La relocalisation, au coeur des enjeux de la mode durable ?
Renforcé par la crise du Covid, le débat sur la mode durable remet la relocalisation sur le devant de la scène. Ces thèmes sont au centre du rapport que vient de rédiger le Comité Stratégique Filière Mode et Luxe.
La crise du Covid-19 a reposé avec acuité la question de la chaîne de valeur du secteur textile-habillement et de la relocalisation de son industrie. Dans ce débat, la réindustrialisation — l’autre nom de la relocalisation—semble être au coeur de tous les défis que pose la mode durable : défis économiques, en sécurisant une part raisonnable de la création de valeur au sein des entreprises implantées sur les territoires ; défis sociaux, en garantissant l’emploi et le maintien des savoir-faire; et enfin défis environnementaux en privilégiant l’approche locale et les circuits courts pour l’approvisionnement et la distribution. Un nombre croissant de jeunes entreprises ont ouvert la voie en basant leur modèle d’affaires sur ce principe, comme 1083, Le Slip Français ou encore La Manufacture de Layette, en (re)dynamisant les ressources industrielles disponibles localement et en stimulant, de fait, le Made In France.
#1 Relocalisation et Mode durable : le rapport du CSF Mode et Luxe
Présenté le 4 décembre 2020, Le rapport de la mission “Relocalisation et Mode Durable” conduite sous l’égide du Comité Stratégique de Filière Mode et Luxe présidé par Guillaume de Seynes, est certainement le plus complet.
Il constate que, si le prix reste aujourd’hui le premier frein à la relocalisation, le tournant de la mode durable reste une opportunité pour les créateurs et les fabricants français et européens sous certaines conditions. Mais dans tous les cas, les auteurs du rapport s’accordent sur l’impact du renforcement de la fabrication locale : elle réduit la dépendance à la chaîne de valeur mondiale, diminue l’impact environnemental de la production, elle crée de l’emploi et renforce la résilience du tissu industriel et artisanal français et européen.
Le rapport, qui analyse l’état de la chaîne de valeur française (comme le R3iLab l’avait fait en 2016 pour son programme Scenarii 2020), formule 36 propositions pour contribuer à structurer un écosystème durable et local, dont l’ambition est de doubler à terme la part du made in France dans la consommation des produits textile-linge et chaussures (TLC) pour atteindre 25% des produits consommés.
Lire le rapport Relocalisation et Mode Durable du CSF Mode & Luxe
#2 L’article de TheGoodGoods sur le coût de la fabrication en France.
Publié en décembre également, l’article du magazine The GoodGoods fait un point très précis du coût réel de la fabrication d’un vêtement en France, en s’appuyant sur l’exemple du boxer Marius produit dans l’Hexagone par Le Slip Français.
Lire l’article de TheGoodGoods :
