Ce qui est bien quand on part au Canada et qu’on en parle c’est que tout le monde connait une personne qui est partie au Canada et a une histoire à raconter…
Ce qui est énervant quand on part au Canada, c’est que tout le monde connait une personne qui est partie au Canada et a une histoire à raconter…
Le Canada? Ah oui, la petite fille de la voisine de ma tante est partie là-bas… Ils ont de la neige jusqu’en juin!
Quand on pense au Canada on pense à la météo enneigée l’hiver, on pense aux caribous qui causent des accidents de voiture impressionnants, bref à un pays immense et un peu sauvage… Et du coup on entend des histoires un peu extrêmes qu’on peut ranger dans deux catégories différentes : les dramatiques et les déconnectées de la réalité.
Drama!
On a entendu ces deux premières histoires dans la bouche de Français qui sont allés au Canada ou qui connaissent quelqu’un qui a vécu dans le pays. Très sincèrement je vois ces histoires un peu comme un conte de fées, une histoire racontée aux enfants le soir pour leur faire comprendre qu’il ne faut pas s’approcher des vieilles dames qui proposent des pommes un peu trop rouges.
Les doigts gelés
Personnellement mon histoire préférée, on nous l’a raconté quand nous étions encore à Paris et que nous étions dans les préparatifs du départ. On avait prévu depuis un moment qu’on partirait fin décembre et qu’on arriverait sous la neige à Montréal. Au moment où on nous a raconté cette histoire, le Québec allait être pris dans un “vortex polaire“, même si on ne sait pas ce que c’est exactement, le nom n’est pas très rassurant.
Bref, intérieur jour (notre cuisine), on parle avec joie de notre départ au Canada et comme tout le monde a une histoire sur le Canada, on nous raconte ceci :
“J’ai des amis qui sont partis s’installer au Canada, c’est un très beau pays. Mais l’hiver y est rude. D’ailleurs un jour il faisait tellement froid et il neigeait tellement que mon ami a gelé sur place en marchant dehors. Il est tombé dans la neige et il n’arrivait plus à bouger. Le temps qu’on le trouve et qu’on le sorte de là, ses doigts avaient gelé.”
Sincèrement c’est très très gentil de vouloir partager cette belle histoire, mais est ce que c’était vraiment nécessaire 15 jours avant notre départ de nous dire qu’on risquait de PERDRE NOS DOIGTS A CAUSE DU FROID? Les mini Knackis surgelés ne font pas partie de mes plats préférés, merci mais non merci.
Les bed bugs
Les bed bugs, ou punaises de lit en français sont un fléau connu et reconnu à Montréal et au Canada. En 2015, Radio Canada titrait Punaises de lit à Montréal : « On a perdu le contrôle ». Donc certains propriétaires soucieux de l’état de leur logement nous ont fait certaines recommandations : ne pas récupérer de meubles ou de matelas dans la rue, ne pas acheter de textile d’occasion et ne pas retirer la protection anti punaises du matelas. Ayant eu des souris clandestines à Paris, j’aime bien être prévenue si on risque d’avoir des squatteurs qui ne payent pas le loyer.
Mais chez certaines personnes ont sent que les punaises de lit sont un sujet très sensible surtout quand on nous dit :
“C’est très difficile de traiter un appartement une fois qu’il est infecté, des gens se suicident à cause des punaises de lit.”
Wow, je veux bien qu’une infection de punaises de lit c’est stressant et fatiguant mais j’espère bien qu’on ne va pas en arriver là quand même!
Là on passe à la deuxième catégorie, les histoires déconnectées de la réalité proviennent de québécois que nous avons rencontré, vendeurs, propriétaires d’appartements, personnes rencontrées. Et c’est là qu’on se dit qu’on peut s’habituer à tout, même à l’hiver canadien.
Le déneigement
Comme écrit dans un article précédent, nous sommes partis assez bien équipés pour affronter l’hiver canadien. Nous avons notamment acheté des bottes d’hiver Sorel très chaudes et totalement imperméables pour pouvoir marcher dans la neige. Et même si on croise de nombreuses personnes avec des bottes similaires, on croise aussi pas mal de Canadiens avec des baskets ou des chaussures qui ne semblent pas forcément adaptées à la météo locale. Et c’est un Canadien sans bottes de neige qui nous fait cette remarque :
“Vous êtes bien équipés! Mais bon, Montréal s’est bien déneigé quand même.”
On s’est regardé avec mon compagnon et on a rien dit. Maintenant dès qu’on patauge dans la neige ou qu’on ne voit plus où finit le trottoir et où commence la route, on se regarde et on dit “Montréal s’est bien déneigé quand même.”
Le transat
Une particularité de la météo à Montréal c’est qu’elle est très changeante. En un mois et demi, on est passé de plusieurs jours entre -10 et -15 degrés, à 2 jours de chutes de neige non-stop, puis à une semaine de grand soleil et de températures au dessus de 0°. Ca demande une certaine capacité d’adaptation et une garde robe allant du très chaud au moyen-chaud en passant par le il-fait-froid-dehors-mais-je-ne-veux-pas-mourir-de-chaud-dans-le-métro.
Après la fameuse semaine de soleil et de “chaleur”, un québécois a partagé une opinion personnelle avec nous :
“Je pense que l’hiver ne va pas durer, il faisait tellement chaud la semaine dernière qu’on aurait pu sortir un transat et bronzer”
Bon, ok on n’est pas forcément habitués à la neige et aux températures basses, mais sortir le transat par 5° c’est peut être un poil exagéré. Aussi peut être que l’hiver ne va pas durer, les marmottes ont fait leur prédiction le 2 février et les Américains devraient avoir 6 semaines d’hiver supplémentaires alors qu’au Canada on aurait un printemps hâtif. En tout cas aujourd’hui 12 février nous en sommes au deuxième jour consécutif de neige (et quand je dis neige c’est gros flocons pendant 18 heures sans interruption), et c’est tellement satisfaisant à regarder quand on est au chaud à l’intérieur (sous un gros plaid et avec un mug de thé).
Est ce que vous avez aussi entendu des histoires un peu extrêmes à propos du Canada? Elles tombaient dans quelle catégorie?
