“En 19 ans chez Coca-Cola, je me suis toujours senti entrepreneur !”

Annabelle Bignon
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6 min readFeb 14, 2018
Emmanuel Seugé est venu partager son parcours chez Lion.

Mardi dernier, j’ai invité quelques uns de mes clients préférés à venir découvrir le parcours exceptionnel d’Emmanuel Seugé, l’ancien Senior Vice President Marketing monde chez Coca-Cola, aujourd’hui fondateur du fonds d’investissement Cassius Family.
Emmanuel, convaincu que “les grands groupes et les startups n’ont jamais eu autant besoin l’un de l’autre pour grandir”, montre par l’exemple les bienfaits d’une collaboration stratégique.
Son parcours singulier reflète bien ce que nous voulons transmettre aux employés chez Lion : ouverture d’esprit, prise de risque et excellence !

✌️ Un véritable parcours d’intrapreneur…

Emmanuel entre chez Coca-Cola en 1997

1997. Impose ta chance.
Un an avant la coupe du monde de Football qui a lieu en France, le choix du stage de fin d’études est vite fait pour Emmanuel : il rejoindra l’un des sponsors de l’équipe de France et obtiendra des billets pour la finale. Bingo ! Coca-Cola, un des plus gros sponsors, lui propose un stage en Marketing dans l’équipe sponsoring. Il tient son billet pour la Finale !

2005. Serre ton bonheur.
À Atlanta, au siège, tout s’enchaîne. À la direction des équipes “Sports et Divertissement” dans le monde entier, Emmanuel s’implique dans 3 Coupes du Monde et 4 Jeux Olympiques. Ensuite, il le tente le pari de faire entrer Coca dans le monde du E-Sport. Pari réussi.
Lancement d’un marketing nouveau, risquer le “Marketing Ventures” qui amène l’entreprise à parier et investir sur une petite startup appelée… Spotify. Puis Emmanuel prend la décision de s’associer avec un film prometteur, “Avatar”. Enfin, l’équipe Contenu amène Coca-Cola à être la première grande entreprise à faire de la publicité sur… Snapchat !

2017. Va vers ton risque.
Emmanuel créé son fonds Cassius Family. Il investit dans des startups qui opèrent dans le domaine du contenu, du Gaming, du divertissement, B2C et e-commerce. Son fonds entend d’une part, “combler le fossé culturel et opérationnel croissant entre les grandes entreprises et les startups, à un moment où elles n’ont jamais eu autant besoin l’une de l’autre”, de l’autre apporter aux startups son expérience et son réseau Marketing.

🔑 Emmanuel livre les ingrédients clés pour cultiver l’esprit entrepreneur, au sein d’un grand groupe !

🎯 (1) Make every single day, counts

“Quand vous débutez chez Coca-Cola et que vous allez au siège, il y a un passage obligatoire pour tous les nouveaux : les archives. Un immense espace rempli d’objets souvenirs Coca-Cola dans lequel vous êtes accueilli par le “Chief Archivist Officer”. Et là, c’est le choc. Vous comprenez que vous entrez dans une entreprise ou plusieurs générations, avant vous, ont fait grandir la marque….vous faites partie désormais de la nouvelle génération qui vient défendre les couleurs de Coca-Cola. C’est donc à vous de mesurer la chance que vous avez et la responsabilité de tout faire pour transmettre à la prochaine génération un héritage encore plus riche.”

Cette histoire n’est pas une anecdote. Elle est fondamentale car c’est ici que tout se joue. En comprenant l’héritage que représente son travail dans l’entreprise, l’employé saisit l’importance d’avoir une mission, de transmettre et de créer. S’intégrer dans une histoire, une culture d’entreprise, c’est le moyen de trouver du sens et de se sentir investi.

“J’avais une mission — en tant que 6ème génération d’employé Coca-Cola, je me devais d’avoir un impact et de transmettre quelque chose à la prochaine génération.”

Un employé s’inscrit dans une continuité, il hérite d’une mission initiée par d’autres. Le respect pour le travail accompli précédemment lui donne envie d’être à son tour “en charge” : autonome et responsable, à la hauteur de ses prédécesseurs. Ce passage de relai est essentiel pour donner du sens au travail à fournir. Loin d’être un rouage de plus, on comprend combien chaque personne a pu ajouter sa pierre à l’édifice et ainsi, on saisit le potentiel de son impact.

👀 (2) Stay curious, stay hungry

“En 2014, alors que je voyageais beaucoup à Los Angeles, une stagiaire avec qui je travaillais est venu me voir pour me demander une faveur. Celle de rencontrer un de ses amis qui venait de rejoindre une startup que personne ne prenait au sérieux. J’accepte cette requête et libère une heure pour rencontrer l’ami en question. Cette startup c’est Snapchat. Ensuite Coca-Cola est devenu le plus gros annonceur publicitaire sur la plateforme et j’ai eu la chance de vivre à leur côté leur croissance exponentielle.”

S’agit-il d’un coup de chance ? Non ;)
C’est bien la curiosité qui provoque les opportunités. Emmanuel avait pour habitude de laisser de la place aux rencontres. Ne pas s’enfermer dans des habitudes est une question d’organisation.
La curiosité s’entretient : il faut ouvrir la porte au visiteur, laisser un espace dans son agenda, se rendre accessible, créer des zones de porosités pour rencontrer les autres. Certaines rencontres sont inspirantes, d’autres ne débouchent pas sur grand chose, mais il faut jouer pour voir...!

La créativité en entreprise dépend de la capacité à se confronter à d’autres points de vues, à échanger avec des entrepreneurs, des artistes, des innovateurs… c’est une habitude à prendre.

🥊 (3) Push yourself to make mistakes, don’t stay in a safe environment

“Spotify, Snpachat… ces deux essais transformés consacrent pour Coca-Cola une réputation d’entreprise innovante. Vous et vos équipes êtes récompensés, tout roule. C’est justement à ce moment là que vous relâchez la bride de la curiosité et que tout d’un coup vous entrez dans le piège : celui de se perdre, de moins bien gérer des dossiers, voire même d’échouer. Et c’est à cette période là que j’ai fait le plus d’erreurs dans mon job”

Tomber dans la complaisance, se reposer sur ses lauriers est selon Emmanuel le seul vrai risque de l’employé au profil intrapreneur. Se sentir serein ou invincible est contre-productif.
Alors quelle est la clé ? “Keep on pushing!” L’échec est un apprentissage.

🙈 (4) Don’t just hire people who look like you

“Si j’avais bien compris une chose c’est que je voulais m’entourer des meilleurs. Je passais mon temps à scruter les bonnes personnes pour mon équipe jusqu’au jour où sans crier gare ma boss m’arrête avec cette phrase que je garde encore aujourd’hui en tête “un seul comme toi c’est bien assez”. Eureka !”

Au delà de la vexation, une vérité. Une entreprise, comme un organisme, doit nécessairement combiner des organes différents, ceux-ci fonctionnant ensemble dans un but commun : vivre. Le manque de diversité est fatal pour une organisation. Aller contre le statu quo suppose de l’interroger, de débattre. Recruter des clones, c’est s’assurer de bloquer toute possibilité d’innovation.
Il est capital de rester vigilant ici car on a tendance à embaucher deux types de personnes : celles qu’on aime bien, et celles qui nous ressemblent. Ces deux catégories regroupent d’ailleurs souvent les mêmes individus.

Le parcours d’Emmanuel renforce une conviction qui nous tient à coeur chez Lion : la transformation des grands groupes porte sur les talents. Ce sont eux qui décident du sort des entreprises. Aujourd’hui plus que jamais, il faut accompagner cette quête de sens au sein de l’entreprise, l’envie d’interroger le statut quo et de multiplier les opportunités.
Chez Lion, on pense que la transformation collective est avant tout celle de chaque individu. C’est pour cela que l’on a créé un cadre qui permet d’initier l’ouverture avec des entrepreneurs prêts à dialoguer, de provoquer les rencontres opportunes, de partager la culture des startups afin de multiplier les échanges entre deux mondes qui sont à tort, bien trop séparés.

Alors, qu’est-ce qu’on attend pour provoquer de belles opportunités ?
Contactez-moi, annabelle@joinlion.co ;)

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