« Le métier de Chef.fe de projet Big Data va évoluer de façon exponentielle »

Ividata Life Sciences
Ividata Life Sciences
8 min readFeb 3, 2020

IVIDATA vous présente dans sa nouvelle série de rencontres, des articles pour découvrir des métiers, des experts et de nouvelles problématiques liées aux défis que nous pouvons rencontrer dans notre vie professionnelle.

Coumba Cissé, pourrais-tu nous résumer ton parcours jusqu’ici, par quoi as-tu commencé, qu’est ce qui t’as permis de te forger et d’arriver à l’état où tu en es aujourd’hui ?

Tout commence avec mes deux dernières années d’études dans une école d’ingénieurs, en apprentissage chez Orange, j’ai été MOA (Maître d’ouvrages) sur des projets variés, comme l’offre CineDay ou bien QuadruPlay.
Après l’alternance, j’ai eu la possibilité d’intégrer Orange à plein temps. Je me suis retrouvée à la Réunion où j’ai travaillé sur un gros projet de transformation globale qui consistait à copier le Service Informatique (SI) déjà existant sur le territoire de la Guadeloupe et à le scaler sur le territoire de la Réunion.

Après avoir fait mes armes en DOM, j’ai eu l’opportunité de rejoindre Sofrecom, une filiale internationale d’Orange. J’ai pu voyager, découvrir de nouvelles façons de penser, de travailler, j’ai été confrontée à de nouvelles problématiques qui m’ont fait grandir et monter en compétences, toujours dans le domaine de la transformation globale.

4 ans chez Orange, ça forge ! (rires)
Et puis à ce moment-là, le Big Data commençait à se développer et de la transformation des entités au Big Data, il n’y a qu’un pas. Je suis alors rentrée chez IVIDATA, cette entreprise montante qui faisait (et continue de le faire) la promotion du bien-être, de missions passionnantes, à taille humaine… Bref, une entreprise qui semblait faîte pour moi.

En utilisant mon expertise acquises en coordination de projets, j’ai pu me mettre au Big Data. En tant que chef de projet, je participe maintenant à la gestion de projets BigData. J’ai parallèlement complété mes compétences de Chef de Projet avec la certification Scrum Master.

Être chef de projet s’assimile t-il facilement au fait d’être un chef d’orchestre ou est-ce une métaphore hors-contexte ?

Le chef d’orchestre doit pouvoir communiquer avec l’ensemble des musiciens tandis que le chef de projet doit lui communiquer avec l’ensemble des équipes et métiers qui travaillent de concert sur un projet commun.

Cela signifie que tu parles le langage de tous les métiers ?

Je me donne à fond pour être le plus intelligible possible ! Le cœur du métier de chef de projet Big Data c’est pouvoir communiquer de façon claire avec les métiers demandeurs, l’équipe de support (qui va gérer l’ensemble des infrastructures) et également dialoguer avec l’équipe de développement qui va créer le produit final.

Peut-on dire que tu as un rôle de traductrice entre les différents métiers ?

Traductrice oui mais surtout coordinatrice.
Parfois nous regroupons les métiers et l’IT (Information Technology) dans une même salle pour travailler ensemble, dans cette situation le rôle de traducteur est très important pour que l’ensemble de l’équipe puisse se comprendre.
La coordination est essentielle pour mener un projet à bien. Les différentes équipes ne communiquent pas forcement entres elles, il est donc important de les mettre en relation pour qu’elles puissent toutes avancer ensemble vers un objectif commun.

Pouvons-nous dire, si nous extrapolons, que tu casses certains silos ?

Oui, c’est le terme à la mode au sein du SI. (rires)

Tu as commencé le Big Data grâce à ta capacité à gérer les projets, mais pourquoi spécifiquement le Big Data ?

Lorsque j’étais encore chez Sofrecom en 2016, j’avais déjà participé à des salons Big Data et parlé avec des interlocuteurs du secteur sans que je comprenne réellement à quoi j’avais à faire. J’avais compris l’idée qu’une plus grosse quantité de données pouvait être traitée. Alors qu’avec un SI classique cela était plus long et laborieux. J’ai donc voulu chercher à comprendre les tenants et aboutissants de cette technologie. C’est comme ça que je me suis retrouvée au cœur du Big Data.

Est-ce que tu as vu une évolution depuis que tu es dans le Big Data, penses tu qu’elle perdurera ?

Oui ça a bien évolué et ça évoluera encore !
Le Big Data est arrivé avec de nombreuses nouvelles technologies qui ne parlaient pas spécifiquement aux métiers. De leurs points de vu nous venions de leur créer un besoin, leur SI classique fonctionnait très bien, ils n’avaient pas besoin de nouvelles technologies et encore moins que nous touchions à la leur. Le résultat d’une implantation du Big Data ne représentait rien pour eux et peu, encore, envisageaient de se lancer dans cette nouvelle mouvance.

Aujourd’hui, ils ont compris que les technologies Big Data fonctionnent bien mieux et plus simplement qu’un SI classique.
Maintenant, nous ne venons plus leur créer un besoin mais c’est eux qui viennent à nous avec des besoins spécifiques utilisant des technologies en Big Data, cela n’a jamais été le cas auparavant. Cette évolution a facilité mon métier, je n’ai plus à me battre pour montrer les avantages d’une solution Big Data.

Ce sont les métiers qui ont besoin du Big Data et qui arrivent vers toi avec leurs demandes alors qu’avant c’est toi qui allais vers eux pour leur présenter le Big Data, selon toi le marché est évangélisé ?

Oui, maintenant ce n’est plus « Ok, c’est quoi cette boîte noire ? » mais plutôt « Ok, j’en ai déjà entendu parler sur un autre projet et je le veux chez moi ». Le domaine a été largement démystifié du côté métier.

Tu penses que ça va évoluer comment dans ton métier ?

Je pense que cela va évoluer de manière exponentielle. De nos jours, nous avons beaucoup de technos OpenSource qui sont capables de réaliser de nombreuses demandes et avec le temps, il y en aura de plus en plus.
Le rôle de veille que nous avons, va se transformer en véritable métier, dédié. C’est très compliqué d’avancer sur un projet et dans le même temps de se tenir au courant des dernières nouveautés, puisque celles-ci sont incessantes.

Le Big data est un ensemble de nouveaux outils de plus en plus présents, quel est l’intérêt d’implémenter une nouvelle méthode (la méthode Agile) à un ensemble de processus qui fonctionne déjà bien ?

La méthode agile améliore les méthodes déjà existantes en accélérant le process global.
La photo du besoin que nous avons en début de projet évolue au fil des demandes et des réalisations. Avec cette méthode, nous ne restons plus bloqué à un produit, les spécificités arrêtées changent et s’adaptent. Le processus et l’idée n’ont pas changé, nous avons un besoin que nous étudions et nous y répondons. Non seulement les outils ont changé mais la méthode aussi. Les livraisons itératives évitent d’attendre de longs mois avant chaque évolution, et les livraisons sont plus en accord avec le besoin client.

Le résultat de chaque sprint est une livraison. Le sprint c’est la durée pour livrer un produit, cette durée peut aller de deux à quatre semaines. À la fin de chacun de ces sprints, nous livrons aux demandeurs une version du produit pour prendre en compte ses retours et appliquer des modifications selon ses besoins, parfois changeants. Cela nous permet d’apporter de la valeur au produit.

Dans un projet y a-t-il un nombre de sprint(s) recommandé(s) ?

Absolument pas, cela dépend d’un certain nombre de paramètres. C’est « anti-agile » de définir à l’avance un nombre de sprint.

À mesure que le projet avance nous allons recevoir de nouveaux paramètres à prendre en considération pour la réalisation du produit, il est donc fréquent de voir le nombre de sprint augmenter au cours d’un projet. Typiquement si nous nous apercevons que le besoin initial se complexifie alors nous programmons de nouveaux sprints afin d’ajouter de nouvelles fonctionnalités au produit.

La méthode Agile permet d’être plus flexible du point de vu du calendrier pour fournir au métier un produit fini qui répond à l’ensemble de ses besoins. La méthode Agile délivre de la valeur.
Si le produit fini ne répond plus aux besoins du client, c’est que l’évolution du produit n’a pas suivi l’évolution des besoins du client.

L’Agile c’est à la fois une amélioration continue des produits, des besoins et des équipes. Si quelque chose n’a pas fonctionné, il est important de le savoir le plus tôt possible. Il n’est pas recommandé de faire des sprint trop long. Se rendre compte d’un problème majeur au bout de quatre semaines, c’est perdre ce temps de travail et donc ralentir l’avancé du projet.

As-tu des outils à nous conseiller que tu utilises au quotidien pour t’accompagner dans tes missions ?

Jira : Je l’ai découvert en travaillant avec la méthode Agile. Il me permet de visualiser les besoins sous forme de «User Story» et de pouvoir les modifier au cours du temps. Nous pouvons implémenter un réel suivi du projet au travers d’un historique détaillé. Grâce à cet outils je peux retrouver rapidement et simplement l’ensemble des étapes d’un projet.

Trello : Logiciel de post-it digital, accessoire indispensable de la méthode Agile souvent considérée comme la méthode post-it. Le métier de chef.fe de projet est un métier très mobile, la possibilité de garder le format post-it mais sous un format digital est un must-have.
Les nouvelles fonctionnalités de cet outil le rend encore plus fonctionnel qu’auparavant. Cela me permet d’organiser mon travail et de mieux encadrer mes équipes. Je m’en sers surtout pour faire des rétrospectives au cours des cérémonies de la méthode Agile, à chaque fin de sprint, afin que chacun puisse exprimer de manière informelle les difficultés rencontrées et les axes d’améliorations possibles.

Où te vois-tu dans 2 ans ?

Je réfléchis de deux manières différentes pour mon avenir, soft skills et hard skills.

Je suis arrivéz dans le secteur du Big Data par la porte de chef de projet, ce métier évolue aussi vite que le secteur en lui-même. Alors pourquoi pas continuer sur ma lancée et développer encore plus mes compétences en méthodologie de gestion de projet Agile. Parallèlement à la méthodologie Scrum, il en existe d’autres telles que la méthodologie Kanban.

Aujourd’hui je fais de l’Agile, mais pourquoi pas demain faire de l’Agile à l’échelle ? Je songe également à passer Coach Agile.

Dans un second temps, j’aimerais développer mes hard skills. Nous avons beaucoup parlé de DevOps mais l’automatisation ou le script m’intéresse également. Il existe une multitude de métiers encore peu connus mais pour lesquels on demande une réelle expertise.

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