L’orientation subie, c’est fini !

Impala
Impalaschool
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6 min readNov 19, 2018

L’orientation subie concerne tous les élèves

Une erreur d’orientation est davantage liée à une mauvaise évaluation du projet professionnel qu’à un manque de volonté de la part du jeune. Si autant se trompent d’orientation, c’est parce qu’ils ne se posent pas les bonnes questions ou bien qu’ils les repoussent sans cesse à plus tard. Ceux qui ont un bon dossier scolaire vont souvent vers le général et poursuivent ensuite vers des études supérieures. Mais dans quel but ? Pour faire quel métier ? Dans quel type d’entreprise ? Dans quel environnement de travail ? Une fois fraîchement diplômés d’un master II, ils se retrouvent confrontés à ces questions lorsqu’ils doivent s’insérer sur le marché du travail et ont du mal à y répondre, car ils n’y ont tout simplement jamais réfléchi. Ceux qui choisissent la voie professionnelle au collège se retrouvent devant les mêmes questions. Mais ont-ils le recul nécessaire pour faire des choix qui leur correspondent ? Il est en effet difficile de se projeter dans l’avenir, lorsqu’on ne sait pas où l’on va. A l’inverse, un jeune qui a un projet professionnel bien défini et cohérent, trouvera rapidement du sens à ses actions et la motivation pour avancer, malgré les difficultés.

Mais alors, comment aider les jeunes à choisir le chemin qui leur convient ? Comment faire lorsqu’un jeune s’est trompé de voie ?

Nos choix ne sont pas irréversibles.

Il faut d’abord prendre conscience que l’orientation se travaille tout au long de la vie et qu’il n’est jamais trop tard pour trouver sa voie. Cela sera plus difficile pour certains que pour d’autres et si la peur de l’échec en paralyse plus d’un, ceux qui parviennent à la dépasser en essayant, encore et encore, sont ceux qui en tirent le plus de leçons.

Le monde du travail étant en pleine mutation, les offres de formations se sont diversifiées. Il est donc possible aujourd’hui d’emprunter de très nombreuses passerelles. Si un jeune se trompe, s’il souhaite changer de voie ou bien évoluer différemment, il n’a que l’embarras du choix devant lui.

Si la démarche n’est pas évidente, il ne faut pas non plus se mettre des œillères en se disant qu’il est trop tard ou que le changement c’est seulement pour les autres. Etant donné que nous passons la plus grande partie de notre vie à travailler, la politique de l’autruche s’effrite rapidement. Autant donc trouver quelque chose qui nous stimule et nous épanouit pour ne pas voir cela comme du travail, mais comme une opportunité de devenir meilleur et d’apprendre sans cesse de nouvelles choses.

Or, pour se rendre compte que l’on s’est mal orienté (ou que l’on nous a mal orienté ?) ou que l’on souhaite changer de voie, pour l’accepter, trouver une solution alternative et ensuite trouver le courage de se lancer, encore faut-il se poser les bonnes questions et être entouré de personnes qui n’hésitent pas à questionner nos choix et à nous demander toujours : “Pourquoi ?”.

L’orientation demande un travail profond sur soi et sur les autres.

L’orientation est un sujet transversal, qui soulève de nombreuses questions.

Celles relatives à la connaissance de soi, l’estime de soi, la confiance en soi, la curiosité, la motivation ou encore l’altérité, font partie d’une démarche introspective qui se rattache à des notions de psychologie.

L’impact de l’environnement social sur nos choix, que l’on en soit conscient ou pas, rejoint un raisonnement plus sociologique.

Enfin, être en mesure de trouver la bonne information, de la comprendre et de l’utiliser intelligemment par rapport à soi et aux autres, demande des capacités de recherche, d’analyse, de conceptualisation et de projection.

Pour bien s’orienter, il faut se poser ces trois questions : Qui suis-je ? Qui veux-je devenir ? Et comment y parvenir ? Trouver les réponses, c’est d’abord développer l’état d’esprit nécessaire pour faire des choix cohérents avec qui je suis et qui je veux devenir.

Pour se faire, il est important de déconstruire en amont certaines représentations sociales qui biaisent les convictions du jeune et de le placer dans une démarche introspective, afin qu’il trouve les connexions qui l’aideront à visualiser et à construire de façon pragmatique, un parcours adapté à ses envies et à ses contraintes.

Ce cheminement est loin d’être évident et nécessite plusieurs années de pratique.

L’orientation doit être travaillée dès le plus jeune âge.

La 4ème est une année propice pour commencer ce travail car c’est une année charnière pour le collégien à la fin de laquelle il n’a pas d’échéance directe. Au cours de cette période, il quitte peu à peu l’enfance, voit son corps évoluer et découvre des émotions nouvelles. S’il n’a pas encore la maturité nécessaire pour faire des choix pour son avenir, il a le temps d’amorcer ses réflexions, de se concentrer sur lui même et de réfléchir à ce qui le réjouit et à ce qui a du sens pour lui. De ce fait, il pourra aborder la classe de 3ème plus sereinement et la transformation de ses rêves en projet d’orientation pragmatique se fera plus en douceur.

En grandissant, il affinera son raisonnement et apprendra à ajuster progressivement ses ambitions à la personne qu’il est en train de devenir. Il aura ainsi plus d’aisance à définir un projet professionnel cohérent et à choisir le meilleur parcours pour atteindre son but. Idem pour la classe de seconde. A trois années du bac, le lycéen a du temps devant lui et s’il y a une erreur de parcours, il sera toujours temps de réajuster le tir à la fin de l’année.

L’orientation demande un accompagnement individuel, sur la durée.

Au collège, le jeune se retrouve propulsé dans un nouvel écosystème dans lequel il doit construire son identité et trouver sa place, par rapport aux autres. L’avis que cette communauté (camarades et professeurs) aura sur lui prendra alors de l’importance et composer avec cette dernière, tout en respectant ses envies, ne sera pas évident. En parallèle, on lui demandera de se projeter dans de nouveaux univers (le lycée, les études supérieures, le monde du travail…) dont les codes sont encore bien différents. Ces chamboulements, vis à vis des autres et du futur sont profondément anxiogènes pour lui. Pour les traverser, il est fondamental qu’il soit accompagné, individuellement et sur la durée, par des équipes enseignantes bienveillantes qui auront à cœur de le rassurer, le questionner et de le pousser, progressivement, à sortir des sentiers battus. Les réformes actuelles demandent aux enseignants d’adopter une posture d’accompagnement à l’orientation auprès des jeunes. Or cette mission n’est pas aisée. Il est donc important de les armer avec des formations solides et des outils d’accompagnement à l’orientation simples, mais efficaces, pour faciliter le suivi individuel des jeunes.

Si l’accompagnement humain est fondamental dans l’orientation des jeunes, les compétences de l’humain, elles, sont limitées. Une personne, aussi intelligente et motivée soit elle, ne peut être experte à la fois en pédagogie d’accompagnement, en sociologie, en psychologie et avoir des compétences de documentaliste. La chaîne de valeur qui s’applique à l’orientation étant extraordinairement complexe, il est tout simplement impossible pour un être humain de la maîtriser. En ce sens, le digital devient fondamental, non pas pour le remplacer, mais pour l’accompagner, sur la durée.

Les conditions sine qua non d’une orientation réussie sont donc la combinaison d’outils digitaux d’accompagnement à l’orientation — appropriés aux besoins des jeunes et des enseignants — couplés à un accompagnement humain qui doit se faire de façon individuelle et sur la durée.

Regardons vers l’avenir

Le monde change vite. Pour aider nos jeunes à devenir les citoyens autonomes et éclairés du monde de demain, il est important de nous adapter et d’apprendre à anticiper ces changements afin de ne pas nous laisser dépasser. Aidons donc nos jeunes à faire de même, soutenons les et apprenons leur à devenir maître de leur orientation et de leur vie, car beaucoup trop se retrouvent encore dans des voies choisies par défaut ou par mimétisme social.

A leur tour, ces jeunes pourront transmettre aux prochaines générations, les bons mécanismes de projection dans le futur, la capacité à se remettre en question régulièrement (l’introspection) et l’art de la proactivité.

Pour aller plus loin, n’hésitez pas à nous contacter directement via notre site internet : impala.in

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