À la British House de Rio, des Jeux Olympiques pour startup
À quelques mètres du Estadio Lagoa, où se jouent les épreuves d’aviron de Rio 2016, une toute autre compétition prenait place cette semaine : les Startup Games.
Introduction des Startup Games par Andrew Humphries, au Parque Lage de Rio de Janeiro
Au somptueux Parque Lage, au pied du Corcovado, les entrepreneurs et investisseurs avaient remplacé les athlètes et les entraîneurs. Organisé par le Consulat britannique de Rio, l’événement Startup Games rassemblait 41 startups, essentiellement brésiliennes, ainsi que quelques représentants des USA et du Chili.
Le concept ? Un jeu dans lequel chaque startup débute la compétition avec des actions. Les entrepreneurs ont ensuite deux jours pour convaincre les autres participants d’investir. La valeur des actions augmente ou diminue au fur et à mesure des — fausses — transactions. L’application « Startup Games » a été spécialement conçue pour l’occasion.
Un critère de réussite : construire une excellente équipe
« Nous sommes ici pour vous aider à développer vos entreprises. Vous allez devenir les champions olympiques du pitch » lance Andrew Humphries, co-fondateur de The Bakery, un accélérateur londonien spécialisé dans l’AdTech. C’est Eileen Burbidge, Partner chez Passion Capital et véritable icône du web, qui prend le relai et raconte son impressionnant parcours débuté chez Skype en 2004, « quand les gens ne savaient ni ce que nous faisions, ni comment prononcer Skype » précise-t-elle. « Pourquoi Skype a décollé ? Nous avions une super équipe. Vous devez monter une équipe exceptionnelle si vous voulez réussir ». Un conseil qui nous est familier : c’est l’un des principaux critères de sélection dans notre programme d’accélération, NUMA Paris
Luiz Branco a monté Bink, une application mobile qui veut « remplacer les cartes de visite ». En utilisant l’application, les entreprises peuvent réduire de 82% le coût de ce poste budgétaire. « Il faut les changer en permanence, c’est un problème pour beaucoup de boites ». Scary data, en moyenne, une entreprise employant 1000 personnes dépense 70 000$ par an pour ses petits cartons. « Startup Games est un bon entraînement pour convaincre des investisseurs et rencontrer du monde ». Les entrepreneurs vont présenter leur boîte à plus de 100 personnes en 2 jours.
Attirer les meilleurs entrepreneurs en Grande-Bretagne
Au delà du jeu, prétexte à un networking décontracté, Startup Games est un excellent moyen de promotion de l’écosystème entrepreneurial britannique, et londonien, tout particulièrement. « Londres est la première place financière en Europe. C’est l’endroit où il faut être pour les startups » lance Robin Klein, ancien partner chez Index Ventures et fondateur de The Accelerator Network. Dans la compétition qui l’oppose à Berlin et Paris, la Grand Bretagne, avec une telle opération, soigne son image de marque pour tenter de s’imposer comme destination favorite des entrepreneurs du monde entier souhaitant développer leur business en Europe.
Bien loin de l’ambiance festive et sportive du Club France, à quelques pas, la British House est une démonstration dans un domaine dans lequel les britanniques excellent : le business. Ici, pas de concert ou de terrains de sport, mais des salles de conférence et des événements de networking privé, à l’instar de ce Startup Games. Pour y entrer, il faut être sur liste. “Les Jeux Olympiques sont un bon moyen de montrer au monde notre excellence en matière d’opportunités économiques” confie un organisateur.
Pour en revenir au jeu, c’est finalement Beer or Coffee qui remporte la compétition avec une valorisation passée de 1 à 412 millions de £. On retiendra également mes modestes talents d’investisseurs : je finis 13ème sur 67 avec — seulement — 16 millions de £ d’actifs… Fictifs. La véritable médaille d’or revenant aux organisateurs des Startup Games : plusieurs startups présentes dans l’audience pensent à se lancer en Grande Bretagne. « Nous allons nous développer à Londres » confie le fondateur de Beer Or Coffee. Prochains rendez-vous à Tokyo, en 2020. Et Paris, en 2024 ?
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