Elodie et la Chocolaterie

Laura Jalbert
Deligreens
Published in
4 min readMar 28, 2018

Vous allez être nombreux ce week-end à en cacher dans les buissons, à faire semblant d’en chercher avec votre progéniture, et à vous en délecter (goinfrer? Non, jamais)… Elodie elle, les fabrique dans son petit atelier d’Oullins, notamment pour les clients gourmands de Deligreens. Nous sommes allés la rencontrer pour discuter de son métier, et vous apprendrez à réaliser une poulette en chocolat à la fin de l’article.

On la croirait faîte de chocolat, avec sa blouse et ses cheveux noirs, mais surtout son parfum de cacao lorsqu’on se fait la bise et qu’elle me fait entrer dans son atelier. Imaginez-vous un gâteau au chocolat qui cuit dans le four, embaumant toute la maison de son fumet réconfortant, et vous voilà transporté dans sa petite chocolaterie. Ici, pas d’Oompas-Loompas à l’horizon, Elodie confectionne toute seule ses petites merveilles à base d’ingrédients bio et issus du commerce équitable.

Laura : Qu’est-ce qui t’as amenée au chocolat ?

Elodie : J’ai commencé mes études en restauration de peintures aux Beaux-Arts d’Avignon, mais on utilisait vraiment trop de produits chimiques : tout ce qui est acétone, xylène, solvants… Je ne voulais pas être confrontée à ça toute ma vie, et puis ça manquait un peu de créativité à mon goût donc j’ai décidé d’arrêter. Et un peu par hasard, je suis devenue pâtissière dans un restaurant à Avignon, et je me suis formée comme ça en autodidacte à la pâtisserie. J’ai ensuite passé mon CAP, et j’en suis venue à fabriquer un peu de chocolat toute seule, et ça m’a encore plus plu que la pâtisserie ! J’ai travaillé quelques temps chez un chocolatier à Lyon et j’ai commencé comme ça. Elodie D. Chocolats a vu le jour le 1er Janvier 2015.

L: Quel est ton rythme de travail au cours de l’année ?

E: Les grosses périodes de rush sont bien sûr Noël et Pâques : à partir de Novembre jusqu’à Avril avec une petite relâche en Janvier histoire de souffler un petit peu après la période de Noël. Mais on reprend assez vite pour préparer Pâques. Pendant ces périodes intenses, je peux commencer la production vers 4h30 ou 5h (en temps normal c’est plutôt 8h) et terminer tard le soir. Avant je faisais du non-stop, mais maintenant je m’accorde quand même un ou deux jours de repos par semaine, c’est un métier assez physique et prenant ! Après Pâques, je continue la production jusqu’au mois de Juin : je ne produis pas en Juillet et en Août parce qu’il fait trop chaud et que la plupart de mes points de vente ne vendent pas de chocolat pour cette raison, puisque ça fond et que ça blanchit. Je fais ma rentrée en Septembre, et c’est reparti pour un tour !

L: Combien produis-tu de chocolat par jour ?

E: Ça dépend si je fais seulement des tablettes ou bien des figurines, mais en moyenne je dirai que je passe entre 8 et 18kg de chocolat en moyenne.

L: Tu bosses toujours seule ?

E: La plupart du temps oui, mais j’embauche une chocolatière deux mois à Noël et un mois à Pâques. Je n’arrive pas à suivre toute seule sinon, les emballages prennent beaucoup de temps.

L: Tu as des projets pour Elodie D. Chocolats ?

E: J’aimerais bien trouver un atelier un peu plus grand, peut-être un peu plus à la campagne aussi. Je commence à me trouver un peu à l’étroit ici, surtout quand on est deux à y travailler.

L: Et ton chocolat préféré, c’est lequel ?

E: Je crois que j’ai un petit faible pour le chocolat noir mendiant… Mais j’aime tous les faire ! Ok, et les manger aussi…

Comment fabriquer une poulette en chocolat

  1. À l’aide d’un pinceau, Elodie peint dans le moule le bec et la crête de la volaille : elle utilise du chocolat blanc coloré avec du curcuma pour le jaune, et du colorant alimentaire pour le rouge.
  2. À l’aide d’un plus gros pinceau, elle vient peindre tout le corps de l’animal avec du chocolat noir ou au lait, cela afin d’éviter la formation de bulles d’air.
  3. Ensuite Elodie remplit entièrement la demi-poulette sous la fontaine de chocolat, tapote doucement le moule afin de faire remonter les bulles d’air, avant de vider le chocolat en surplus.
  4. À l’aide d’une spatule, notre chocolatière préférée égalise ensuite les bords de nos moitiés de gallinacés, avant de les laisser figer le chocolat une vingtaine de minutes.
  5. Elle démoule délicatement les deux parties de la poulette.
  6. Elodie fait ensuite chauffer une plaque (ou une poêle) sur un bain-marie, y déposer les deux moitiés de volatiles en tournant afin de faire légèrement fondre le bord.
  7. Elle assembler ensuite les deux moitiés, et voilà que la poulette prend vie ! Félicitations, vous avez une poulette en chocolat !

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