Pourquoi les stars meurent en série
Leçons d’une hécatombe
Nous avons, cette semaine, appris les décès successifs de Michel Delpech, Michel Galabru, David Bowie, Alan Rickman et René Angelil. Loin d’être une coïncidence, cette série macabre a une explication systémique.
Michael Jackson a été le premier d’une longue série. Les décès de célébrités vont se multiplier dans les années qui viennent, pour une raison évidente : notre époque correspond à la fin de vie de toutes les stars dont le succès a été amplifié et prolongé par la libéralisation et la massification de la télévision dans les années 1980 et 1990. D’où l’impression de concentration des décès. La série prendra fin, dans quelques décennies, avec le décès des musiciens de Metallica (qui lui-même suivra celui de Madonna).
Les stars dont la carrière a pris fin avant les années 1980 sont pour la plupart oubliées (quand elles sont encore vivantes, car les excès ont considérablement raccourci l’espérance de vie de cette génération — cf. Janis Joplin). Celles dont la carrière a débuté dans les années 1990 ont été victimes de la précarité des années 2000 et n’ont pas pu s’installer durablement dans le paysage (la crise du disque a divisé par dix l’encours des comptes en banque et intensifié la concurrence). Donc nous parvenons ces temps-ci à la fin de vie d’une cohorte nombreuse, riche (donc résiliente) et particulièrement visible.
Pour ma part, je regrette beaucoup Miles Davis (mort en 1991), Michael Jackson (mort en 2009), Bernard Edwards (mort en 1996) — et je serai très triste à la mort de Cat Stevens (alias Yusuf Islam).