CoViD-19 et food : les gagnants et les perdants

It’s Wonderfood
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4 min readApr 21, 2020

Largement impactés par une place boursière en chute libre, tous les secteurs économiques sont déjà touchés par cette épidémie qui ne fait pourtant que commencer en France. Qu’en est-il pour la planète food ? Certains acteurs profitent des mesures de restriction pour tirer leur épingle du jeu, tandis que d’autres sont dangereusement menacés.

Les (plus) grands perdants

Les restaurants et les bars en général

Evidemment, tous les débits de boisson, bistrots, cafés et lieux de la nuit sont légalement tenus de fermer boutique durant toute la période de “confinement”, mais également tous les restaurants ne possédant pas de service “à emporter”. Et les manques à gagner en cette période de printemps ensoleillé sont énormes.

Crédit photo LeParisien

Certains McDonald’s ont même pris la décision de fermer totalement (service Drive-in compris) par manque d’employés, précaution sanitaire ou difficultés logistiques. Avec de test en cuisine pour quelques ouvertures en drive.

Les traiteurs et produits alimentaires chinois

Avant même l’annonce de la période de confinement, ce virus en provenance des marchés alimentaires de Wuhan avait fait des victimes parmi les restaurateurs français : plusieurs traiteurs chinois, et asiatiques en général, ont dû fermer boutique précocement, car délaissés, sans raison valable évidemment, par la population (certes très mal informée, mais facilement en proie aux préjugés à la panique).

La marque de bière Corona

Encore plus inquiétant pour la santé mentale des consommateurs (de bière cheap, certes, mais tout de même, cela représente une part importante de la société) : la plongée des ventes de la marque Corona (filiale du groupe Anheuser-Busch possédant Budweiser, Stella, Leffe, Hoegaarden, etc.), par un effet d’homonymie désastreux.

Crédit photo Delhaize

Notons tout de même que le distributeur belge Delhaize, par l’intermédiaire de l’initiative personnelle d’une employée d’un de ses points de vente, a involontairement créé le buzz durant 10 jours avec une offre prometteuse : 2 Corona achetées, une Mort Subite (bière à la cerise) offerte ! Cette offre est malheureusement terminée aujourd’hui.

La restauration collective en milieu scolaire

Les maternelles, écoles, collèges et lycées étant fermés jusqu’à nouvel ordre, la danse incessante des fournisseurs de matières premières, des transformateurs, des distributeurs et des préparateurs en restaurants collectifs scolaires (cantines, cafétérias, etc.), déjà très perturbée lors des premières mesures d’hygiène et de prévention renforcées, s’est désormais totalement arrêtée. Les retombées ne sont pas encore chiffrées, mais nul doute qu’il va y avoir un avant et un après Coronavirus pour la restauration collective en France.

Les grands gagnants (tout est relatif)

La restauration à domicile et les services Drive/livraison des distributeurs

Durant cette période de confinement, la manière la plus efficace de limiter la propagation du virus est de rentrer en contact avec le moins de gens possible. Et à moins de posséder sa propre exploitation agricole, la quête de nourriture pour son foyer peut se réaliser de manière optimale : en se faisant livrer des repas de restaurant (Deliveroo, Foodora, Uber Eats, etc.), des repas préparés (Foodchéri, etc.), des ingrédients pour cuisiner (QuiToque, etc.), ou bien encore en commandant ses courses sur Internet et en les récupérant en point Drive.

Crédit photo Twitter London Eater

Tous les acteurs de la commande et livraison de nourriture ont vu leurs chiffres (et leur logistique) monter en flèche dès le début de la situation CoViD19, malgré les consignes d’hygiène et de précaution contraignantes.

Les filières de produits non périssables : pâtes, riz, produits surgelés, conserves

Cela ne vous aura pas échappé lors de vos dernières courses en supermarché (après la queue devant l’entrée, comme en temps de guerre), certains rayons sont spécifiquement vides en fin de journée. Il s’agit des produits les moins périssables : produits surgelés (viandes, légumes, plats, etc.), conserves (légumes, fruits, plats, lats, etc.), mais aussi les pâtes et le riz. Certaines enseignes ont même dû limiter le nombre d’articles similaires achetables par consommateur.

Nous profitons pour le rappeler : il ne sert à rien, en France, de faire des réserves alimentaires durant le confinement (sauf à se rassurer, bien sûr) : les réseaux de distribution peuvent absorber la demande actuelle croissante et l’achalandage se fait de manière optimale. Il n’y aura pas de pénurie.

Crédit photo Twitter @Sir_CLE

Fun pic à Milan : ce rayon de pâtes vide en fin de journée, sauf pour une variété de pâtes lisses :
Il s’agit d’”une variété très appréciée dans le sud du pays, notamment à Naples, nous explique l’experte ès pasta Floriana (@flonot sur les réseaux). Mais, en règle générale, les Italiens ont plutôt un penchant pour les pâtes rigati, c’est-à-dire avec rainures, qui permettent de mieux retenir la sauce. Les pâtes lisses sont d’ailleurs moins distribuées dans le nord de l’Italie”.

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