Lion — Saison 3, Jour 2 : Comprendre la scalabilité et travailler son pragmatisme en start-up

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Onur Karapinar
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8 min readJan 25, 2017

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Temps de lecture estimé : 8 minutes

Samedi 21 janvier 2017.

Le programme de cette seconde journée est l’avant-dernier tronc commun avant le suivi des parcours respectifs (Opérations, Développeur, Growth Hacking, Business Developpement) et des études de cas pratiques.

Les intervenants du jour :

Dans cet article, vous découvrirez :

  • Pourquoi le marché est impitoyable et que personne n’est à l’abri de faire faillite
  • Les principes de base qui définissent une startup
  • Le problème du paradigme industriel
  • Comment fonctionne la scalabilité, cette anomalie économique que recherche toutes les startups
  • Comment être pragmatique sans manquer d’ambition

Les différences entre une startup et les entreprises traditionnelles

« Les grands groupes ont les moyens d’être ambitieux, mais ne le sont plus ; les startups n’ont pas les moyens, mais elles sont ambitieuses. »
— Miguel de Fontenay, partner TheFamily

Entreprise vs Startup

Comment une petite boîte sans moyens peut gagner face à des géants ? Pour cela, il faut comprendre et démonter la chaîne de valeurs d’une entreprise en deux blocs logiques : le produit et le marché qui existe uniquement par la demande, et non par l’offre.

En 1975, Kodak invente le premier appareil photo numérique, mais ne le commercialise pas par peur de tuer le marché de la pellicule, son activité historique. À force de traire la vache à lait jusqu’au bout, leur virage tardif dans le numérique a causé leur perte (faillite, cession des brevets et abandon des activités grand public).

Les marchés sont impitoyables, ils évoluent sans cesse et interrogent en permanence les entreprises. Si vous avez raison, vous gagnez de l’argent ; si vous avez tort, vous en perdez. Être à l’écoute des signaux faibles, repérer les sources de mécontentement, c’est vers ces opportunités de marché que tendent les startups.

« Si vous ouvrez une boulangerie, vous êtes une boulangerie. Si vous en ouvrez une avec l’intention d’en ouvrir plusieurs, vous êtes un chef d’entreprise. Si vous en ouvrez plusieurs avec l’intention d’améliorer le rendement de celles qui suivent, vous êtes une startup. »

Oussama Ammar

Qu’est-ce qu’une startup ?

Pour TheFamily, une startup présente plusieurs caractéristiques : elle est une organisation temporaire à la recherche d’un business model, scalable, réplicable et profitable (Steve Blank).

  • Temporaire : une startup a besoin d’un cadre spécial de croissance pour se développer, c’est pour cela qu’elle fait appel au capital-risque qui favorise la prise de risque, la créativité et l’expérimentation. Sa vélocité opérationnelle se justifie dans sa volonté de croître le plus rapidement que possible pour conquérir un marché.
  • Business model : une startup devient une entreprise établie lorsqu’elle parvient à trouver comment générer une source de revenus stable et prédictible. La nature de son business model va avoir des implications sur toute l’organisation de l’entreprise.
  • Scalable : un business model est dit « scalable » lorsqu’il a la capacité à dupliquer ou à multiplier un processus avec fiabilité lorsque le volume augmente. Autrement dit, chaque nouveau client servi doit coûter moins cher que le précédent.
  • Réplicable : le business model doit être reproduit dans des endroits différents avec le moins de frictions que possible afin de générer une croissance rapide.
  • Profitable : un business model peut être profitable, mais une entreprise être à perte. Ce qui est important, ce n’est pas que l’entreprise fasse du bénéfice ; ce qui compte, c’est que le business model soit profitable. Par conséquent, une startup qui décide d’adopter une stratégie de développement et de croissance internationale peut entraîner des coûts tellement élevés que la startup n’en tire pas encore de réels profits.

En raison de ces caractéristiques, les startups sont en train de rompre avec une stratégie, un paradigme qui a été élaboré à partir de l’ère industrielle.

Le problème du paradigme industriel

Trois grands paradigmes économiques ont régenté l’industrie :

  1. Il est possible de passer des choses à l’échelle
  2. Passer à l’échelle nécessite d’être centralisé
  3. Pour servir et distribuer ces produits, il y a besoin d’avoir des intermédiaires un peu partout

Seulement, l’intention du paradigme industriel a dicté sa loi en secret : il faut réduire la qualité pour passer à l’échelle.

Ce choix a structuré l’économie de la production et de la consommation de masse dont les effets secondaires se découvrent avec une certaine amertume : perturbateurs endocriniens, obsolescence programmée, appauvrissement de la qualité nutritionnelle des aliments, pollution, disparition d’espèces animales, etc.

La scalabilité, elle, se présente comme une réponse au paradigme industriel.

Comprendre la scalabilité

« La différence entre startup et entreprise, c’est la différence de caractère ; les objectifs du fondateur tendent toujours vers la scalabilité. » — Oussama Ammar

La scalabilité est la capacité à dupliquer ou à multiplier un processus avec fiabilité lorsque le volume augmente. Plus il est facile de dupliquer ou de multiplier la valeur distribuée, plus l’entreprise est scalable.

Les êtres humains ne sont pas scalables puisque chaque individu dispose d’un temps et d’une énergie limitée — une contrainte qui reste inchangée quel que soit le volume de travail à effectuer. Plus, on leur demande de l’effort et moins ils sont efficaces sur la durée (fatigue, maladie, fiabilité relative, accidents).

Quelques questions sur la scalabilité :

  • Est-ce que votre business est sujet à la scalabilité ?
  • Quel est le volume maximal que le système de votre business peut actuellement fournir ?
  • Comment allez-vous faire pour développer l’entreprise avec les volumes qui augmentent ?

En règle générale, moins il faut d’intervention humaine directe pour créer et distribuer de la valeur, plus l’entreprise est scalable.

En poursuivant son automatisation, Amazon aura atteint un stade scalabilité profitable au détriment… des employés !

L’un des meilleurs exemples de scalabilité reste Google AdWords, mettre en place cette régie publicitaire a réclamé d’énormes coûts fixes pour être déployée (R&D, ingénieurs, énergie), les coûts variables diminuent (électricité, serveurs, mise à jour), et les revenus augmentent puisque le prix par clic croît aussi vite que le nombre de requêtes sur ce mot.

« Google est le Qatar des startup, l’argent tombe du ciel et ils ne savent pas quoi en faire. Disney ne gagnera jamais autant d’argent que Google ou Facebook. Mickey, il ne scale pas. » — Oussama Ammar

En raison de son caractère économique exceptionnel, la scalabilité ne se décrète pas, mais se découvre et c’est le travail des entrepreneurs de le chercher ; ceux qui parviennent à trouver cette anomalie et à l’implémenter dans leur business model seront très bien récompensés.

Le pouvoir de la scalabilité.

Comment mettre en place son pragmatisme — Alice Zagury

« Lâchez vos préconceptions et même vos croyances les plus chères. Expérimentez. Forcez-vous à voir le monde à travers les yeux de votre ennemi. » — Robert Greene

À l’issue de cours, Alice nous a considérés comme de nouveaux employés de TheFamily et nous a partagé la culture de l’entreprise. Elle en a écrit un article complet, mais voici l’essentiel.

  • Ne jamais prendre les choses personnellement : être distant avec la critique et humble pour prendre conscience de son impuissance et le reconnaître pour avancer et progresser. Comme le disait François de La Rochefoucauld : « La modestie est au mérite ce que les ombres sont aux figures dans un tableau : elle lui donne de la force et du relief. »
  • Faire : écouter pour collecter les besoins, apprendre beaucoup, tester dès que possible, connecter les points. Vous n’avez pas besoin de savoir toutes les actions que vous devez mener pour faire avancer votre projet, mais uniquement la prochaine. Il n’y a pas une seule solution, mais celle que vous proposez.
  • Toujours se demander « pourquoi ? » : pour découvrir ce qui motive vos désirs et être pleinement conscients de la raison laquelle vous faites ce que vous faites. Posez-vous cinq fois la question « pourquoi » pour identifier votre cause et découvrir de nouvelles voies pour obtenir ce que vous voulez réellement.
  • Être responsable du début à la fin du projet : à partir du moment où vous avez une mission, vous gérez tout. Soyez dans l’autodiscipline.
  • Pay It Forward : consiste a donner avant de recevoir. Aider les autres présente bien des avantages : il favorise la positivité, vous aide à vous sentir mieux et engendre le succès tôt ou tard. Il vaut mieux gagner de l’influence plutôt que d’acheter des choses superficielles.
  • Faites-vous une faveur, soyez dans l’over-deliver : surpassez-vous, donner plus que ce qui est attendu pour progresser. En vertu de l’effet cumulé, de petites actions à long terme aboutiront à de grands résultats.

« L’objectif, c’est d’atteindre le stade le plus incroyable : être le plus optimiste du monde et garder la tête froide… et là, tu peux faire des miracles. »

Oussama Ammar

Si vous voulez faire plaisir à Oussama, faites un don à l’association Watsi, une plateforme de crowdfunding a but non-lucratif qui permet aux donateurs de financer des soins pour les personnes du monde entier.

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