In-Spirétude #3

Thibaut BEGUIER
In-Spir
Published in
4 min readJan 18, 2018

Avez vous déjà lu des rapports de recherches ? C’est long, vraiment long. C’est compliqué. Et puis c’est en anglais. Il y a beaucoup (trop) de chiffres, de tableaux, d’abbréviations; bref, il y a peu de chance que vous alliez au bout ! Pourtant, c’est une mine d’or d’informations. La recherche, c’est ce qui guide nos prochaines innovations.

C’est pourquoi In-Spir a décidé de vous proposer sa rubrique In-Spirétudes : une étude expliquée simplement, en 2 minutes !

C’est déjà la troisième ! Voir les épisodes précedents :

Effects of olfactory stimulation on performance and stress in a visual sustained attention task

Petite question, qu’est ce que l’attention, la vigilance ?

C’est une tâche qui demande à l’observateur de rester alerte et de détecter des stimulations imprévisibles pendant une période de temps. Bref, c’est une tâche difficile qui nécessite de la concentration et induit du stress.

Ce n’est pas un scoop, l’attention a tendance à diminuer au cours du temps : la fréquence des détections que nous pouvons effectuer diminue — entre 20 et 35 minutes après le début de la veille, selon les individus. Le déclin de notre efficacité est également accompagné par la création de catécholamine et de cortisol. Super, ça veut dire quoi ?

Ce sont deux marqueurs de stress : ceci explique pourquoi on se sent de plus en plus fatigué, ennuyé, stressé ou irrité. Une fois tendu, nous avons ensuite beaucoup de mal à nous concentrer à nouveau.

Qui n’a jamais voulu être plus performant sur des tâches difficiles, qui demandent beaucoup de concentration ? Je ne vous fais pas patienter plus longtemps, on va parler ici de parfum pour augmenter nos performances !

Les hypothèses de départ sont les suivantes : les odeurs stimulantes aident à améliorer notre vigilance, et les odeurs relaxantes aident à réduire la tension et le stress, et, donc nous aident à être plus performant.

Pour cette étude, 32 personnes ont été invités à participer; autant d’hommes que de femmes. Deux différents parfums ont été choisis : le muguet (réputé relaxant) et la menthe (stimulant) afin de former trois groupes : un groupe de contrôle, un groupe muguet et un groupe menthe.

Chaque individu doit alors réaliser une tâche pendant 40 minutes (donc au délà du seuil de vigilance). Sur un grand écran, différents stimulus sont générés (24 par minutes). A chaque fois, l’individu doit presser la barre espace de l’ordinateur pour indiquer qu’il a bien vu le signal. On peut alors mesurer les bonnes réponses, les erreurs ou encore le temps de réponse. Pour les groupes muguet et menthe, les parfums sont diffusés toutes les 5 minutes grâce à un masque à oxygène (tous les individus, y compris le groupe contrôle ont le même dispositif).

En parallèle des résultats bruts, le stress des participants est mesuré grâce à trois échelles différentes, communément utilisées en recherche, afin de corréler les résultats.

Les résultats sont sans appel. Le taux de détection des signaux pour les groupes muguet et menthe sont largement supérieurs à ceux du groupe de contrôle (jusqu’à 90% contre 60% pour le groupe de contrôle !). Pour le groupe menthe, la logique est respectée : c’est un parfum stimulant, qui aide donc à être plus réactif. Pour le groupe muguet, les tests de stress permettent de l’expliquer facilement. Durant l’expérience, les individus étaient assez stressés (résultats du groupe de contrôle); le muguet leur a permis de moins ressentir les symptômes de fatigue, tension, inattention, typiques lors d’une situation de vigilance. Ils ont donc été plus performants au cours du temps. L’étude nous prouve que l’exposition à un parfum est une manière efficace d’améliorer nos performances dans des tâches demandant de l’attention pendant une longue période de temps.

“Oui mais les parfums c’est pour les personnes sensibles, les hommes sont moins concernés !” Vous vous souvenez de la mémoire implicite ? (voir In-Spirétude #2). Eh bien voici une seconde preuve : il n’y a aucune différence sur les résultats entre les hommes et les femmes, pas d’interaction entre le genre et les parfums (muguet pour les filles, menthe pour les garçons et vice et versa), ni d’effet par rapport au moment de la journée. Quand on vous dit que le parfum, c’est fort…

Retrouvez l’étude intégrale ici.

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