“Il était une fois…”

Conte urbain de Noël pour les enfants de 7 à 77 ans

Camille Combe
La Fabrique de la Cité
3 min readDec 22, 2016

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C’est bientôt le grand soir. Près de 6 mois qu’il prépare l’événement avec ses équipes : le Père Noël va entamer son annuelle livraison de cadeaux pour l’année 2017.

L’organisation est bien rodée : depuis plusieurs siècles, accompagné de ses rennes, il sillonne le monde entier pour offrir des cadeaux aux plus petits comme aux plus grands. Pourtant, malgré un âge avancé et un mode de transport daté, le Père Noël doit se faire aux nouvelles technologies qui ont émergé loin de la Laponie. Éreinté par une tâche courte et intense, il se prend à imaginer une ville idéale où il pourrait livrer ses cadeaux plus efficacement.

Habitué aux traditionnelles lettres de Noël reçues tout au long de l’année, le Père Noël a dû faire face à l’émergence d’Internet. En 2016, près de 87% des Français connectés avaient préparé leur lettre au Père Noël sur Internet et parmi ceux-ci 7 personnes sur 10 l’ont effectivement envoyée par ce moyen. Ces listes de souhaits permettent aux équipes laponnes de faire en sorte que chacun dispose de ses cadeaux en temps et en heure. Cependant, pas question qu’un maillon de la chaîne logistique ne flanche : impossible pour le Père Noël d’être en retard sur ses livraisons, ni même de se tromper d’adresse. Un retard, ce n’est pas seulement un enfant déçu, mais potentiellement dix.

Le Père Noël et ses équipes mettront également un point d’honneur à mieux connaître les préférences de chacun grâce aux lettres reçues. L’optimisation des envois implique tout d’abord une meilleure gestion des stocks. Les entrepôts lapons ont pour mission de préparer l’acheminement de l’ensemble des cadeaux partout dans le monde dans un intervalle temporel restreint : entre le 24 au soir et le 25 au matin.

La réussite de cette mission, loin d’être acquise, repose sur la préparation et l’organisation des traîneaux en fonction des lieux et horaires de livraison souhaités. Pour faciliter l’ensemble, le Père Noël et ses équipes peuvent déjà compter sur les données d’usage (préférences, prédictions d’achats) mais rêvent de la création d’une base adresse mondiale qui leur permettrait de disposer d’un ensemble consolidé d’adresses à l’échelle globale. Disponible en open source, cette base permettrait de diminuer le taux d’échec de la livraison au premier passage (près de 17% en 2015) et pourrait être utilisée par d’autres services urbains.

Le Père Noël est conscient que ses livraisons apportent la magie dans les foyers. Pas question pour lui d’abandonner les classiques : s’il le peut, il livrera les cadeaux en passant directement par la cheminée. Mais comment faire aujourd’hui ? Depuis son traîneau, il ne parvient pas à faire la différence entre cheminées ouvertes ou condamnées et maisons sans cheminées. Pourtant, grâce à une modélisation précise de l’ensemble des bâtiments à l’échelle d’une ville (City Information Modelling), le Père Noël pourrait savoir précisément quelle issue il doit emprunter pour livrer les cadeaux et ne plus voir son embonpoint freiner son rythme de livraison.

Enfin, comme depuis des siècles, il continuera d’utiliser ses rennes, moyen de locomotion propre et flexible à l’heure où de plus en plus de villes interdisent le diesel. En espérant qu’il n’aura pas à faire à une fronde des rennes, peu désireux de quitter l’air pur de la Laponie…

Nous vous souhaitons un joyeux Noël et d’excellentes fêtes de fin d’année !

La Fabrique de la Cité est un think tank sur les transitions et innovations urbaines. Découvrez nos travaux ici.

Cet édito est extrait de L’Instant Urbain (édition de Noël) de La Fabrique de la Cité.

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