Pourquoi faire de la vraie contribution carbone, c’est compliqué

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14 min readNov 5, 2020
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Chez Inuk, on a eu envie de partager avec vous notre journey — comme disent nos amis de la start-up nation. Parce qu’on a des choses à raconter sur la solution qu’on a développée, mais aussi et surtout parce que le sujet de la compensation et de la contribution carbone est vraiment compliqué. On a donc décidé de partager avec vous ce qu’on a appris tout au long de notre chemin.

Commençons par le commencement : c’est quoi “compenser” ?

Pour bien comprendre ce qu’est la compensation carbone, il faut établir son objectif : la neutralité. Comme on l’expliquait dans cet article, une activité neutre en carbone, c’est une activité qui ne génère aucune émission de gaz à effet de serre nette. On atteint la neutralité en combinant deux approches :

  • en réduisant au maximum ses émissions,
  • et en compensant celles qui ne peuvent pas être évitées.
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En effet, une activité économique qui ne génère pas de carbone, ça n’existe pas. Que ce soit pour fabriquer un vélo ou un yaourt, faire rouler un train, recycler un jouet ou même envoyer un e-mail, toutes nos activités ont une empreinte carbone, dont une partie qui est incompressible. Réduire son empreinte, c’est indispensable, mais ça ne suffit pas. C’est pour cela qu’a été mis au point le principe de la compensation carbone (pour un historique plus détaillé du mécanisme des crédits carbone, c’est par ici).

Ceci étant posé, on va arrêter de parler de compensation, et préférer le terme contribution. Parce que “compenser”, ça donne l’impression qu’il suffit de payer pour annuler son impact carbone, et ça n’est pas vrai. La réalité est plus proche de : “Puisqu’on contribue à émettre du carbone, on va aussi contribuer à en capturer et à en émettre moins.” Chez Inuk, on aime beaucoup ce graphique de Carbone 4, un cabinet de conseil indépendant spécialiste de la transition énergétique :

© Carbon 4/ Olf

Ce que montre ce graphique, c’est :

  • D’abord que le problème des émissions est global et que nous devons tous parvenir à réduire les nôtres — c’est le pilier A. Réduire, réduire, réduire, on ne le dira jamais assez, c’est le plus important.
  • Ensuite qu’on peut “compenser” son empreinte carbone de deux manières : en finançant des projets qui contribuent à réduire les émissions en dehors de son périmètre (par exemple des énergies renouvelables) ; et en finançant des projets qui permettent de capturer du carbone (par exemple planter des arbres). Ce sont les piliers B et C.

La contribution carbone n’a donc de sens que si elle s’inscrit dans une démarche globale de réduction des émissions sur tout son périmètre d’activité. Elle ne devrait être utilisée que comme un outil pour compenser les émissions résiduelles incompressibles. Dire “je peux polluer parce que je compense”, c’est passer à côté du sujet.

Malheureusement, la compensation carbone volontaire est encore souvent vue comme une manière de s’exonérer d’un effort sur la réduction des émissions. Mais à mesure que le secteur se professionnalise, on commence à avoir des critères précis qui permettent d’y voir plus clair sur ce qu’est une vraie contribution carbone. On essaie de vous expliquer ça.

Alors, c’est quoi une « vraie » contribution carbone ?

L’Ademe définit une bonne contribution carbone selon trois critères : la mesurabilité, l’additionnalité et l’unicité. (Chez Inuk, on a ajouté un critère local, mais ça nous regarde.)

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Prenons les trois critères dans l’ordre :

1️⃣ La mesurabilité, cela veut dire qu’on est capable de mesurer l’impact positif d’un projet de contribution, c’est à dire le nombre des tonnes de CO2eq (équivalent carbone) qu’il a permis d’éviter ou de capturer.

Ça paraît simple ? Spoiler, ça ne l’est pas :

  • Souvent, les projets proposés n’existent pas encore au moment où votre contribution est faite. C’est le fameux « pour chaque xxx acheté, on plante un arbre ». Dans la vraie vie, ce qui se passe souvent c’est que l’entreprise mandate un partenaire, qui lui-même en mandate un autre, qui lui-même reçoit des fonds pour planter des arbres. Difficile de vérifier que votre arbre a effectivement été planté. (On parlera des arbres plus en détail dans un autre article).
  • Un projet pas encore réalisé, c’est aussi pas mal d’incertitude. On finance des fours solaires en Ouganda : génial, cela devrait réduire les émissions de xxx tonnes ! Le problème, c’est le « devrait ». Car ces calculs partent du principe que le projet (1) sera réalisé (2) selon des hypothèses qui ne se vérifient pas toujours. Qui nous dit que le four solaire n’a pas été endommagé au bout de six mois, et remplacé par un bon vieux four à charbon ?

Dans les faits, il arrive que le projet ne se réalise pas du tout, ou pas comme il avait été imaginé. Par exemple, en janvier 2020, 11 millions d’arbres qui avaient été plantés quelques mois plus tôt en Turquie étaient déjà morts.

Donc, mesurer, ce n’est pas simple. Cela ne veut pas dire que c’est impossible : il existe des organismes qui auditent, vérifient, certifient… on en parle un peu plus bas.

Là, vous vous dites peut-être qu’il y a une solution simple : attendre que le projet soit réalisé pour vendre la contribution carbone. Comme ça, on sait exactement quel est l’impact positif du projet.

2️⃣ Vous avez raison, mais cela se heurte à la logique du second critère de l’ADEME : l’additionnalité. Garantir l’additionnalité, c’est s’assurer que la contribution carbone permet l’émergence de projets qui n’auraient pas vu le jour autrement. Ce critère évite que des business qui n’ont rien à voir avec la réduction d’émissions s’incrustent dans la contribution carbone. (Il est déjà arrivé, par exemple, que des producteurs de pâte à papier cherchent à valoriser le gain environnemental de leurs arbres… qui allaient de toute façon être coupés pour faire ledit papier.) Le problème avec cette affaire d’additionnalité, c’est que ça veut dire que le projet doit être financé par la contribution carbone.

Donc, pour résumer :

  • D’un côté, si on veut savoir avec précision combien de tonnes de CO2 un projet évite, il vaut mieux qu’il existe, sinon on sera nécessairement dans l’estimation.
  • De l’autre, si le projet existe, cela veut dire qu’on a réussi à le financer sans la contribution carbone — donc on pourrait arguer qu’il n’est pas additionnel.

Vous commencez à voir pourquoi c’est compliqué ? Et encore, on ne vous a pas encore parlé d’unicité, le troisième critère.

3️⃣ L’unicité, cela veut dire que le crédit issu de la contribution carbone ne peut être utilisé qu’une seule fois. Le crédit carbone, c’est comme un pain au chocolat, c’est un bien économique immédiat. Le pain au chocolat, vous l’achetez, vous le mangez, il n’existe plus et c’est vous qui en tirez les bénéfices nutritionnels et de tour de taille. Une fois mangé, vous ne pouvez pas le vendre à votre voisin, ni le rendre à la boulangère, ni le manger une seconde fois (ou alors on veut pas savoir vos habitudes).

Or, ce qui est compliqué, c’est qu’un crédit carbone récompense quelque chose qui n’existe pas ! Certes, vous avez un certificat, mais qui vous dit que le même papier n’a pas aussi été vendu à quelqu’un d’autre ? C’est un peu comme racheter un billet de concert sur leboncoin en espérant que le vendeur ne l’a pas vendu à 45 autres personnes à la fois.

Maintenant que vous voyez pourquoi la contribution carbone, c’est compliqué, c’est le moment de vous raconter nos péripéties pour trouver une solution qui réconcilie tout cela. Elle n’est pas magique, elle n’est peut-être pas parfaite, mais on s’est bien creusé la cervelle et on voulait partager avec vous ce qu’on a appris.

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On reprend donc le fil des trois critères de l’Ademe 🧶

1️⃣ La mesurabilité, c’est compliqué

On s’est d’abord rendu compte qu’il y a un type de projet pour lequel mesurer, c’est plus simple : ce sont les énergies renouvelables (qui correspondent donc au Pilier B du graphique de Carbone 4). Pourquoi ? Parce que sur tous les projets d’énergies renouvelables il y a un compteur, et que ce compteur, eh bien il compte. Il permet donc de vérifier que le projet tourne. Mieux encore, on peut s’y connecter directement : on a donc accès à la donnée en temps réel. Pas d’entourloupe possible.

Ici, on veut prendre le temps de faire une digression (importante, c’est promis) sur l’impact environnemental des énergies renouvelables, dont on entend souvent qu’il n’est pas si top que ça. D’abord, différencions les énergies renouvelables électriques des énergies renouvelables non-électriques :

  • Comme son nom l’indique, le renouvelable électrique permet de remplacer des usages pour lesquels on aurait utilisé de l’électricité d’origine conventionnelle. C’est, par exemple, les panneaux solaires ou les éoliennes qui produisent de l’électricité pour charger votre portable.
  • Le renouvelable non-électrique permet de remplacer des usages pour lesquels on utilise une autre source d’énergie conventionnelle. C’est, par exemple, un projet de biomasse qui génère de la chaleur pour remplacer votre système de chauffage au gaz.

En France, l’électricité ne représentait que 22,9% de la consommation d’énergie en 2015. Le reste, c’est du charbon, des produits pétroliers, des énergies renouvelables et déchets, et du gaz naturel.

Pour comprendre quel est l’impact positif (ou non) des énergies renouvelables, il faut donc regarder ce qu’elles ont vocation à remplacer. Par exemple, en Pologne, l’électricité est très carbonée car issue du charbon. Lui substituer de l’électricité renouvelable est donc un bon calcul : cela va permettre d’éviter des émissions. En France, l’électricité est plutôt décarbonée, car massivement issue du nucléaire — qui a des défauts, mais pas celui de générer des émissions. L’électricité renouvelable reste moins émettrice que le conventionnel, mais pas de beaucoup. Disons que c’est un peu mieux, mais c’est pas la panacée.

En revanche, la France utilise d’autres sources d’énergies qui sont très carbonées : le gaz, le fioul et dans une moindre mesure le charbon. Donc remplacer ces sources d’énergie par du renouvelable, c’est une bonne idée d’un point de vue carbone.

Une fois qu’on a dit ça, est ce que ça veut dire qu’il ne faut pas financer des projets de solaire en France ? On s’est posé la question, et on pense que cela vaut quand même le coup. D’une part parce que l’impact reste malgré tout positif. D’autre part, parce que la France a décidé de plafonner le nucléaire à 50% de son mix électrique (contre 72% en 2015). Pour tenir cet objectif, on est donc obligés de mettre le paquet sur l’électrique renouvelable.

En revanche, il faut avoir conscience que l’impact de ces projets de solaire est moins “efficace”, et donc qu’on doit être irréprochables sur notre manière de le quantifier. Cela tombe bien : des références internationales existent, elles sont publiées et mises à jour régulièrement par l’UNFCCC (la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques). Et si vous pensiez que ce qu’on raconte ici est compliqué, allez seulement faire un tour dans le catalogue des méthodologies.

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Là, entre notre accès aux données en temps réel et la méthodologie béton de l’UNFCCC, on se dit que que ca commence à ressembler à quelque chose, notre histoire.

2️⃣ L’additionnalité, c’est compliqué

Oui, mais… il y a le sujet de l’additionnalité avec un projet qui est déjà en service. On s’est (beaucoup) creusé les méninges et on est arrivés à la conclusion que ce qui compte, c’est de s’assurer que la contribution carbone permette l’essor de nouveaux projets. Plutôt que de tenter de réconcilier des critères qui nous semblent contradictoires, on a donc décidé d’associer à chaque contribution carbone le financement d’un nouveau projet. C’est ce qu’on appelle la “double-garantie”. Comme ça, on garde le meilleur des deux mondes : la mesurabilité tangible d’un projet en opération, et l’additionnalité en finançant un projet en recherche de financement.

Cela suppose deux choses :

  • La première, qu’on soit béton sur notre promesse d’ additionnalité car sans elle, point de salut (ou du moins, point de vraie contribution carbone). Grâce à ce que les clients d’Inuk payent pour leur contribution carbone, on peut financer de nouveaux projets — mais ce n’est pas une vague promesse d’avenir, qui n’engagerait que nos bénéfices. On le fait réellement, directement, à chaque contribution : une partie du montant est mise sur un compte à part, dédié au financement de projets. Nous avons intégré ces coûts dans notre proposition de valeur.
  • La seconde, qu’on soit capable de suivre dans le temps comment les projets “tournent”. La bonne nouvelle, c’est qu’on a une technologie qui sert justement à ça, on en parle un peu plus bas.

Reste à s’attaquer à l’unicité.

3️⃣ L’unicité, c’est compliqué

Pour assurer l’unicité, il nous faut un certificat infalsifiable, impossible à revendre et traçable. Là, Aurélien, notre CTO, nous dit : “Ça tombe bien, c’est exactement à ça que sert la blockchain, dont on parle beaucoup depuis quelques années.” Intéressant, on creuse. (Pour comprendre ce qu’est la blockchain, vous pouvez lire cet article.)

Effectivement, la blockchain nous permet d’émettre un certificat infalsifiable — dans notre jargon, un “token CO2”. Pour qu’ils ne puissent pas être revendus, Aurel paramètre nos tokens CO2 afin qu’ils s’autodétruisent dès qu’ils sont achetés. (Un peu comme les ordres de mission de Tom Cruise dans Mission Impossible, mais en moins flamboyant). Pour la partie traçabilité, comme on a accès aux compteurs en temps réel, il nous suffit de lier cela à l’émission de nos tokens CO2 et banco : on a nos trois critères.

Mais à ce stade, on ne fait pas encore la danse de la joie. Car la mauvaise nouvelle, c’est que la blockchain, ça utilise énormément d’énergie, et c’est donc très, très émetteur de CO2. On explique ça plus en détail ici mais, en gros, le cryptage des différents blocs de la chaîne repose sur un réseau de “mineurs”, qui “doivent trouver la solution d’un problème mathématique très coûteux en ressources”, comme l’explique Romain Gaborieau, de SQLI Nantes. C’est ce qu’on appelle le “proof of work” : un mécanisme de validation des transactions qui exige une certaine puissance de calcul — et les émissions qui vont avec.

Mais là aussi, Aurel a plus d’un tour dans son sac : en réalité, pour ce qu’on cherche à faire avec nos tokens CO2, on n’a pas vraiment besoin de mining. On utilise donc une autre forme de blockchain qui repose sur la “proof of authority” : les blocs sont vérifiés par des comptes validés, qu’on appelle “validators”. Là où ça nous intéresse, c’est que ce mécanisme ne repose pas sur l’exploitation minière, et que la puissance de calcul requise des validators est faible. C’est bon, on le tient notre super certificat.

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Là, on est trop contents. On a enfin une solution qui nous permet de répondre aux trois critères de l’ADEME !

On en parle autour de nous, et un pote nous dit : “Attendez, votre histoire de certificat basé sur les énergies renouvelables il me semble que ça existe déjà, ça s’appelle une garantie d’origine.” Ah merde, on aurait réinventé la roue en fait.

La garantie d’origine et le token, ce n’est pas la même chose

Lançons-nous donc dans le sujet, lui aussi un peu technique (sinon c’est pas drôle) des garanties d’origine. Ça vaut le coup pour bien comprendre.

La garantie d’origine est un mécanisme qui permet à chaque producteur d’électricité renouvelable de l’Union Européenne d’émettre un titre unique dès qu’il produit un MWh d’énergie renouvelable. C’est un peu comme si à chaque MWh produit, on lui donnait un bon point. Et ce bon point, il a le droit de le revendre. Le problème avec la garantie d’origine, c’est que quelles que soient la technologie utilisée (du solaire, de l’éolien ou autre) et la localisation du projet, on garde le même principe : 1 MWh = 1 garantie d’origine = 1 bon point.

Sauf que d’un point de vue émissions carbone, la localisation, le type de technologie, ça change tout ! Vous vous souvenez des méthodologies de l’UNFCCC qu’on utilise pour faire nos conversions ? Eh bien d’un type de projet à l’autre, elles changent, et c’est logique. Les énergies renouvelables, on l’a dit, entrent dans la catégorie des projets qui réduisent les émissions (Pilier B du super graphique de Carbone 4). Pourquoi ? Parce que grâce à elles, on consomme de l’électricité peu carbonée, qui aurait sinon été produite via un moyen conventionnel, théoriquement plus carboné. Pour comparer les deux options, on utilise ce qu’on appelle le “facteur d’émissions”, en anglais le “grid emission factor” (GEF). Et ce facteur d’émissions change d’un pays à l’autre, car il dépend du mix énergétique de chaque pays.

Pour reprendre nos deux pays “témoins”, en France, le facteur d’émissions est d’environ 53 g de CO2 par kWh (merci le nucléaire) ; en Pologne, il est plutôt de l’ordre de 600 g (pas merci le charbon). Sauf qu’avec le système des garanties d’origines, qui ne prend pas en compte la dimension carbone, cette distinction est tout simplement ignorée. D’un point de vue contribution carbone, impossible de quantifier réellement l’impact.

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Mais alors, à quoi servent les garanties d’origine ? Aujourd’hui, elles sont principalement utilisées par des fournisseurs d’électricité pour proposer des offres “vertes”. Ici aussi, ça pose un certain nombre de problèmes. Mais pour le sujet qui nous occupe — la contribution carbone — les garanties d’origine ne servent à rien. Et ce n’est pas du tout la même chose que nos token CO2. Pour en avoir le cœur net, on a quand même posé la question à la DGEC (la Direction générale énergie climat, les experts du gouvernement sur le sujet), qui nous a confirmé que ça n’avait rien à voir.

Mais d’un point de vue déontologique, ça nous embêtait qu’un même projet puisse à la fois valoriser des garanties d’origine et des token CO2. Pour éviter ça, on a pris l’engagement d’acheter toutes les garanties d’origine de nos projets partenaires, correspondant à nos token CO2. Elles ne nous servent à rien, mais cela nous permet d’être sûrs que personne d’autre ne les a achetées pour vendre de l’électricité prétendument verte.

Et comme Aurel est décidément trop fort, il nous a concocté de quoi tracer tout ça pour être sûrs qu’on ne s’emmêle pas les pinceaux : on vend uniquement les tokens, pas les garanties d’origine qui y correspondent.

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Voilà, maintenant vous savez (presque) tout sur les péripéties d’Inuk pour parvenir à proposer une vraie contribution carbone. On espère vous avoir donné des clés pour mieux comprendre ce qu’est la contribution carbone, pourquoi c’est compliqué, et pourquoi on a besoin de toutes les bonnes idées pour y arriver. Nos aventures et nos questionnements ne s’arrêtent évidemment pas là : sur notre blog, on vous prépare encore plein d’autres articles pour vous les raconter.

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