ExploreDays #6 — COVID : Une transformation profonde des secteurs économiques !

Xavier Gomez
INVYO
Published in
5 min readJun 14, 2020

Chaque semaine, nos équipes se réunissent autour d’une personnalité de l’écosystème dont le parcours et l’engagement au quotidien nous inspire et nous fait voyager.

A travers cette série des ExploreDays nous voulons partager avec vous nos enseignements et l‘impact de ces nombreuses rencontres pour nos équipes !

Valerie Plagnol (Présidente de Vison & Perpectives)

Cette semaine, nous avions le plaisir d’accueillir Valérie Plagnol, Economiste, présidente de Vision & Perspectives et présidente du cercle des épargnants.

🌍 Un mot sur Valérie

Valérie a pu nous éclairer sur la crise sanitaire du Covid-19. Un événement inattendu aux conséquences économiques inégalées depuis la crise financière de 1929.

Les effets chaotiques du virus ne se limitent pas aux marchés financiers mais affectent le fonctionnement de tous les secteurs économiques. Il est important de comprendre les impacts, les conséquences économiques et les difficultés auxquelles les sociétés vont être confrontés. Les enjeux de transformation de l’économie ne sont pas en reste. Cette crise à pour effet d’accélérer et valider le processus de changement technologique et de valeurs..

Son analyse ? La pandémie qui a pris naissance en Chine s’est répandue dans le monde entier et plus de 200 pays et territoires ont été touchés à des degrés divers, plongeant le monde dans le « grand enfermement ». Face au virus, les Etats ont fermé leurs frontières et adopté des mesures plus ou moins strictes de confinement des populations, contraignant à un arrêt d’importants pans de nos activités. L’ensemble des principales économies du monde sont actuellement en récession avec des indices composites de confiance et des croissances en fortes baisses.

💫 Les entreprises font faces à leur destin

Alors que le virus recule dans l’hémisphère nord, la pandémie n’est pas pour autant éteinte et même se propage encore dans de nombreux pays notamment en Afrique et en Amérique Latine. En Europe même, qui a été fortement touchée, la crainte d’une « deuxième vague » subsiste, et entache les perspectives de reprise de nombreux aléas, du fait de l’incertitude que fait régner cette hypothèque sur les personnes.

La question ? Comment financer les besoins et les déficits économiques colossaux issues de cette pandémie ? Pour faire face à l’arrêt de l’activité, les Etats ont mis en place d’importants plans de soutien direct aux entreprises et aux secteurs les plus touchés. De plus, l’arrêt de l’activité entraînera des pertes de recettes fiscales, qui ne seront pas compensées. L’activation de ces mesures ainsi que les stabilisateurs automatiques vont gravement creuser les déficits budgétaires, et accroître l’endettement des pays. Ceux dont les niveaux de dette étaient déjà élevés avant la crise risquent de connaître de sévères difficultés à l’issue de la crise.

Face à cela, les Banques Centrales sont intervenues massivement pour acheter des dettes publiques mais aussi plus directement des dettes d’entreprises. Elles ont aussi augmenté les capacités de financement des systèmes bancaires, par le biais de taux de refinancement très bas, et des mesures d’assouplissement des règles prudentielles. En Europe, la Commission européenne a activé des plans d’aide directe et des prêts par le biais des mécanismes de stabilité mis en place lors de la crise grecque. Elle propose par ailleurs — à l’initiative de l’Allemagne et de la France — de venir en aide plus directement encore en finançant des projets nationaux et en les finançant directement par un emprunt qu’elle activerait. Il s’agirait là d’un premier pas vers une forme de mutualisation de la dette au niveau de l’Union Européenne, puisque ces transferts de fonds seraient financés directement par la L’Union, sur son budget. Ce n’est pas tout à fait une dette commune au sens strict comme lorsque le Trésor américain émet de la dette, mais on pourrait s’en approcher.

Les solutions ? Certains analystes voient dans ces interventions massives et communes des Etats et des Banques Centrales, la réalisation de la « Théorie Monétaire Moderne » : déficit public massif, financement par la banque centrale. Celle-ci consiste à voir les Banques Centrales financer directement les dettes publiques, créant en contrepartie de la monnaie, qui viendrait se déverser sur les agents économiques, leur permettant d’investir, de consommer. On parle aussi d’Helicopter money, qui consisterait à déverser directement de l’argent dans la poche des consommateurs.

Prenons l’exemple d’un pays de la zone euro ; le gouvernement finance aujourd’hui le chômage partiel des salariés qui ne peuvent plus travailler : il émet des obligations qui sont achetées immédiatement par la Banque Centrale du pays (pour le compte de la BCE) contre création monétaire. Il y a bien d’un coté une forme de socialisation de l’économie et de l’autre, un financement qui semble infini.

De très nombreux économistes ou hommes politiques sont intervenus pour réclamer soit l’annulation de la dette publique détenue par les Banques Centrales, soit l’émission par les États de dette publique de maturité très longue ou même perpétuelles, l’idée étant de réduire autant que possible le champ de la dette publique après la crise du coronavirus.

Cela peut paraître abstrait et même une forme de fiction, mais les banques centrales qui acquièrent sur le marché secondaire ces dettes, considèrent qu’il s’agit d’une mesure temporaire — même si elle pourrait durer longtemps — pour soulager les Etats. Accepter le principe d’un non-remboursement c’est s’exposer à émettre indéfiniment de la monnaie sans contrepartie et donc risquer de l’inflation et une dévalorisation de la monnaie — qui ne vaudrait plus rien. Ces propositions sont donc très dangereuses et l’histoire nous montre qu’elles provoquent de très graves chocs économiques et des crises majeures.

Les risques ? Une inflation des actifs, à défaut du retour de l’inflation économique classique, est à attendre avec une montée des inégalités à venir. La situation est certes difficile. Le choc de l’arrêt de l’activité et la perspective d’une reprise seulement progressive et inégale suivant les secteurs d’activités laissent planer la crainte de ruptures plus graves, d’autant qu’on s’attend à des faillites et à des hausses du chômage.

Alors que face à la pandémie, on a eu recours à des mesures qui remontent à la plus haute antiquité (confinement), le monde a aussi accéléré sa transformation technologique par le recours extensif aux moyens de communication offerts par internet. La coopération internationale dans le domaine médical laisse espérer qu’on trouvera un vaccin dans des délais somme toute assez courts (peut-être avant fin 2021).

Les investissements d’avenir, tels que le développement technologique, l’économie de l’environnement ou la robotisation de nos sociétés, sont une des solutions pour sortir de la crise économique et sociale à venir.

Un grand merci à Valérie d’avoir partagé sa vision macro-économique.

Ces rencontres sont pour nos équipes un moyen de sortir la tête de l’eau, de s’ouvrir sur des thèmes de société majeurs et de tirer des enseignements clés pour mieux appréhender la place et le rôle qu’ils ont à jouer au sein d’Invyo.

A bientôt pour un nouveau partage d’expérience !

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A suivre ExploreDays #7 :

Shubham SHARMA, serial entrepreneur et développeur évangéliste qui nous parlera codes pour monter une boîte sans être un expert de l’industrie !

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