In-Spirétude #4

Thibaut BEGUIER
In-Spir
Published in
3 min readFeb 8, 2018

Avez vous déjà lu des rapports de recherches ? C’est long, vraiment long. C’est compliqué. Et puis c’est en anglais. Il y a beaucoup (trop) de chiffres, de tableaux, d’abbréviations; bref, il y a peu de chance que vous alliez au bout ! Pourtant, c’est une mine d’or d’informations. La recherche, c’est ce qui guide nos prochaines innovations.

C’est pourquoi In-Spir a décidé de vous proposer sa rubrique In-Spirétudes : une étude expliquée simplement, en 2 minutes !

C’est déjà la quatrième ! Voir les épisodes précedents :

Effects of ambient odors on reaction time in humans

La perception d’odeurs peut modifier les émotions, l’humeur, voire même le comportement des individus. Cette étude, elle, montre les effets des odeurs sur le temps de réaction face à différentes stimulations.

Pourquoi cette étude est-elle intéressante ? (Enfin, pourquoi vous allez lire cet article ?) Dans toutes les études précédentes, on avait en général 3 groupes : un groupe de contrôle sans odeur, et deux groupes avec des odeurs différentes . Le point commun de tous les parfums utilisés : ils étaient tous considérés comme agréables : la lavande, le jasmin, la menthe, le muguet

Dans cette étude, en plus de chercher à montrer l’effet de certaines odeurs sur notre temps de réaction, les auteurs ont également pris le soin de comparer une odeur plaisante, ici la lavande, et une odeur considérée désagréable, la pyridine (pour ceux qui ne connaissent pas, imaginez une odeur de poisson après quelques jours sur l’étal).

33 femmes sont convoquées pour prendre part à cette expérience. Elles sont séparées en 3 groupes, vous êtes maintenant habitués : un groupe de contrôle sans odeur, un groupe lavande et un groupe pyridine. Elles participent à trois sessions : une session avec des stimulations visuelles, une session avec des stimulations visuelles ou acoustiques, puis une dernière session avec uniquement des stimulations acoustiques.

Concrètement : lors de chaque sessions, des signaux sont émis, et le sujet doit appuyer sur la barre d’espace le plus vite possible lorsqu’il aperçoit un signal visuel sur un écran ou qu’il entend un son. Le temps de réaction et ensuite mesuré. 20 signaux sont envoyés de manière aléatoire lors de chaque session.

Lors des trois sessions, les temps de réaction sont diminués de 20 à 30 millisecondes (soit 10% !) par rapport au groupe de contrôle. La première conclusion est donc que la présence d’odeur modifie le temps de réaction pour des tâches simples. La seconde est d’autant plus intéressante : il n’y a pas de différence significative entre le groupe lavande et le groupe pyridine. Cela prouve qu’il n’y a pas de corrélation entre la performance et la valeur hédonique du parfum et son influence sur notre humeur (agréable ou désagréable).

Il y a en fait deux effets psychologiques inverses :

L’odeur plaisante de la lavande et son activité déstressante est capable de contrer les réactions négatives dûes au stress et donc améliorer la performance. L’odeur désagréable, elle, renforcerait l’excitation, et participerait donc à améliorer la performance des sujets.

De manière surprenante, la présence d’odeurs, une stimulation supplémentaire à notre environnement, agit donc sur le temps de réaction par rapport à des d’autres stimulations, et plus largement sur le comportement humain. Et puis, pas de panique si vous n’appréciez pas spécialement l’odeur, elle vous aide quand même !

Retrouvez l’étude intégrale ici.

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