La co-conception organique selon Sericyne

Née de la rencontre entre le design et la science, la marque Sericyne façonne la soie naturelle grâce à une technique unique et innovante.

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3 min readDec 15, 2016

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Née de la rencontre entre le design et la science, la marque Sericyne façonne la soie naturelle grâce à une technique unique et innovante. Créée en 2015 et installée dans une pépinière à Paris (le 104), cette jeune entreprise exploite un nouveau procédé de production : la soie conformée. Cette innovation majeure est née de l’alliance entre Clara Hardy (25 ans), la designer, et de Constance Madaule (26 ans), l’ingénieure agronome.

Le vers à soie : imprimante 3D organique
Là où la production traditionnelle de la soie nécessitent de nombreuses opérations souvent polluantes pour supprimer la séricine, une protéine qui agit comme une colle, la nouvelle technique développée par Constance a ceci d’innovant qu’elle conserve la protéine. Elle supprime, par conséquent tout traitement. Içi, le ver à soie collabore et tisse directement l’objet designé par Clara. En supprimant les points d’accroche dont le vers à besoin pour bâtir son cocon (à la façon d’une araignée), l’animal se met à produire des surfaces très lisse, selon la forme qu’on lui soumet grâce à la précieuse “colle”… qui est aussi un hydratant naturel. La soie produite directement par l’animal est un non tissé solide, à la façon d’un papier, qui offre la brillance et la légèreté d’un organza. Contrairement à la soie tissée, elle prendre des formes variées en deux ou trois dimensions. Cette technique transpose, dans le monde organique, les procédés de l’impression 3D.

Quand la soie Sericyne sort de l’atelier de Clara et de Constance, elle peut être teintée, brodée, cousue plissée, etc. On peut aussi lui inclure des éléments au moment du filage, broderie, paillettes d’or…

Création 3D, directment produite par les vers à soie de Sericyne..

Relancer des magnanerie en France et en Tunisie
Autre bénéfice, Sericyne a permis la relance de magnanerie dans la Drôme et l’Ardèche, deux régions traditionnellement productrice de vers à soie, où des muriers ont été replantés pour répondre à cette nouvelle demande. Une jeune entreprise a également été créé en Tunisie pour approvisionner la start-up parisienne. Les maisons de couture les plus prestigieuse, comme Hermes, se fournissent auprès d’elle de cette matière délicate et surprenante.

Constance Madaule, ingénieure agronome et co-fondatrice de Sericyne

Prochaine étape pour Constance et Clara : caractériser plus spécifiquement la soie produite, pour améliorer l’ennoblissement et ouvrir de nouveaux marchés, avant de lever des fonds pour assurer le développement et consolider la croissance.

En octobre 2016, Constance est venue présenter l’entreprise devant les étudiant de l’Institut Français de la Mode.

Pour aller plus loin, cet article de WIRED qui évoque plusieurs pistes de recherche autour des fibres et des textiles organiques ou bio-sourcés à partir de jus d’agrumes, de champignons ou de sous-produits de la culture de l’Ananas. Lors de la Fashion Week de Berlin en juillet 2016, la créatrice Mayya Saliba a présenté un manteau et un sac en Piñatex, réalisé à partir de ce fruit peu gourmand en pesticide et en eau. L’article de WIRED évoque éaglement la soie produit à partir des fils tissés par l’araignée.

Pour aller plus loin, Un extrait du film The Next Black dans lequel la créatrice britannique Suzanne Lee a imaginé une façon radicalement différente de produire la matière première textiles qu’elle utilise. Dans son entreprise Biocouture, elle produit des matériaux souples à partir de ferments biologiques. Elle les assemble pour confectionner des vêtements entièrement biosourcés, renouvelables et entièrement biodégradables. Crédit vidéo : ©AEG / The Next Black..

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