Manager confinĂ©, comment ne pas finir manager con in fine đŸ€­

Aurelien Vanhoucke
Just-Tech-IT
Published in
5 min readSep 23, 2020
Crédits : Getty Images/iStockphoto

Un manager doit savoir communiquer, mais aussi crĂ©er du lien. A distance en mode confinĂ©, quoi de plus dur que de rester connectĂ© avec ses Ă©quipiers et comment continuer Ă  capter les signaux faibles. C’est ce que nous allons voir dans cet article


Manager d’une Ă©quipe d’une vingtaine de dĂ©veloppeurs, je me suis retrouvĂ© le 16 mars 2020 comme beaucoup d’entre vous, confinĂ© et en tĂ©lĂ©travail 5 jours sur 5 (avec les enfants
 😳). Il a fallu faire avec, et continuer Ă  faire en sorte d’assurer mon rĂŽle de manager.

Ce que l’on a perdu pendant le confinement

La grosse difficultĂ© que j’ai rencontrĂ©e a Ă©tĂ© l’absence de proximitĂ© humaine qui est indispensable pour connaĂźtre l’état d’esprit des membres de l’équipe. La cohĂ©sion est Ă©galement indispensable au bon fonctionnement d’une Ă©quipe qui s’entraide et qui se tire vers le haut.

Travaillant en openspace, j’en profite pour changer de place rĂ©guliĂšrement ce qui me permet de m’asseoir Ă  cĂŽtĂ© de mes collaborateurs, et capter s’il y a des difficultĂ©s/sujets particuliers. Je vous invite Ă  vous dĂ©placer, ce qui permet notamment de percevoir les signaux faibles.

Les partages informels autour de la machine Ă  cafĂ© et les bruits de couloir sont Ă©galement des sources d’information importantes en tant que collaborateur, mais encore plus en tant que manager, pour capter un collaborateur en difficultĂ©, anticiper un quelconque mal ĂȘtre.

Les resto/sorties d’équipe ont dĂ» Ă©galement s’arrĂȘter. C’est important de partager des moments conviviaux, tous ensemble, qui permettent de souder l’équipe, et de partager de maniĂšre informelle sur des projets qu’ils ne travaillent pas forcĂ©ment au quotidien (6 projets en gĂ©nĂ©ral, rĂ©partis dans diffĂ©rentes squads) ou des problĂ©matiques diffĂ©rentes (technologie, front/back, agilitĂ©, etc).

Ce qu’a amenĂ©/induit le full tĂ©lĂ©travail

DerriĂšre notre Ă©cran, il est trĂšs difficile de capter la communication non verbale. Il faut donc trouver un autre moyen, par exemple en demandant au collaborateur d’activer sa webcam, afin de voir ses rĂ©actions (gestuelle, rictus) par rapport Ă  un discours, de voir sa position sur sa chaise, de voir s’il n’y a pas de laisser aller (rasĂ©, coiffĂ©, en pyjama
), sur ses grimaces et expressions faciales qui peuvent en dire long, et aussi sur le fait qu’il soit attentif ou non. Il est donc prĂ©fĂ©rable d’activer la camĂ©ra lors de certain(e)s points/rĂ©unions mais ne pas l’imposer lors de chaque Ă©change.

Autre solution pour garder le lien entre les membres de l’équipe, conserver les rituels dĂ©jĂ  en place, point d’équipe hebdomadaire par exemple, pour qu’ils gardent leurs repĂšres et ne soient pas perturbĂ©s dans leur emploi du temps.

J’ai mis en place comme prĂ©conisĂ© par la direction, des points quotidiens d’équipe pour parler de choses et d’autres. Nous avons appelĂ© ça le eCoffee . De nombreux thĂšmes ont Ă©tĂ© abordĂ©s et ont permis de garder un lien social entre collĂšgues. Lors de ces Ă©changes, on ne parle pas boulot, on partage/Ă©change sur des sujets divers et variĂ©s (mĂȘme si le covid-19 Ă©tait l’un des sujets qui revenaient trĂšs souvent). Je vous conseille cet article qui en parle by @gcruchon https://link.medium.com/YfWBFOHCF8

Ce qu’on a dĂ» changer/renforcer

Les OneOnOne (1o1) sont indispensables :

cf article de Gilles Cruchon https://link.medium.com/7SFw21Oqk8

La rĂ©gularitĂ© des OneOnOne s’est avĂ©rĂ©e encore plus importante pendant le confinement. J’ai Ă©galement utilisĂ© la camĂ©ra Ă  certaines reprises, pour essayer de capter des signaux faibles avec certains collaborateurs qui vivaient plus ou moins difficilement cette pĂ©riode de confinement, et d’éloignement.

En quelques mots, les signaux faibles peuvent alerter sur l’état d’esprit d’un collaborateur. En voici quelques uns, rapides et efficaces :

  • L’apparence : est ce qu’il est habillĂ©, rasĂ©, coiffĂ©
  • Les gestes : est ce qu’il bouge de maniĂšre inhabituelle, stressĂ© sur sa chaise
  • La posture : est ce qu’il semble allongĂ© dans sa chaise et montre des signes de fatigue psychologique ?
  • L’attention : est ce qu’il s’occupe plus du chat qui passe que de ce que je lui raconte, il regarde ailleurs, il continue de travailler pendant le point ?

Ce qu’a rĂ©vĂ©lĂ© le confinement

Garder le contact humain est primordial ! mĂȘme Ă  distance. Nous avons tous besoin de garder le contact, de se savoir entourĂ©s, d’écoute, et que malgrĂ© un contexte compliquĂ©, il faut continuer de partager les informations Ă  l’ensemble de l’équipe pour ne pas donner l’impression de mettre quelqu’un de cĂŽtĂ© car sans les bruits de couloirs, certains pourraient se sentir rapidement exclus de l’équipe.

En tant que Manager, il a Ă©tĂ© essentiel de faire confiance Ă  nos collaborateurs, et ĂȘtre moins dans le contrĂŽle, et cela a permis de montrer Ă  certains qu’ils savaient ĂȘtre plus autonomes. La distance et l’isolement ont conduit certains Ă  devoir faire preuve de plus d’autonomie, et ils en sont sortis grandis.

Le confinement a Ă©galement montrĂ© que la technologie et le tĂ©lĂ©travail Ă©taient compatibles avec notre travail de dĂ©veloppeur (et de manager !). Et chez AXA, nous Ă©tions prĂȘts en quelques jours Ă  travailler tous Ă  distance. La visio permettait de garder le contact : la technologie au coeur du confinement.

En tant que Manager, j’ai Ă©galement dĂ©couvert certains aspects de collaborateurs que je n’avais pas imaginĂ©s auparavant. Certains qui n’étaient pas Ă  l’aise avec le tĂ©lĂ©travail se sont montrĂ©s trĂšs efficaces. Il Ă©tait parfois difficile de prendre du recul, et garder en tĂȘte certains objectifs. J’ai dĂ» Ă©galement ĂȘtre plus attentif Ă  certains collaborateurs plus en difficultĂ© liĂ© Ă  l’isolement.

Ce qu’on peut retenir et garder

La confiance, les chiffres ont montrĂ© que les collaborateurs Ă©taient aussi productifs en tĂ©lĂ©travail que sur site. Il a fallu faire confiance, mais cette confiance rĂ©ciproque est Ă  conserver Ă  l’avenir.

La dĂ©lĂ©gation, en lien avec la confiance, est primordiale. Le fait de dĂ©lĂ©guer certains sujets et d’ĂȘtre moins dans la surveillance mais plus dans la confiance est une chose importante Ă  distance, encore plus qu’en prĂ©sentiel. Cela permet de valoriser un collaborateur Ă©galement, en quelque sorte, une marque de reconnaissance et de confiance.

La flexibilitĂ©, et l’adaptation au changement. Nous avons prouvĂ© que nous en sommes capables, et qu’il faut savoir choisir ses combats Ă  certains moments. Le fait de montrer qu’on est capable de s’adapter est bĂ©nĂ©fique.

La rĂ©silience : nous avons tous dĂ» nous adapter Ă  cette situation exceptionnelle et plutĂŽt que de sombrer et stopper nos activitĂ©s, nous avons rĂ©ussi Ă  rebondir et continuer Ă  ĂȘtre productif. Nous avons fait en sorte que ce confinement ne soit pas une fatalitĂ©, mais une force (‘profiter’ plus des enfants, ne pas avoir d’embouteillage, se faire Ă  manger en faisant plus attention, faire des points plus frĂ©quents).

©@jcarreaud

En tant que collaborateur, j’espĂšre via cet article que j’ai pu vous donner ma vision/perception d’un manager confinĂ© et qu’en tant que manager vous allez prendre quelques astuces/idĂ©es de cet article pour ne pas finir con in fine ! đŸ€­

Merci Ă  Romain et Gilles pour la relecture.

--

--