INT vs IOTA — Comparaison de réseaux IoT

INTChain French Community
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17 min readJul 22, 2019

Cet article est une traduction amateure de l’excellent article de Graytrain dont vous pouvez consulter la version originale ici.

Bien qu’il existe de nombreux projets de cryptographie liés à l’IoT, il n’y a qu’un seul projet qui mène vraiment la danse: IOTA. Comment INT se compare à ce que beaucoup pensent être l’avenir des réseaux IoT? Dans mon article de comparaison précédent, je couvrais IOTA parmi de nombreux autres projets, mais depuis énormément de choses ont changé et la complexité et l’évolution de IOTA rend nécessaire une étude plus approfondis de celui-ci.

Je les ai déjà détaillé dans mon article précédent mais il est utile de garder à l’esprit certaines des qualités qui font un bon réseau IoT:

- L’évolutivité (scalability) — Comment évolue-t-il globalement lorsque l’on tend vers des milliards d’appareils fonctionnant sur le réseau?

-Applicabilité — A-t-il la transférabilité des données, des transactions rapides et bon marché, des contrats intelligents, la confidentialité? L’IoT aura une liste infiniment variée de besoins.

-Interopérabilité — Peut-il communiquer avec le monde extérieur et les autres blockchain?

-Consensus — Va-t-il atteindre un consensus d’une manière qui permette l’évolutivité et l’applicabilité?

-Développement — Les fabricants pourront-ils facilement développer des périphériques et interagir avec le réseau?

IOTA: le réseau IoT basé sur DAG

IOTA utilise une méthode fondamentalement différente pour résoudre ces problèmes par rapport à presque tous les autres projets. De manière générique, les réseaux blockchain sont des bases de données de transaction sans permission, construits de telle sorte que l’enregistrement des transactions soit immuable et qu’aucun serveur ne gère tous les enregistrements et le stockage. En conséquence, toute personne est libre d’envoyer des transactions sur le réseau, ce qui signifie que chacun est libre d’attaquer le réseau, de le spammer et de d’encombrer la mémoire des nœuds et de le paralyser. La plupart des réseaux blockchain résolvent ce problème en exigeant que les transactions soient payantes, ce qui rend les attaques de spam plus onéreuses.

Les créateurs d’IOTA, en revanche, les ont rendus gratuites, alors comment rendre le spam du réseau coûteux? En exigeant que chaque appareil qui soumet une transaction effectue un nombre limité mais non négligeable de “preuve de travail” (Proof Of Work), en confirmant d’autres transactions. Cela présente des inconvénients, car les transactions exigent plus de temps de calcul que tout autre protocole avec un système de frais (fee) permettant la prévention des spams, créant la possibilité d’avoir certains groupes de périphériques IoT qui ne seraient pas assez puissants pour fonctionner comme prévu lors de leurs interactions avec le réseau IOTA.

Etant donné que IOTA est un DAG (Directed Acyclic Graph, l’acyclique n’est fondamentalement pas linéaire comme une blockchain), les transactions vérifiées sur le réseau peuvent être rattachées à de nombreux différents «tips» (tips = sur le réseau de IOTA il s’agit de transactions qui n’ont pas encore de successeur), à la différence des blockchains où l’historique des transactions est entièrement construit sur les blocs précédents. Par conséquent, aucun bloc n’est jamais généré et le contrôle de vérification des transactions précédentes via la « Proof of work » est effectué par les périphériques qui envoient de nouvelles transactions. En conséquence, le mécanisme traditionnel d’injection lente de nouvelles pièces de monnaie dans le réseau a disparu (il n’y a pas de récompenses ou « block rewards » comme, par exemple, sur le réseau Bitcoin), ce qui a obligé les créateurs de IOTA à créer la totalité de l’offre (le « max supply ») dès le lancement du réseau. Cela ressemble à de nombreux autres protocoles Proof-of-Stake, mais ce qui le distingue, c’est qu’avec tout ce qu’ils ont fait pour le rendre sans frais et plus rapide, ils ont supprimé les mécanismes centraux et les raisons pour lesquelles des nœuds existent dans le réseau.

Les nœuds sont les commissaires aux comptes et les points d’entrée sur le réseau, ils doivent servir de vérificateurs indépendants de l’historique et de relais de ce qui leur est envoyé. Sans eux, un accord sur ce qui se passe sur l’ensemble du réseau serait irréalisable et les transactions n’iraient jamais au-delà de vos périphériques locaux. Mais les nœuds coûtent de l’argent pour fonctionner et doivent donc être incités à participer à la tenue d’un journal de log et à la vérification des actions. C’est ainsi que fonctionne un consensus “Statewide”, c’est à dire avec une récompense lors de la création de bloc valide (indépendamment de PoW ou PoS). Vous créez un système par lequel la stabilité, la sécurité et la disponibilité sont récompensées par l’attribution de nouvelles pièces, créant une concurrence qui alimente la décentralisation. Le protocole de base de l’IOTA ne le permet pas. C’est pourquoi ils ont créé le coordinateur (« coordinator »).

Sans entrer dans les détails, le coordinateur est un nœud contrôlé par la fondation IOTA et conçu pour aider à stabiliser et à accroître la sécurité du réseau IOTA au prix d’une centralisation extrême. Les périphériques du réseau, bien qu’ils vérifient les transactions, ne remplacent en aucun cas les nœuds qui partagent les transactions à d’autres nœuds afin de permettre que ces transactions sont vu par tout le monde et de tout temps. Bien que le coordinateur ait résolu les problèmes de stabilité, il limite l’évolutivité du réseau à la vitesse de calcul maximale de ce nœud (le coordinateur donc) et met l’ensemble du réseau sous le risque d’un seul point de défaillance. Le plan de l’équipe d’IOTA a toujours été de s’en débarrasser une fois que la recherche avait abouti à une solution. Dès le début de cette année, le plan pour se passer du coordinateur a été annoncé.

Coordicide — Tentative de décentralisation de l’IOTA

Dans les réseaux PoW ou PoS, les nœuds qui sécurisent le réseau sont sélectionnés en fonction de ressources limitées de puissance de calcul (Proof of Work) ou d’enjeu (Proof of Stake). Cela garantit que l’historique transactionnel ne peut être annulé que si les assaillants contrôlent la majorité de cette ressource sur le réseau. Plus la valeur de cette ressource est élevée, plus l’attaque coûte cher.

Étant donné que les transactions sont validées par les appareils qui envoient les transactions, éliminant ainsi le besoin de mineurs sur le réseau, la puissance de calcul en tant que critère de sélection de nœud n’a pas de sens. IOTA a choisi de créer une ressource secondaire au sein du réseau pour identifier les nœuds candidats: le “Mana”. Le Mana est un système basé sur la réputation dans lequel les nœuds et les utilisateurs peuvent associer un ID de nœud à une transaction afin de «voter» pour un nœud donné. Chaque fois qu’un ID de nœud est spécifié dans une transaction, le mana de ce nœud est augmenté. L’idée est qu’il est difficile de gagner du mana mais facile de le perdre en agissant de manière inappropriée. Le plus gros problème de ce protocole est que, comme les transactions sont gratuites, sur le réseau, il n’y a pas de véritable moyen de dissuasion contre le spam de votes pour un nœud donné.

Ce mana sera également utilisé comme prévention de spam au lieu de frais. Les périphériques seront limités en termes de nombre de transactions qu’ils pourront envoyer en fonction de la PoW requise et, les nœuds seront limités en termes de nombre de transactions qu’ils pourront envoyer au réseau en fonction du montant de Mana dont ils disposent.

Il existe toutefois deux manières différentes de spammer un réseau: un volume élevé de transactions légères ou bien un faible volume de transactions volumineuses. Une conséquence intéressant de l’absence d’un modèle de consensus “Statewide” est la possibilité de créer des sous-tangle agissant comme des sous-chaînes avec leurs propres structures de données et règles. Cela a de grandes implications pour les applications IoT mais élargit également les vecteurs d’attaque pour le spam. Donc, avec cela, vous pouvez envoyer des morceaux de données au lieu de transactions, créant ainsi un sous-tangle non pas comme un transfert de valeur mais comme un flux de données. Cela sonne bien en surface, et pour de très petites quantités de données, c’est le cas. Toutefois, même des dispositifs IoT légèrement plus complexes, par exemple un dispositif nécessitant la position GPS et la vitesse d’un véhicule, transmettra au moins 10 octets de données brutes à chaque mise à jour. Combiné avec la signature, ce sera probablement ~ 80 octets. Ces données devront probablement être envoyées au moins toutes les 5 secondes pour être utiles, peut-être plus souvent. Avec une flotte de seulement 1 000 véhicules qui envoient des données de localisation et de vitesse toutes les 5 secondes, ce sous-tangle se développera à un débit de 1 Mo toutes les minutes, soit près de 1,5 Gb chaque jour. Pour un réseau IoT comprenant de nombreux périphériques et de nombreux types de données et débits, les nœuds vont vite devenir coûteux.

Je vois ceci poser problème dans le sens ou les nouveaux nœuds avec une faible quantité de Mana ne pourront pas contribuer pleinement tant qu’ils n’auront pas une réputation suffisante. Devenir un nœud réputé sera donc plus basé sur le temps passé sur le réseau plutôt que sur une honnêteté réelle ou de bonnes performances.

Le véritable plus gros problème de ce système est qu’influencer le consensus ne dépend d’aucune ressource réellement rare. Il dépend de la quantité de mana d’un nœud, qui dépend uniquement du nombre de fois où l’ID de ce nœud est référencé dans une transaction qui ne coûte rien à envoyer.

L’équipe prévoit également de mettre en œuvre un algorithme de sélection de tip permettant aux nœuds de sélectionner pour les transactions les meilleurs tips du DAG, afin de bâtir l’état (du réseau) le plus stable et le plus inclusif. Dans le passé, cela se faisait à l’aide d’une marche aléatoire (en mathématique la « random walk » est un processus stochastique), ce qui laissait souvent de côté de bonnes transactions, créant ainsi le besoin de les « réattacher » (« reattach » dans le protocole d’IOTA consiste, en cas de transaction en pending pendant plus de 10 minutes, à créer un nouveau bundle et à l’attacher à une partie différente du Tangle. Le bundle reste sensiblement le même, mais la PoW doit être effectué à nouveau et la requête d’un nouveau tip est nécessaire). Ce protocole de consensus met en place un mécanisme de vote permettant de choisir le meilleur tip sur lequel s’appuyer. Le poids du vote sera déterminé par la quantité de mana du nœud, très semblable à une architecture DPoS. Les tips avec le plus grand nombre de votes détermineront la direction du réseau et garantiront que le Tangle est stable et chaque bonne transaction est incluse.

Donc, pour être clair, la direction du Tangle et l’état du consensus est basée sur la réputation, laquelle est basée sur le nombre de transactions que le nœud traite ou sur les transactions qui la référencent, transactions qui peuvent être envoyées gratuitement. Il est donc absolument certain que ce mana sera augmenté par les utilisateurs à l’aide de spams.

En résumé, pour tenter de décentraliser son réseau, IOTA a dû créer un protocole permettant de classer les nœuds en fonction d’une ressource «rare», dotée d’une offre (supply) sans limite que l’on peut créer gratuitement, n’ayant aucune valeur monétaire, pour voter et collaborer avec d’autres nœuds pour déterminer la direction du réseau (par exemple, obtenir un consensus sur la validité d’un bloc sur lequel s’appuyer), afin de permettre, comme Bitcoin, la probable finalité, dans un réseau qui se veut stable où vos transactions sont simplement un peu moins probables* de ne jamais être traité.

Et dans tout cela, personne ne semble se demander pourquoi quelqu’un exécuterait un nœud? Il n’y a aucune incitation, aucune récompense globale, pas même des frais de transaction, et le mana utilisé pour augmenter la réputation des nœuds n’est pas un actif négociable et n’est d’aucune valeur monétaire. Et si l’on ne donne pas d’incitatif monétaire à être honnête et fiable, le bénéfice à exécuter un nœud se fera aux dépens de l’honnêteté.

Si l’égoïsme n’est pas satisfait par une récompense monétaire, comment va-t-il être satisfait? Ces nœuds seront probablement très coûteux à mettre en place correctement et devront accumuler suffisamment de mana pour être pris en compte. Il est donc fort probable que les grandes entreprises seront celles qui exécuteront les nœuds. Qu’est-ce qui les inciterait à exécuter un nœud si ce n’était pas pour l’argent? La réponse est la suivante : en promouvant l’utilisation de leurs périphériques IoT et en ayant un accès direct aux données transmises.

Qubic — Les contrats intelligents et les oracles

Mais comment un réseau IoT sera-t-il utile à moins qu’il soit possible de créer automatiquement des actions au sein du réseau sur la base de données réelles? C’est là que Qubic entre en jeu. Qubic est la réponse de IOTA aux oracles et aux contrats intelligents (« smart contract »).

Afin de garder cet article lisible, je n’entrerai pas dans les détails sur Qubic car c’est une idée assez simple (je sais, pas aussi simple) que plusieurs projets comme ChainLink réussissent déjà bien à mettre en œuvre et il y a peu d’informations sur comment l’IOTA compte s’y prendre. Les Oracles s’efforcent de prendre des données réelles et de les mettre dans un format qui peut être utile dans les contrats intelligents au sein du réseau. J’imagine que les nœuds du réseau IOTA qui exploitent un Qubic vont extraire des données venant de l’extérieure et que tous les nœuds qui exécutent des qubics voteront sur la validité et la signeront, créant ainsi une source de données de confiance pour les contrats intelligents.

Etant donné que la logique transactionnelle d’IOTA n’est pas « scripting enabled », les contrats intelligents ne peuvent pas être exécutés sur la chaîne principale et seront donc stockés et déclenchés depuis les qubits. C’est une bonne idée dans le sens ou on n’aura pas à payer de frais de compensation pour déclencher le contrat sur la chaîne principale, mais plutôt de le déclencher à partir d’un nœud situé « off-chain « (c’est-à-dire pas sur la chaine principale). Le seul problème que cela pose est que vous supprimez le caractère public des contrats sur chaîne principale, oú vous pouvez voir le code dans son état immuable, publié sur la Blockchain, ainsi que toutes les transactions à destination et en provenance du contrat. Iota pourrait vous cacher cela et faire des contrats intelligents avec des fabricants non Open Source.

Mon autre préoccupation à ce sujet est que le nombre important de transactions IoT qui interagissent avec les contrats intelligents augmentera encore plus les exigences requises des nœuds exploitant des qubits (en termes d’architecture, taille et puissance de serveurs, etc) dans des mesures oú seules les grosses entreprises pourront payer ce prix. Il est évident pour moi encore que l’accès à l’information est la marchandise ici.

Cela dit, en quoi l’approche de l’INT par rapport à l’IoT se compare-t-elle à celle d’IOTA?

INT — L’approche multichain de l’IoT

INT adopte l’approche plus traditionnelle de la blockchain en matière de prévention de spam en créant un marché de frais (« fee market ») où les frais augmentent avec l’encombrement des transactions, rendant l’attaque du réseau via le spamming plus onéreuse. Mais plus intelligemment, INT utilise un changement d’architecture fondamental afin de réduire encore plus la congestion tout en permettant la fonctionnalité.

INT utilise un framework multi-chaînes mis au point par Polkadot pour scinder le réseau en «cellules» pouvant fonctionner seules tout en restant en mesure de communiquer entre elles de manière transparente. En faisant en sorte que la chaîne principale gère tout le consensus et la génération de blocs, INT supprime la nécessité pour les nœuds de la sous-chaîne de valider entièrement les transactions, ce qui augmente le débit et libère la sous-chaîne de la rigidité de la logique de validation de la chaîne principale. Cela permet à chaque sous-chaîne de fonctionner à 2 000 TPS avec la capacité de s’adapter automatiquement à la congestion. Augmenter la capacité est aussi simple que d’ajouter une autre sous-chaîne avec des nœuds pour la prendre en charge. En d’autres termes, il s’agit d’une scalability infinie permettant de satisfaire tous les besoins en termes de débit d’IoT.

En séparant le trafic dans des cellules du réseau, l’encombrement éventuel n’affecte pas le réseau extérieur. Mais plus important encore pour l’IoT, les sous-chaînes étant distinctes de la chaîne principale, elles n’ont pas besoin de se conformer à la même structure de transaction. Cela signifie donc que si un appareil IoT nécessite des transactions rapides, légères et gratuites, cela peut être fait. Si vous avez besoin d’une blockchain capable de chiffrer, stocker et transférer des données complexes, elle peut être construite dans INT et avoir accès à toutes les données et ressources qu’elle contient. Si une application sur une sous-chaîne s’enlise avec des transactions, le reste du réseau ne le remarquera pas. Plus de Cryptokitties (le célèbre jeu de la plateforme Ethereum) générant des frais de transmission élevés pour tous les autres.

Avec ce framework, un réseau peut répondre à toutes les exigences IoT sans avoir à compromettre ou à généraliser la blockchain.

Mais qu’en est-il de la vitesse ? Le DAG de l’IOTA est réputé pour sa rapidité à confirmer les transactions en indiquant qu’elles sont pratiquement instantanées. Cependant, chaque transaction doit effectuer la vérification de la PoW avant l’envoi (ce qui, en fonction de l’équipement, peut prendre environ 0,3 seconde), puis la vitesse qui suit dépend de la latence du réseau. Par contre, INT ne dépend que de la latence locale, car la vérification de la transaction a lieu côté nœud.

Mais même avec sa rapidité, les transactions IOTA comportent toujours le risque d’être abandonnées ou annulées du fait de la structure du DAG et de la sélection du tip. De ce fait, les transactions IOTA sont uniquement probablement définitives (au sens « probabilités »). En revanche, INT, avec 13 validateurs qui exploitent un algorithme DBFT avec un Block time de 10 secondes (les blocs sont générés toutes les 10 secondes), ce qui nous donne une finalité explicite (et non plus uniquement en terme de probabilités comme chez IOTA) d’environ 2,5 secondes. Cela signifie que les transactions sont garanties à 100% de ne jamais être annulées 2,5 secondes après leur inclusion dans un bloc. INT a récemment annoncé que des améliorations apportées au protocole dans la communication nœud à nœud et la génération de blocs permettront d’accélérer la fréquence de création des blocs à 1 seconde au 4Q 2019, ce qui signifie que la finalité sera réduite à environ 0,3 seconde après leur inclusion dans un bloc. Cela signifie qu’au pire, les transactions seront complètement finales dans les 2 secondes en fonction de la latence locale.

En fin de compte, la vitesse de transaction entre INT et IOTA sera négligeable ou égale, INT offrant l’avantage d’une inclusion garantie dans les blocs et d’une finalité explicite.

Comment décentraliser un réseau de cette taille et de cette portée? L’aspect fondamental de INT est son réseau DPoS (Delegate Proof of Stake) qui utilise sa pièce de monnaie native, INT, comme outil d’échange, d’enjeu (le « stake ») et de pouvoir de vote. Tout utilisateur peut gérer un nœud sans demander la permission à personne et s’ils rassemblent suffisamment de votes ou d’enjeu pour eux-mêmes, ils deviendront un validateur du réseau. Les 100 premiers nœuds du réseau en termes de nombre de votes reçus constituent la base de nœuds homologues, validant et échangeant des transactions, les 13 premiers nœuds (toujours en termes de nombre de votes) sont les créateurs de blocs et les validateurs (il s’agit des nœuds Thearchy). Ces nœuds sont récompensés pour les services et la sécurité qu’ils fournissent au réseau avec des paiements réguliers en fonction du nombre de votes dont ils disposent et des blocs qu’ils créent. Cela incite les nœuds, à être honnêtes et disponibles, car tout désaccord ou tout temps d’arrêt équivaut à une récompense perdue.

Ils utilisent également un système de référendum sur la chaîne principale qui permet de voter sur les prises de décisions au sein de la fondation INT. Cela donne à la communauté de INT le pouvoir de contrôler l’évolution des prises de décisions et ceci en toute transparence.

Mais comment cela favorise-t-il la décentralisation ou l’honnêteté des nœuds au pouvoir? Le caractère ingénieux de ce framework réside dans le fait que ceux au pouvoir reçoivent ce pouvoir des votes des membres la communauté. Donc, dans un sens, la validation et la direction du réseau dépendent de ceux qui détiennent INT. Si vous, en tant que nœud, ne servez pas la communauté ou agissez de manière malhonnête, vous pouvez être détrôné et un autre vous remplacera. Cela a conduit à la mise en place d’un réseau diversifié et décentralisé dans son état actuel avec des validateurs gérés par des membres de la communauté en Asie, en Europe et aux États-Unis, avec plus de 138 millions d’INT déjà staked sur leur blockchain (36% de l’offre en circulation).

INT Smart Contracts et Oracle

Encore une fois, sans contrats intelligents ni accès à des données réelles pour la prise de décision, aucun réseau IoT ne peut être réellement être applicable. INT développe une architecture de contrat intelligente sur la chaîne principale, semblable à l’EVM d’Ethereum, qui permettra d’impliquer ceux qui connaissent bien le langage Solidity, ainsi que d’autres langages plus courants. Ils mettent également en œuvre l’intégration WASM pour accroître considérablement l’efficacité de l’exécution côté client.

Ce framework permettra de créer des sous-chaînes pour prendre en charge des types de périphériques et des contrats intelligents spécifiques, en séparant la congestion de la sous-chaîne sans entraver le débit, en utilisant des langages communs, stockés sur la chaîne principale afin de transparence et d’Open Source, permettant ainsi l’exécution du code sur des périphériques locaux de la manière la plus efficace possible. Ce framework de Smart Contract permet une meilleure protection des données des utilisateurs tout en maintenant le débit élevé et l’efficacité requis par l’IoT par rapport à la boîte noire que sera Qubic.

Au lieu de réinventer ce que les autres font bien, INT s’est associé à Chainlink pour injecter des données réelles dans des contrats intelligents. De par leur nature, les oracles sont des sources fiables de données multisig sur des événements extérieurs. En choisissant d’utiliser Chainlink (un projet externe mais bien connu) INT ajoute de la valeur à cet oracle, renforçant théoriquement la sécurité des données elles-mêmes tout en garantissant l’absence de conflit d’intérêts en ne créant pas les données qu’il consomme. IOTA, en utilisant son propre oracle, crée une confiance centralisée accrue au sein du réseau, tout en ajoutant le souci de créer les mêmes données que celles utilisées pour déclencher ses contrats intelligents. Cela peut ne pas être une mauvaise chose car nous espérons que les données entre les oracles s’accordent, mais c’est quelque chose qui pourrait poser problème.

En résumé, INT et IOTA ne sont que des bases transactionnelles avec des structures de données et des approches différentes pour prévenir le spam et encourager la participation. IOTA, avec son DAG, son PoW côté utilisateur et son manque de frais supprime les mécanismes et les raisons habituels de l’existence de nœuds décentralisés. Si vous voulez que quelqu’un donne de son temps et son argent, vous devez l’y inciter. De plus, en stockant des données sur le DAG et en créant d’innombrables sous-Tangle pour les applications IoT, les besoins en nœuds deviendront très coûteux, très rapidement. Ces exigences coûteuses, sans incitation monétaire, auront inévitablement pour effet que les gros fabricants ou riches sociétés exploiteront la plupart des nœuds du réseau, bénéficiant d’un accès direct aux périphériques et aux données personnelles. INT, avec sa blockchain multi-chaînes DBFT, permet la création de sous-chaînes en fonction des besoins d’un appareil ou d’un contrat intelligent, permettant une mise à l’échelle illimitée, un débit élevé et une finalité explicite rapide. Le mécanisme de sélection de nœud DPoS permet une véritable décentralisation sans autorisation qui a déjà fait ses preuves et un système référendaire pour impliquer de manière transparente la communauté dans le processus de décision. Avec les changements intervenant plus tard dans l’année, toute différence dans la vitesse des transactions et des confirmations seront drastiquement réduite et les différences restantes entre INT et IOTA tourneront autour de l’exécution des contrats intelligents et des oracles et des préoccupations de centralisation mentionnées plus haut. C’est pour toutes ces raisons (et bien d’autres encore) que je pense que les utilisateurs et les fabricants d’appareils IoT seront amenés à utiliser INT comme réseau IoT.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le framework d’INT, d’autres innovations technologiques utilisées dans le projet INT ou des comparaisons avec d’autres projets, consultez plus d’articles ici .

* En substance, les utilisateurs crées constamment des « forks » en connectant (et en vérifiant avec la Proof Of Work) leurs transactions aux transactions précédentes. Les nœuds du réseau voteraient alors sur le fork pour l’officialiser. Cela signifie que les utilisateurs peuvent et vont continuer de créer leurs transactions sur des forks pourtant écartés (après le vote du fork officiel), ce qui signifie que vos transactions sont toujours à risque de ne jamais être vérifier. Dans INT ou autres blockchains, si vous avez la possibilité de dépenser (« spend ») l’input de votre transaction, alors elle sera vérifiée.

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