Le jour où j’ai vu le futur (technologique et transhumaniste)

Autant le dire tout de suite, le rythme d’un livre par semaine sera dur à tenir, mais je vais m’accrocher.

Le livre de cette semaine (ou, du coup, plutôt de cette quinzaine 😀) est La Guerre des Intelligences de Laurent Alexandre.

C’est un livre qui explore le(s) futur(s) possible(s) avec les avancées actuelles et futures très rapides, en terme d’Intelligence artificielle et d’amélioration de nos capacités cognitives grâce à des implants technologiques.

Autant vous le dire tout de suite, pour lui le futur de l’espace humaine, si on n’y prend pas garde, est assez noir. L’école telle qu’elle existe actuellement, et vu sa faible vitesse pour se réformer, est totalement inadaptée pour former les êtres humains qui devront demain interagir avec une intelligence artificielle qui va les dépasser.

Beaucoup de métiers actuels intellectuellement techniques, comme comptable, programmeur informatique, radiologue, chirurgien, seront très vite remplaçable par l’intelligence artificielle, qui fera le travail mieux encore et bien plus vite qu’un humain. La fin des erreurs de diagnostic médicaux, grâce à la possibilité pour l’intelligence artificielle d’analyser des millions de paramètres pour déterminer une pathologie, plus de bugs informatique grâce à la capacité de l’I.A. de programmer elle-même et d’anticiper tous les cas possibles, etc…

Au siècle dernier, les machines ont réduit les métiers techniques manuels dans l’agriculture et l’industrie; notre siècle verra la réduction des métiers intellectuels non créatifs.

Il explore aussi de manière philosophique, le devenir de l’espèce humaine et les combats actuels des dirigeants des grandes sociétés du digital, les GAFA en Californie (Google, Apple, Facebook, Amazon) les XXXX en Chine, Elon Musk, Bill Gates, etc…. Ces sociétés qui détiennent des milliards de dollars leur permettant les projets les plus fous, et ont des milliards d’informations sur nous tous, leur permettant de nourrir l’intelligence artificielle pour réaliser ces projets les plus fous.

Certains veulent « tuer la mort » (nous rendre immortels), d’autre nous envoyer coloniser d’autres planètes, d’autres nous permettre de choisir toutes les caractéristiques de notre futur enfant et notamment son QI, d’autres nous améliorer intellectuellement grâce à des implants neuronaux, d’autre contrôler entièrement les populations pour garantir la sécurité (sic), d’autres nous affranchir de notre corps en nous permettant de télécharger notre âme sur internet, etc…

Pour Laurent Alexandre, tout ceci va arriver très très vite. D’ici 15 ans, 30 ans, 50 ans, tout cela sera disponible, et cela changera tout notre rapport au monde.

D’un être humain mortel et sans contrôle réel sur la destinée de son espèce, nous passerons à des êtres possédant des pouvoirs démiurgiques qui nous obligeront à repenser entièrement la philosophie de l’Humanité.

Le souci est que nous ne sommes absolument pas préparés à cela et que le risque est une extinction de l’espèce humaine très rapide. N’étant pas préparé à gérer ces questions et à contrôler les avancées technologies, les dirigeants politiques et économiques se feront dépasser : des scénarios à la Matrix ou à la Terminator sont de plus en plus plausibles… Que sera un être humain, face à une intelligence artificielle capable de réfléchir des milliards de fois plus vite et possédant toutes les informations en temps réels…

Ce serait pour cette raison que nous n’avons jamais reçu de messages de populations extra-terrestre, malgré l’existence de milliards de galaxies, dont beaucoup bien plus vieilles que la nôtre et qui auraient donc donner le temps à d’autres formes de vie intelligente de se développer. Les civilisations s’auto-détruisent avec leur propre développement technologique.

C’est là où je pense, et j’espère, que Laurent Alexandre se trompe. Il voit l’intelligence artificielle comme unique, aux pouvoirs infinis et présente partout. Et il voit l’intelligence humaine se réduire à une mesure de Q.I.

La réalité est, je pense, différente :

  • l’intelligence humaine est multiple et la mesure de QI n’est pas une mesure universelle.
  • l’intelligence artificielle est répartie entre pleins d’acteurs différents, qui chacun travaillent sur leurs problématiques, avec leurs buts. Les pays et les populations sont loin d’être développés et uniformes pour permettre une diffusion si rapides de ces avancées.

L’homme s’est toujours adapté à ses propres avancées technologiques et sociales. Prédire ce qu’il va se passer avec le développement de ces technologies me parait bien difficile.

Le livre est alors à voir un peu comme un livre de science-fiction, mais sous forme factuelle, plutôt qu’un roman.

La grande problématique est la façon avec laquelle Laurent Alexandre écrit (et parle, il faut le voir en interview). Avec ce côté prof-medecin-qui-sait-tout et qui donne des leçons, sur un ton impératif… ce qui donne à son livre un ton hautain et menaçant, et parfois un peu difficile à lire.

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Julien Guyard
Julien Guyard — Entrepreneuriat et thé à la menthe

Entrepreneur et web-addict au Maroc. Passionné de musique, photo, sports de glisse, marketing...