Travail — Techniques — Production

L’agrégation de philosophie propose cette année aux candidats de réfléchir au triptyque travail — techniques — production. La revue Esprit revient sur quelques-unes des nombreuses réflexions publiées sur ce thème.

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2 min readFeb 19, 2018

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Poursuivant une réflexion philosophique sur le sujet dans les pages de la revue, dans un texte de 1958 publié en 2009, Paul Ricoeur évalue l’impact du progrès technique sur les rapports que l’homme entretient avec le monde et avec lui-même. Le texte est écrit peu de temps après le lancement de Spoutnik 1. Jusqu’à quel point l’homme se change-t-il lui-même en accroissant son pouvoir sur les choses ? Paul Ricoeur pose notamment la question du changement de l’attitude de l’homme-technicien à l’égard de la terre et de l’environnement. Lire le texte

L’homme devient virtuellement capable d’émigrer, du jour où son rapport à la terre n’est plus rapport nourricier mais rapport industrieux ; du jour où la terre est considérée comme une mine de matériaux, plutôt que comme une source de vie.

Dans le dossier de mars-avril 2017 sur Le problème technique, Irlande Saurin s’intéresse à la philosophie de Gilbert Simondon, qui dénonce notre ignorance des schèmes de fonctionnement de nos objets techniques et fournit des ressources pour penser l’ouverture éthique du sujet. Lire le texte

Gilbert Simondon avait accordé un entretien à la revue en 1983. Selon lui, lorsque l’on parle des techniques, c’est en général du point de vue qui leur est extérieur, que ce soit celui de l’organisation du groupe social, des conditions de vie ou de travail des individus, de l’équilibre de la nature, etc. Lire le texte

Comment se concrétise cette « valeur travail » dans le quotidien du travailleur ? En 2005, Jacques Le Goff note que l’heure est, dans l’entreprise, à l’« euphémisation de l’autorité » — laissant de plus en plus de place à la liberté d’initiative, les politiques managériales renvoient au salarié lui-même la responsabilité de ses actes. Faux-semblant ? Lire le texte

Pierre Lévy s’interroge, en 1990 : lorsque les philosophies consentent à élever la technologie à la dignité du pensable, c’est en général pour ressasser la thèse erronée et stérile de son autonomie, là où les technophobes y voient une instance infra-humaine, divine ou démoniaque. Or, rendue aux affaires humaines par un travail de réappropriation mentale, la technique se voit restituée à la dimension politique et recèle un pouvoir de configuration sociale. Lire le texte

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