Donald Trump président des États-Unis: une formidable opportunité pour réenchanter la politique!!

Pierre Fournier
La Fabrique des Solutions
6 min readNov 25, 2016

L’élection de Donald Trump a provoqué un immense séisme politique, social partout en Amérique. Le candidat anti-élite, anti-système a gagné la présidentielle américaine. Les candidats français ayant les mêmes idées surfant sur la vague, un grand désarroi arrive dans l’esprit de l’ensemble de nos concitoyens. Et pourtant, personne nous parle de la description de ce système, de ce qu’il entraîne collectivement et surtout individuellement. Cet article va tenter de décrypter une partie de ce système. Mais aussi des idées qui permettraient peut-être que l’Histoire ne se renouvelle pas, car nous connaissons déjà la fin (tragique, meurtrière, violente).

L’économie et l’humain, l’équation impossible!!

«Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin.” Henry Ford

Au-delà de mes 24 ans, je suis totalement incapable de décrire le système entier dans lequel nous vivons, il est très complexe. Il comprend plusieurs éléments ayant de nombreux rapports entre eux. Je vais donc aborder un élément fondamental de ce système qu’est l’économie. Je pense qu’il est au centre de celui-ci.

L’ensemble des théories économique depuis Adam Smith (père fondateur de l’économie capitaliste) nous explique de façon assez simple qu’il y a trois catégories de personnes : les consommateurs, les producteurs, les investisseurs (le capital). Pour avoir la meilleure société possible d’un point de vue économique, il faut sans cesse rechercher l’intérêt individuel. Cette recherche entraîne un comportement rationnel (économique) qui aboutit à un bien-être de la nation. C’est la fameuse main invisible.

Cela signifie que l’humain à seulement trois actions possible dans sa vie : produire de la valeur (travail), consommer les biens et services produits, réinvestir le surplus de valeur qui va au-delà de notre consommation.

Notre vie devrait donc fonctionner comme des vaches à lait (production, consommation, investissement) dans le seul objectif de satisfaire uniquement notre intérêt personnel.

Toutes les théories économiques se basent dessus, soit en étant pour ou contre. Pourquoi ?

La consommation, production et l’investissement de bien et de produits est mesurable avec des chiffres, on peut donc se comparer entre nos différentes sociétés. De cette comparaison est née un esprit de compétition entre les nations pour être la meilleure organisation économique. Nous devons être les premiers et les meilleurs.

Et pourtant, il y a un ÉNORME problème, lequel ?

L’ensemble des théories économiques ne prennent pas en compte l’humain, la justice sociale, la morale. L’humain a des émotions, des valeurs, il a besoin de liens sociaux pour être heureux. Mais ces choses ne sont pas mesurables, chiffrables. Ce n’est pas intégré dans les calculs des sciences économiques. Bien sûr, on n’inclut pas les problèmes écologiques, mais du temps d’Adam Smith, ce n’était pas une réelle préoccupation.

Cette pensée économique nous a sans doute permis de nous améliorer durant le 20ème siècle sur beaucoup de points. Mais pas sur le domaine de la paix, depuis 1914 jusqu’à nos jours, nous avons connu 70 ans de guerre ( Grande guerre + 2nd guerre mondiale + guerre froide + guerre contre le terrorisme). Selon Global Peace en 2015, sur les 324 pays du monde, seulement 10 sont dans un État de paix total.

Pour les économistes, les problèmes économiques doivent être seulement résolue par la science économique ? Il y a un profond déni dès le départ. Le déni de l’humain. L’Homme n’est pas qu’une machine à consommer, à produire et à investir.

Le summum de ce déni est arrivé en 2007 avec la crise des subprimes, les banques ont vendu à des centaines de milliers d’américains (classe moyenne) des prêts à taux de remboursement variables sans aucune vérification de la solvabilité de ces Américains moyens ou pauvres. Le rêve américain que chacun devienne propriétaire s’est écroulé en quelques mois et le monde avec.

Pour en savoir plus je vous recommande très fortement de voir le documentaire Inside Job (Oscar du meilleur documentaire en 2011) ou bien le film sorti en 2015 The Big Short: le Casse du siècle. C’est d’ailleurs peut être une des raisons de l’élection de Donald Trump. Les États-Unis sont la 1ère puissance économique du monde et le 2ème pays le plus inégalitaire.

“Le déni, c’est: le refus de reconnaître quelque chose ou de refuser quelque chose qui est dû.”

Nous pouvons dire que cela concerne seulement une partie de nos “élites”, les 1%. Mais dans notre vie quotidienne, nous pratiquons de façon inconsciente ou non le déni, à commencer par le déni de soi-même. Nous devons toujours plaire aux autres en nous refusant d’être nous-même. Nous nous enfermons dans des croyances qui refusent souvent de reconnaître une certaine réalité.

Avec mon expérience personnelle de bénévole du monde associatif : j’ai réalisé qu’il y avait un cercle vicieux du déni qui nous enferme dans nos croyances respectives.

-1ère étape: l’ignorance de la différence

C’est une étape fondatrice du déni, on est prisonnier de ces croyances que nos parents, l’école, la télévision nous inculquent. On est ignorant de ce que l’on ne connaît pas. On reste dans sa zone de confort.

-2ème étape: la peur de ce que l’on ne connaît pas.

Ne pas discuter avec des personnes que l’on ne comprend pas, qui n’ont pas la même réalité fait peur aux premiers instants. Elle entraîne une incompréhension et la création de clichés imaginatifs et souvent dégradants de cette inconnu ( personne, idée, projet…).

-3ème étape: le rejet de cette différence, de l’inconnu

On refuse l’échange avec la personne ou les idées qu’elles portent. On refuse de comprendre pourquoi cette personne en est arrivé là ( histoire de vie, relations sociales…) car cette personne pourrait nous bousculer dans nos croyances.

Parfois, il y a de la jalousie intérieure que nous éprouvons consciemment ou non.

-4ème étape: l’entre-soi et le repli sur soi.

C’est l’étape d’affirmation de nos croyances, de nos valeurs. On les partage avec un petit groupe qui peut devenir grand et à partir de là : c’est quasiment impossible d’accueillir des personnes qui ne sont pas en accord avec les valeurs de ce groupe. Et si rien n’est fait, nous créons un petit monde avec sa propre histoire en oubliant celles des autres. Il y a moi et mon petit nombril et les autres.

Ces étapes touchent tout le monde, quels que soient l’âge, l’origine sociale, le genre.

Par exemple, j’avais d’immenses préjugés et clichés sur les jeunes qui sortaient des grandes écoles. Pour moi, il était normal que ces jeunes allaient faire carrière dans les grands groupes, grandes administrations. Ils avaient tous reçu le même formatage que ces écoles enseignent. Ces jeunes représentaient “l’élite”, ils étaient donc inaccessibles, ils n’avaient rien à faire de l’avis d’un jeune de province qui étudiait dans une université lambda. Il a fallu deux ans de rencontres, d’échange pour casser ces clichés que j’avais en moi depuis 10 ans. J’ai rencontré des jeunes qui avaient les mêmes inspirations que les miennes, mais qui avaienst un bagage et un langage très différent.

La Politique doit être au service de meilleurs environnements de relations humaines

Être heureux en société, c’est possible et le moyen d’y arriver est relativement simple et scientifiquement prouvé ( ce qui n’est pas le cas de l’économie). Le système nous montre énormément d’exemples de réussites basés sur la popularité, la célébrité, la richesse. Une phrase d’un candidat à la présidentielle résume cela “Il faut des jeunes Français qui aient des envies de devenir milliardaires” résume cela.

Et pourtant, une étude d’Harvard nous montre que nous n’avons pas besoin de cela pour être heureux. Nous avons seulement besoin d’avoir de très bonne relation sociale avec les autres pour avoir une meilleure santé , mémoire et un plus grand bonheur intérieur.

Pour moi, la politique doit être capable de créer plusieurs environnements qui favorisent les relations entre les gens. Je souhaite une politique qui arrête de décider mais, au contraire, qui facilite les choses en créant des environnements favorables aux relations. Je souhaite une politique qui arrête d’être punitive et répressive, mais plutôt pédagogique et qui agisse au-delà du prochain mandat électoral.

La politique c’est l’affaire de chacun d’entre nous. C’est l’ensemble des actions qui concerne l’ensemble des citoyens.

“Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre.” Winston Churchill

Une seule chose est sûre, c’est que nos ancêtres ont réalisé de bonnes et de mauvaises choses. Il est important selon moi de prendre le temps nécessaire pour comprendre les faits qui ont permis aux plus grandes monstruosités du 20ème siècle d’apparaître.

Nous savons précisément comment faire pour faire renaître différemment ces époques sombres de notre histoire. De nombreux ingrédients sont déjà présents : inégalités sociales, crise économique, populisme, une partie de la population considérée comme des boucs émissaires….

Serons-nous assez intelligents pour ne pas faire les mêmes erreurs ?

Un outil radical nous permettrait de répondre aux plus grands défis du 21ème siècle : le Conclave. Nous enfermons les meilleures spécialistes, les citoyens, entrepreneurs, élus et l’ensemble des Faizeux pour une durée indéterminé afin de trouver des solutions collaboratives, complexes et solidaires.

Qu’en pensez-vous ?

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Pierre Fournier
La Fabrique des Solutions

Passionné par l’ #ESS #educationpopulaire #innovationsociale, #sharingeconomy @pfbaloo.