Internet et ses sombres histoires de cul

Journal d’un manche à couilles (billets d’humeur, comptes-rendus d’escapades nocturnes et d’histoires à la con)

Florian
Diary of a Parisian misfit
5 min readJun 5, 2014

--

Photo : Florian Delhomme

Pêche au filet dérivant

Avec Tinder mon terrain de jeu est devenu gigantesque, je balance des filets à perte de vue tel un marin japonais et récupère tout ce qui se prend dedans, sans distinction d’âge, de tour de hanches et d’uglyness. Ainsi j’utilise la fameuse technique de la porte ouverte : liker tout ce qui passe et matchera qui voudra. Mais l’intérêt majeur de l’appli, tient au fait que dans 95% des cas, les femmes ne font jamais le premier pas. Si les bons à rien crient au scandale pleurnichant sur la parité hommes/femmes, les puristes, eux, y voient la possibilité de garder des plans au chaud pour subitement débuter une conversation plusieurs semaines après la validation d’un match.

Un vendredi soir à Paris. Je transpire du derche à moitié nu sur ma chaise de bureau, passant en revu différentes candidates dans l’espoir de trouver celle qui va me soulager de cette érection douloureuse. Soudain, je tombe sur une jeune femme de 27 ans dont les photos de profil n’augurent rien de bon. Laide comme un poux, en surpoids, tous les pixels de sa profile picture transpirent la crasse, mais elle pue la baise a tel point qu’elle réussie à embaumer la pièce de l’odeur de sa chatte mal lavée. Dix minutes d’échange et je me vois proposer d’aller boire un verre chez elle, dans le XIVème. Partagé entre l’envie de baiser et la peur de me retrouver le nez dans la fiente, il me revient à l’esprit cette fameuse citation d’Oscar Wilde, issue du Portrait de Dorian Gray : « Mieux vaut avoir des remords que des regrets. » Et en ce qui concerne les histoires de cul, des remords j’en plein les tiroirs, il y a bien la place pour un dossier de plus au panthéon des poils pubiens et d’la cyprine au goût d’vinaigre. Quarante cinq minutes de trajet, quelques changements de stations ici et là pour rejoindre la ligne 13, et me voilà arrivé à destination : aux pieds des marches de la sortie du métro, à quelques pas seulement de mon bourreau qui attend sans doute en haut, sur l’échafaud.

Et putain quelle surprise !

Une gueuse d’un mètre soixante cinq pour au bas mot 85kg. Brune aux cheveux bouclés, son visage luisant de transpiration laisse penser que le trajet pour venir me chercher fut un véritable supplice. Habillée d’un haut noir déformé par sa bedaine et son immense poitrine, elle reste plantée là — s’imaginant sans doute que je vais détaler au pas de course. Je m’approche d’elle et lui fait la bise comme si de rien n’était, nous voilà parti pour faire connaissance sur le chemin en direction de sa tanière. Je cache m’a honte d’être vu en sa compagnie alors que nous passons devant d’innombrable terrasses de café pleines à craquer. On parle de tout et rien et je ne peux m’empêcher de remarquer à quel point le trajet l’épuise — elle souffre en silence. Les cinq étages pour rejoindre son appartement on presque raison d’elle, mais au bout se trouve le jackpot : un mec plutôt pas mal qui va la limer toute la nuit pour rentabiliser l’utilisation de son pass Navigo…

Apocalypse now

Le reste embraye assez vite, la gueuse me propose un verre de rhum, met un album de Jefferson Airplane et s’assoie de l’autre côté de la table basse. La façon dont elle me fixe m’indispose, un air con mélangé à celui d’un chiot qui attend qu’on remplisse sa gamelle. J’arrête de siroter mon verre, tapote le canapé pour qu’elle me rejoigne et nous nous embrassons aussitôt. Passé quelques minutes je lui enlève son haut pour m’en payer une tranche, je bouffe ses mamelles comme un goinfre et ordonne qu’elle se mette nue. Voilà que la gueuse se pose sur moi frottant son con humide contre ma trique encore dissimulée sous mon pantalon. Tandis que sa cyprine imbibe mon chino belge, elle me susurre à l’oreille qu’on pourrait filer sous la douche, ça me passe au dessus de la tête, moi ce que je veux c’est baiser cette sculpture de Botero. Je l’encourage à passer aux choses sérieuses dans la chambre, j’éparpille quelques préservatifs, me déshabille et bondis sur le lit. À chacun de mes mouvements le matelas semble vouloir me happer, il est difficile de garder l’équilibre, la pauvre mule est surchargée. Ne sachant pas vraiment par quel bout m’y prendre, je me mets sur elle est l’embrasse tendrement avant de filer entre ses jambes et de lui dévorer la chatte — une chatte touffue au relent de poissonnerie qui me fait voyager jusqu’à la Seyne-sur-Mer, où enfant, je faisais le marché avec mes grands parents. J’ai de la vinaigrette plein le museau, des poils pubiens entre les dents, ça y est, J’Y SUIS, au cœur de la chose, de la sauvagerie, du SEXE, sans concession, simplement pour le plaisir des sens…

Même le plus affreux des laiderons est magnifique lorsqu’elle prend son pied, les princesses peuvent remballer leurs grands airs arrogants et leurs manières de filles à papa mal baisés, qu’elles rentrent à cloche pied sur le manche à balai qu’elles ont dans le cul, leur côte vient de chuter aussi vite que celle du Bitcoin. Cette inversion des valeurs ne durera qu’un court laps de temps, pas grave, je vis dans le présent — mais regrette de ne pas avoir prit cette douche dont elle me parlait.

Note à moi-même : si une femme t’invite à venir avec elle sous la douche pour baiser, accepte, cela pourra t’éviter des déconvenues sanitaire au plumard.

Il faut un certain savoir-faire pour s’attaquer à ce genre de physique, ça tombe bien, j’en ai sous le capot. Une mise en bouche s’avère toutefois nécessaire pour retrouver mes ardeurs de début de soirée, la gueuse ne rechigne pas à la tâche allant jusqu’à glisser quelques phalanges pour faire décoller l’hélico-teub.

Climax…

Retour à la réalité post coït. Je pue le poiscaille et le foutre, ma partenaire de jeu s’offre un break Cœur de Lion : elle engloutit tranquillement le camembert nue au milieu du salon en sifflotant. L’atterrissage est un fiasco. Je lui promets monts et merveilles, qu’on se reverra d’ici quelques jours, mais le manque d’hygiène et le camembert ont raison de mon beau discours sur les laiderons qui se transforment en Cendrillon dès qu’elles prennent une tige entre les jambes. Je veux rentrer au plus vite et prendre une douche.

Cette douche sera la plus longue de ma vie.

--

--

Florian
Diary of a Parisian misfit

🇫🇷 Parisian misfit & flâneur. I tend to puke my thoughts on my keyboard in the heat of the moment.