Snapchat: la nouvelle “story” du journalisme
Facebook et Twitter ont toujours été positionnés comme leaders de l’information sur les réseaux sociaux. Mais c’était sans la progression fulgurante d’un média qui n’a pas à rougir de son succès : Snapchat. Simple projet d’étude d’Evan Spiegel et Bobby Murphy en 2011, la plateforme de “livestream” devient en quelques années l’attraction principale des moins de 25 ans. En 2015, elle s’adresse même aux journalistes avec le lancement de la fonctionnalité Discover. Mais comment les rédactions peuvent-elles optimiser leur travail avec cette application?
Des chiffres hallucinants
Les derniers mois ont prouvé que Snapchat surfer sur la tendance et les nouveaux besoins des consommateurs d’informations. 150 millions de personnes utilisent chaque jour la célèbre application jaune et y passent entre 20 et 30 minutes. Une statistique impressionnante pour un jeune réseau encore en plein développement.
En plus de compter plusieurs centaines de millions d’utilisateurs, Snapchat a su visé une catégorie bien précise, les jeunes. 71% de la communauté a moins de 25 ans. C’est même le réseau le plus populaire sur cette tranche d’âge. En ce qui concerne le temps passé sur l’application, Facebook est le seul a faire mieux.
Snapchat représente l’innovation de l’utilisation d’un réseau social pour les jeunes. Ceux-ci sont en renouvellement constant de besoins en matière de médias. Le principe du livestream d’une simple durée de 24h permet de combler certaines attentes des consommateurs. L’urgence de l’instant est parfaitement adaptée un un public qui veut s’informer en un temps record. Pour cela les “stories” Snapchat permettent d’agréger du contenu, qui peut se lire rapidement tout en restant totalement interactif. Car oui, Snapchat est aussi un lieu d’interaction avec la nouvelle fonctionnalité de “chat” apparue plus récemment. Un nouveau modèle de consommation d’information qui s’adapte de plus en plus au travail du journaliste.
Un nouveau modèle de présence journalistique?
L’explosion du numérique a poussé les rédactions à être présentes sur le web et à lier leur démarche éditoriale avec les différents réseaux sociaux. Le partage de contenu est devenu prépondérant dans l’optimisation du travail journalistique. Facebook et Twitter se sont donc imposés d’eux-mêmes. Mais Snapchat arrive avec une nouveauté, l’intimité. Ce n’est plus une relation a distance qui s’effectue entre le consommateur et le journal. Le lecteur est maintenant aux premières loges pour pouvoir suivre l’information qui l’intéresse. Des magazines vidéos d’une actualité de moins de 24 heures sont directement proposés à l’utilisateur. Il peut donc suivre en temps réel l’activité du journal que cela soit pour un reportage comme pour voir les coulisses de la rédaction. Dans une démarche éditoriale cross media, il y a un véritable de travail de mise en relation des différents réseaux sociaux qui doit être fait. C’est justement ce que fait Le Huff Post en France.
Snapchat présente le journalisme autrement, à l’image d’un journalisme immersif. En fait, c’est une manière de voir le journalisme autrement. Plus besoin de se plonger dans un long récit écrit, mais seulement dans un film mêlant photos et vidéos, tout en pouvant interagir avec l’équipe rédactionnelle (toujours avec le “chat”). Bien que l’information paraisse plus ludique et peut-être plus légère, elle peut aussi être pertinente si l’utilisation de l’application est régulière et adaptée.
Comment bien exister sur cette plateforme?
Le Community Manager prend de plus en plus de place dans les rédactions et peut même être le moteur d’une stratégie cross-media. Sa première étape consiste à former les journalistes à la “bonne” utilisation des réseaux sociaux. Et avec Snapchat, il faut les former à pouvoir être constamment présent tout en diffusant un contenu attractif.
A l’image de L’Equipe, qui couvre aussi l’Euro 2016 sur Snapchat. Les journaux papiers peuvent alors désormais concurrencer les médias télévisuels avec une actualité vidéo instantanée. Comme sur les autres réseaux sociaux, la stratégie cross media implique d’acquérir une nouvelle clientèle (les jeunes par exemples) pour ensuite la fidéliser. Cette fidélisation peut s’acquérir petit à petit sur Snapchat avec la mise en place de rendez-vous quotidien. Pour l’Euro, il est facile de pouvoir organiser des rencontres d’avant-match par exemple. Cependant, la communauté est parfois compliquée à se créer. Il ne suffit pas de publier, partager et suivre des comptes pour augmenter sa présence sur ce genre de plateforme. Il est aussi nécessaire de réaliser une veille comme dans tout travail journalistique. Des applications OnLine comme Mention vous permettent de surveiller les mots clés les plus utilisés sur les réseaux sociaux. Cela permet de s’adapter aux demandes du chercher d’informations. Il existe de nombreuses astuces pour optimiser sa présence sur le net et notamment sur Snapchat. Le site Goodviews en dénombre cinq pour augmenter son nombre d’utilisateurs.
Snapchat apparaît donc comme une belle possibilité d’avenir. Mais il ne suffit pas que d’être présent. Les moyens doivent être mis en oeuvre pour y consacrer un temps assez important. Veille, planifications, interactions… Ce n’est pas tout de publier, il y a toute une story à raconter.
John Bourgeois, étudiant en journalisme.
