcours et celui de nos camarades que nous considérons comme logique. Et ce qui est logique est scientifique. Qui aurait l’audace de réfuter la science ? A part un idiot ou un hippie ? Du coup, on se retrouve à 25 ans, complètement incapable de prendre une décision.

C’est à ce moment là qu’on est perdu!

Ce n’est pas nécessairement de notre faute. On ne sait juste pas comment s’y prendre… Par où faut-il commencer ? Faut-il que je regarde les offres d’emploi en espérant trouver la perle rare ? Faut-il que je prenne un nouveau cours de marketing pour découvrir cette discipline ? Faut-il que je fasse un échange au Pérou pour partir à la rencontre de cette culture rigolote ? Ou faut-il que je réfléchisse véritablement à qui je suis et ce qui me plait ? Et si je décidais de me mettre à réfléchir, par où dois-je commencer ? Et si, je ne trouvais pas de réponse, serais-je encore plus malheureux ??? Et pire, qu’arriverait-il si je trouvais une réponse mais qu’elle ne me convenait pas socialement ou encore qu’il m’était impossible de trouver un emploi ?

J’ai tendance à croire que nous exagérons nos malheurs.

Le prix de l’inaction est plus grand que le coût d’une erreur. Meg Whitman

Nous considérons souvent que faire un mauvais choix est pire que de ne pas faire de choix. Et que par conséquent, mieux vaut remettre ce choix à plus tard : quand nous serons plus matures … Mais cette maturité n’arrive souvent pas naturellement.

L’une des conséquences de ce statu quo, on la connait tous : presque deux tiers des salariés français (63%) se disent potentiellement concernés par le burn-out (cf: Figaro 2019) et les conséquences physiques et mentales sont terribles …

Avec Impala, nous nous engageons pour casser ces biais et aider les jeunes à prendre des décisions au travers de l’éducation au choix. Je vous invite donc à réfléchir à ces quelques mots et — si ce n’est pas encore le cas — à prendre en main votre avenir !

Impala, t’accompagne pour trouver le métier de tes rêves et la voie dans laquelle tu t’épanouiras !

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L’orientation. Simplement. #EducationAuChoix #Datascience #InnovationPédagogique