Qu’est-ce qu’un projet « agile » ?

Peggy Tarillon
InTech
Published in
5 min readNov 21, 2019

Vous entendez souvent parler des « méthodes agiles » ou de la « méthode agile ». Certains en parlent comme une énième méthodologie à la mode, difficilement compatible avec leur contexte. Nous vous proposons ici quelques éléments de réponses aux questions les plus fréquentes : Qu’est-ce que l’approche agile au juste ? D’où vient-elle ? Comment s’applique-t-elle concrètement dans un projet ?

Avertissement : cet article permet de reposer les bases de l’agilité.

Agile — Collaboration — Extrême

Approche Agile plutôt que méthode Agile

Il est tout d’abord important de souligner qu’à la place de « méthode agile » nous parlons plutôt de paradigme agile, de philosophie agile, de culture agile ou encore de mouvement agile, de courant agile, l’expression la plus populaire étant approche agile.

En effet bien plus qu’une méthode, l’approche agile englobe des pratiques (do agile) et de surtout un état d’esprit (be agile). En poursuivant votre lecture et en concentrant notamment votre attention sur le paragraphe “Le Manifeste Agile, un changement culturel”, vous comprendrez mieux cette distinction entre « faire de l’agile » et « être agile » dans les projets.

Une autre approche de gestion de projet

Le terme “agile” définit une approche de gestion de projet qui prend le contre-pied des approches dites « traditionnelles », c’est-à-dire prédictives et séquentielles de type cycle en V ou waterfall (en cascade). Avec l’approche agile, la notion même de “gestion de projet” est remise en question au profit de “gestion de produit”, ce qui nous amène à raisonner davantage “produit” que “projet”.

Une approche traditionnelle attend généralement du client une expression détaillée et validée du besoin en amont de la réalisation, laissant peu de place au changement. La réalisation dure le temps qu’il faut et le rendez-vous est repris avec le client pour la validation (« recette »). Avec cette approche, on constate souvent un déphasage entre le besoin initial et l’application réalisée. Dans ce cas de figure, on se réfère alors aux spécifications validées en amont et aux contrat initiaux et certains projets se terminent dans la douleur. De plus, il n’est pas rare que certaines fonctionnalités demandées se révèlent finalement inutiles à l’usage alors que d’autres, découvertes en cours de route, auraient pu donner plus de valeur au produit. C’est l’effet tunnel.

Depuis les années 90, de nombreuses études ont mis en évidence les principaux motifs d’échecs des projets basés sur une approche traditionnelle. Parmi ces motifs, on note entre autres le manque d’implication des utilisateurs finaux tout au long du projet ou les changements de spécifications en cours de projet.

Il est encore temps d’éviter le tunnel !

De son côté, l’approche Agile propose de réduire considérablement voire complètement cet effet tunnel en donnant davantage de visibilité, en impliquant le client du début à la fin du projet et en adoptant un processus itératif et incrémental. Elle considère que le besoin ne peut être figé et propose au contraire de s’adapter aux changements. Mais attention aux idées reçues, tout ceci ne se fait pas sans un minimum de règles !

Le Manifeste Agile, un changement culturel

Suite à l’observation d’un taux d’échec élevé des projets dans les années 1990, 17 experts en développement logiciel se réunissent aux Etats-Unis en 2001 afin de mettre en commun leurs points de vue et leurs pratiques respectives. Le « Manifeste Agile » (Agile Manifesto en anglais) naît de cette rencontre et détermine les valeurs et les principes fondamentaux de l’approche agile dans les projets.

Ce manifeste prône les 4 valeurs fondamentales :

Le manifeste agile indique également clairement que les parties droites de ces 4 valeurs, c’est-à-dire processus et outils, documentation exhaustive, contractualisation des relations et suivi d’un plan, ne sont absolument pas délaissées. Il s’agit ici de privilégier les parties gauches, c’est-à-dire individus et interactions, application fonctionnelle, collaboration et acceptation du changement. Ainsi on met de côté les idées reçues et les raccourcis. En effet l’approche agile n’indique pas qu’il ne faut pas de documentation, ni de contrat, ni planning.

De ces 4 valeurs découlent les 12 principes généraux résumés ci-dessous :

Le manifeste Agile contient l’essence et la philosophie de l’approche agile dans les projets. Il illustre à lui seul le changement culturel profond qui est en jeu.

Fonctionnement et pratiques agiles

L’approche Agile recommande de se fixer des objectifs à court terme. Le projet est donc divisé en plus petits sous-projets. Une fois l’objectif d’un sous-projet atteint, on passe au suivant jusqu’à l’accomplissement de l’objectif final et même avant car l’objectif initial aura peut-être changer entre temps.

Cette approche est donc plus flexible et laisse ainsi la place aux imprévus et aux changements.

Enfin, l’approche Agile repose sur une relation privilégiée entre le client et l’équipe projet. La satisfaction du client étant la priorité, l’implication totale de l’équipe et sa réactivité face aux changements comme aux imprévus sont nécessaires. Le dialogue avec le client est privilégié. C’est lui qui valide chaque étape du projet. L’évolution de ses besoins est prise en compte et les ajustements sont effectués en temps réel afin de répondre à ses attentes.

Avec l’approche Agile, rien n’est figé. L’équipe projet doit être capable de se remettre sans cesse en cause et de chercher continuellement à évoluer.

Depuis les années 90s, l’approche agile a été déclinée en un certain nombre de pratiques respectant le manifeste. On retrouve parmi ces pratiques SCRUM, KANBAN, eXtreme Programming (XP),…

Rendez-vous pour le prochain article, dans lequel je parlerai de la Transformation Agile. N’hésitez pas à me suivre pour ne pas manquer la suite.

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