“Manger moins de viande, de meilleure qualité”

Laura Jalbert
Deligreens
Published in
5 min readJan 31, 2018

Ce week-end, le salon VeggieWorld s’est tenu à Lyon : l’occasion de faire le point sur notre consommation de viande et sur les alternatives qui s’offrent à nous.

“Manger moins de viande, de meilleure qualité”

Telle est la devise de Gilles, notre boucher (Boucherie Tête Bech à La Croix-Rousse). Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne pousse pas à la consommation. Et rien de plus normal, puisqu‘il est véritablement passionné par son métier, qu’il connaît tous les dessous de la production de la viande mais aussi ses conséquences. C’est pour cela qu’il conseille à ses clients d’en manger moins, mais de ne faire aucune concession sur sa qualité.

Pourquoi manger moins de viande ?

On en parle énormément dans les médias depuis quelques temps, la consommation de viande est un véritable enjeu pour le futur de l’Humanité. Bah oui, rien que ça, désolée de casser l’ambiance.

Pour commencer, l’élevage intensif d’animaux est la principale cause du réchauffement climatique :

  • 70% de la surface agricole mondiale est destinée au bétail : autrement dit, ce sont 670 millions de tonnes de céréales qui pourraient nourrir trois milliards d’êtres humains ;
  • Les animaux et l’agriculture liée à leur alimentation sont responsables de 18% des gaz à effet de serre, soit plus que toutes les émissions de CO2 liées au transport ;
  • Il faut 13.500 litres d’eau pour produire 1kg de viande industrielle, contre 1.400 pour le riz, et 1.200 pour le blé. Au total, ce serait 8% de la consommation mondiale d’eau qui y serait consacrée.

Il a été prouvé également que la consommation de viande a un impact négatif sur notre santé : elle favoriserait les maladies cardio-vasculaires, le diabète, l’obésité, et le cancer. L’OMS a ainsi classé les viandes transformées (comme la charcuterie) comme cancérogènes pour l’être humain et la viande rouge comme probablement cancérogène.

À cela, ajoutons le bien-être animal : les animaux élevés de façon industrielle sont traités… comme du bétail. Dans des conditions précaires, rares sont ceux qui verront la lumière du jour, tandis qu’ils sont bourrés d’antibiotiques -que nous ingurgiterons ensuite- avant de finir leur vie comme on le voit régulièrement dans les vidéos d’associations de défense des animaux. Sans compter que, par-dessus le marché, en Europe c’est 22% de la production de viande qui finit à la poubelle. Tout ça pour ça.

Les saucissons artisanaux sèchent à la Ferme des Places (St-Martin-en-Haut)

Dire NON à la grande distribution

Tout ça, on le sait déjà. Mais que faire pour changer la donne ? En tant que consommateur, nous avons le pouvoir !
1€ dépensé est un bulletin de vote pour la société que nous souhaitons pour demain.
À nous de bien les utiliser.

Si la viande est à bas prix dans les supermarchés, ce n’est pas pour rien : la viande que vous y trouvez est issue de ces élevages industriels. Leur credo : produire en grande quantité, à moindre coûts (pour leur portefeuille, pas pour la planète), au mépris des conditions d’élevage, de notre santé, de l‘environnement et de la qualité.

1,5kg : c’est la dose hebdomadaire de viande que consomment les Français en moyenne, contre les 500 grammes recommandés. Il est urgent de réduire notre consommation, et de nous intéresser à l’origine des produits que nous consommons, a fortiori de la viande qui a été au cœur de nombreux scandales sanitaires.

OUI aux petits producteurs !

Savoir qui a élevé l’animal, dans quelles conditions, son alimentation… Tout ça est au cœur des préoccupations de Gilles de Bechevel de la Boucherie Tête Bech, mais aussi la nôtre chez Deligreens lorsque nous choisissons de travailler avec des petits producteurs locaux amoureux de leur métier, de leurs bêtes, et qui proposent une viande de grande qualité.

Jérémy Chambe de la Ferme des Places à Saint-Martin-en-Haut envoie un porc par semaine en moyenne à l’abattoir : on est loin d’une production industrielle. À l’instar de la famille Chambe, les animaux de la Ferme de Montchervet à Amplepuis sont élevés à l’air libre dans le Beaujolais, vivent toute leur vie sur l’exploitation, et y sont ensuite transformés.

Nous avons toutes sortes de régimes alimentaires chez Deligreens, mais la plupart d’entre nous sont flexitariens : c’est-à-dire que nous avons choisi de manger végétarien la plupart du temps, et de manger très occasionnellement de la viande de nos producteurs, ou bien dans un bon restaurant par exemple.

Et les protéines alors ?

C’est une des questions les plus posées aux personnes végétariennes ou végétaliennes, et que l’on se pose lorsqu’on souhaite diminuer sa consommation de produits carnés. Contrairement aux idées reçues, ces derniers n’ont pas le monopole des protéines : les végétaux en contiennent énormément, la plupart du temps en plus grande quantité que dans les produits carnés.

La règle d’or ? Avoir une alimentation variée ! Manger souvent des céréales (riz, blé, etc.), des légumineuses (lentilles, pois chiche, etc.), des fruits et légumes de toutes sortes, voilà la clé. Le plus important est d’associer céréales et légumineuses. Et là vous allez me dire que c’est trop compliqué, que vous n’y arriverez pas, tout ça tout ça. Et je vous répondrais que c’est faux !

Un exemple ? Le midi je mange une salade de lentilles (légumineuses) et le soir une pizza Margherita (céréales). Ou bien un risotto à la courge muscade le midi (céréales) et un houmous de pois chiche à déguster avec des petits légumes à l’apéro (légumineuses). Nul besoin de se farcir de chou kale, de jus de légumes fermenté ou de devenir crudivore : vous le faîtes sans doute déjà très bien sans vous en rendre compte !

De plus, les protéines complètes sont vos meilleures alliées. On les trouve dans le fameux quinoa (chez Deligreens on adore le quinoa rouge, qui reste légèrement croquant et a un délicieux goût de noisette), les graines de chia (parfaites en pudding au petit déjeuner avec des morceaux de fruits frais), ou les graines de chanvre.

Gilles est intransigeant sur la qualité, et ne propose que les meilleurs produits dans sa boucherie.

En résumé, réduire sa consommation de produits carnés permet de faire un geste pour l’environnement, prendre soin de sa santé, faire des économies, soutenir le travail des petits producteurs de viande locaux tout en refusant le système de la grande distribution, découvrir de nouvelles saveurs et recettes végétales tout en s’accordant de temps en temps un petit plaisir carnivore. Qui nous suit ?

--

--