Sonde universelle de mesure de la qualité de l’air intérieur

Julien Boniteau
Intégral
Published in
4 min readJun 11, 2019

On parle de pollution de l’air lorsque une variation importante de ses constituants ou la présence d’une substance étrangère engendre des effets nuisibles.

Nous passons en moyenne 90% de notre temps dans des espaces clos tels que notre logement, notre bureau ou les transports. Pourtant, la pollution intérieure est moins présente dans l’inconscient collectif que la pollution extérieure. Elle est aussi moins surveillée et aucune mesure ne l’encadre correctement. Sensibiliser à la population passe par l’implication individuelle de chacun, au quotidien : une véritable introspection doit avoir lieu pour prendre conscience de la pollution des espaces clos et améliorer la qualité de l’air intérieur. Pour déclencher cette prise de conscience, une information accessible et compréhensible doit être fournie facilement.

La sonde est constituée d’une feuille de papier à laquelle est attaché un instrument de mesure calibré, ainsi qu’un émetteur.

Malheureusement, les solutions actuellement disponibles sont chères, surchargées d’informations et non-calibrées scientifiquement, les données qu’elles proposent sont par conséquent difficiles à interpréter. Les applications associées à ces sondes sont elles aussi très confuses, elles affichent un grand nombre d’éléments et prodiguent des conseils le plus souvent inadaptés. Ces différents paramètres, qui varient en fonction de la sonde et de son fabricant, entraînent un écart entre l’information et la sensibilisation autour de la qualité de l’air intérieur.

L’application de réalité augmentée permet de scanner chaque sonde pour connaître les niveaux de pollution intérieure.

Notre solution est constituée de trois phases, articulées autour de la compréhension, de la gestion et de l’amélioration de la qualité de l’air intérieur.

La première phase concerne l’éducation. Nous souhaitons permettre à chacun de comprendre ce qu’est la pollution de l’air intérieur, comment elle fonctionne et les éléments qui l’influencent. Pour ce faire, nous mettons à disposition une sonde éphémère dans son utilisation mais durable dans sa conception. Vendu à plat, ce dispositif est constitué d’une feuille de papier au coeur de laquelle se trouve un instrument de mesure calibré ainsi qu’un émetteur. Les sondes doivent être placées dans les pièces les plus utilisées. Une application accompagne le dispositif : celle-ci permet, via un outil de réalité augmentée, de scanner l’ensemble des sondes présentes chez soi. L’application de réalité augmentée offre alors une représentation claire des mesures prises pendant la journée. Les mouvements d’air sont eux-aussi représentés. La qualité de l’air est indiquée simplement et des recommandations adaptées sont données en conséquence. Cette interface numérique interactive permet d’aborder les notions de qualité de l’air intérieur de façon ludique et différents niveaux de lecture de ces mesures et informations sont accessibles sur l’application.

La phase suivante est tournée vers la responsabilité de chacun. En effet, le mobilier, les éléments de décoration, la peinture et les textiles sont des sources importantes de pollution intérieure. Il est primordiale de surveiller leur composition lors de nouveaux achats. Ainsi, une fois les notions de pollution intérieure maîtrisées, la sonde peut être postée gratuitement et remise en circulation. L’application évolue et sert, quant à elle, à scanner les futurs produits que l’on souhaite acquérir, pour s’assurer qu’ils ne pollueront pas notre air intérieur.

Cette évolution permet d’amener la troisième phase du projet, qui consiste en la modification profonde de la production des biens de consommation pour s’aligner sur les nouvelles habitudes des utilisateurs. Ces derniers n’ont plus besoin de faire attention à la qualité de l’air intérieur, l’industrie ayant pris le pas en adoptant des normes responsables. L’évolution de l’application en outil participatif et communautaire et la montée en puissance de l’implication de ses utilisateurs permet d’établir de nouveaux réflexes liés à la qualité de l’air en général, à différentes échelles locales et régionales.

Ce projet s’appuie principalement sur deux des grands fondements issus du développement durable : le principe de précaution et le principe de prévention.

Le principe de précaution soutient que des actions de prévention doivent être mises en œuvre pour lutter contre un problème environnemental sans avoir à attendre que la connaissance du phénomène en question ne soit pleinement connu et établi par la communauté scientifique. En d’autres termes, il nous faut agir pour améliorer la qualité de l’air intérieur, car bien que nous ne connaissions pas encore ses effets sur la santé, nous savons qu’il est pollué.

Le principe de prévention soutient que des mesures prises contre un risque surestimé ou sans fondement resteront toutefois utiles. Par leur caractère préventif, ces mesures sont reconnues comme bénéfiques sur le plan social, environnemental et économique.

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